Michel Tremblay en renégat?

2006 textes seuls


Ce Tremblay qui déclare abandonner la cause nationale québécoise, un dimanche (au bord de sa piscine en Floride?), est-il devenu un renégat ? Non. Même pas. Dès les débuts de notre combat et jusqu'à aujourd'hui , l'écrivain Tremblay était absent de la lutte. Jamais on n'a pu lire une phrase, un mot, dans ses interviews, aucun quelconque appui de sa part, à notre bataille pour l'indépendance.
Son silence compact montrait-il la prudence d'un carriériste (surdoué certes) ? L'argent, dit-il, est une chose horrible. Mais allez lire Art, argent et arrangement de Robert Yergeau aux Éditions David. Vous découvrirez tout l'argent quémandé et obtenu en maintes subventions d'Ottawa. Une petite fortune. Tremblay acceptait même de confier toutes ses archives à Ottawa, qui offre bien davantage d'argent et de crédits d'impôts, plutôt qu'à notre Bibliothèque nationale du Québec.
Sa futile déclaration d'abandon illustre-t-elle et un narcissique besoin de neutralité égocentrique et aussi un retour d'ascenseur à Ottawa ?
L'argent, c'est important !
Comme citoyen, Tremblay est resté enfermé dans le vieux carcan d'antan, absolument interné dans l'époque du cléricalisme catho qui nous prêchait la méfiance de l'argent.
Mon pauvre Michel romantique, tu te trompes et il faut espérer que l'argent sera un sujet de réflexion important chez les indépendantistes. Comme il l'était chez des Parizeau ou Landry, des économistes. Même le vieux savant Karl Marx savait son importance.
Je recommanderais au tout nouveau chef du Parti québécois, André Boisclair, de lire très attentivement Éloge de la richesse d'Alain Dubuc qui parle vrai en maints chapitres, fait mentir les attardés de «la haine de l'argent».
Le Tremblay devenu riche, le méritant bien, débarrassé du souci commun, vient ainsi de se ghettoïser misérablement. «Look who's talking ?», dit New York. L'argent, Tremblay l'a maintenant, mais ce serait mauvais pour le peuple. Installé dans son luxueux confort, bien mérité encore une fois, il fait mine de cracher sur l'argent. On se croirait en 1945 sous Duplessis quand «la grosse femme» et ses rejetons méprisaient l'argent, source de tous les maux ! Car mon Michel déclare : « La société québécoise est en train de perdre son âme», oh la la ! Vieux sermon connu du temps des curés en Buick en très chics presbytères !

Son tout frais «coup de Jarnac» à la souveraineté fait pitié et on a envie de le recouvrir du «manteau de Noé» par compassion tant l'on admire son oeuvre. Son infantile réflexion politique est d'une immaturité crasse. Retourné sous ses palmiers de Key West, croquant dans du lime pie, Michel songera qu'il aurait dû garder le silence politique qui le caractérisait.
Claude Jasmin
_ Écrivain et socioéthicien


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