Les questions qui fâchent

Billet de Caroline


Ils ont attendu que le fruit mûrisse.

Le fruit a mûri.

Ils ne l’ont pas cueilli.

Il a pourri.

Il est tombé de l’arbre.
Lors de ses adieux

André Boisclair a parlé du Québec en termes de

« peuple francophone en Amérique »

ce qu’il s’était gardé de faire

tout au long de la course

et par la suite.
Pauline Marois qui entamait dimanche

le début de sa campagne

affirmait de son côté :

« nous sommes francophones avant tout. »
Peut-on espérer que le français

ne sera plus dissociable

de notre lutte

pour notre affirmation nationale ?

Qu’il redeviendra l’un de ses pivots ?
C’est à souhaiter

car Montréal, la plus grande ville du Québec

n’est plus française.

De bilingue, elle s’unilinguise.

Elle parle anglais.
L’un des problèmes caractéristiques à Montréal vient de l’exode de la classe moyenne des francophones vers la banlieue et, par voie de conséquence, de l’étalement urbain et de la difficile intégration des immigrants. Pendant que l’exode des francophones économiquement à l’aise se poursuit de plus belle, l’arrivée d’immigrants réussit à maintenir une certaine stabilité numérique à la population montréalaise. Mais, comme les francophones qui restent à Montréal ont tendance à être plus pauvres, les immigrants, eux-mêmes pauvres, ne sont pas très attirés à s’intégrer à la majorité de langue française. Comment s’étonner ensuite de l’hésitation – voire du refus – de certains immigrants à s’intégrer aux francophones, lorsqu’ils côtoient à peu près jamais les représentants de la réussite économique de cette communauté? Ils constatent que les francophones souffrent d’une grande insécurité linguistique. De plus, pourquoi les immigrants s’intégreraient-ils à une majorité qui persiste à leur imposer une langue dont les locuteurs n’assurent plus leur renouvellement démographique depuis vingt ans? (Le défi de l’immigration - ulaval)
La situation est en train à Montréal

de devenir irréversible

de nous échapper complètement.
Si nous voulons « être francophones avant tout »,

si nous voulons avec « ce peuple francophone en Amérique »

faire un pays de langue française

le PQ devra se mettre à l’œuvre rapidement

lui qui, alors qu’il était au pouvoir, avait augmenté

le nombre d’heures d'enseignement de l'anglais

mis la hache dans la francisation des immigrants

et approuvé la construction du CUSM.
Dans un contexte de sous-fécondité

et parce que

Ce n’est pas parce que le quart des allophones

apprend le français qu’on en fait des francophones


(Le défi de l’immigration - ulaval)

le PQ aura à mettre en place une série de mesures

visant à faire du français

la langue de tous.
Il lui faudra obliger les nouveaux arrivants

à apprendre le français et

à fréquenter ses institutions de langue française.

Il lui faudra abolir les cégeps anglais,

repousser l'enseignement de l'anglais

au premier cycle du secondaire,

renforcer l'enseignement du français

et de l'histoire,

renoncer à l'idée de construire un centre hospitalier

de langue anglaise,

soumettre les lois linguistiques

à la protection de clauses, etc.
On ne fait pas de politique en cherchant à poser en leader cosmopolite, interchangeable, bon pour tous les pays et pour tous les peuples. Ni en se taisant sur des questions aussi cruciales que l'immigration, l'omniprésence de l'anglais et la survie d'une langue. (Christian Rioux – Le Devoir)
On ne fait pas non plus de pays

en taisant ces questions-là.

[Les questions qui fâchent->6597]. (Christian Rioux – Le Devoir)


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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
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19 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Ces profs québécois d'origine haïtienne ont une double nationalité de coeur : Québec-Haïti. Comme il en est pour d'autres québécois de d'autres origines. Mais avec le temps, et au fil des générations, leur option pro-Québec se renforce, se consolide...

    D'autre part, il n'est pas question de se réduire à la seule dimension d'être un francophone... Mais de prime abord, je dois me caractériser... je suis francophone inscrit dans la réalité du Québec...
    Patrie et Famille !

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2007

    "Monsieur Gebello, c’était des profs fiers de leur français de qualité et de leur intégration dans la société d’ici qui m’ont saisi. Ce souvenir date de la fin des années’60... Je me souviens que je me disais alors : pourquoi diable les Québécois ne sont-ils pas aussi fiers ?"(M. Brassard)
    S'ils étaient si intégrés que vous le dites, pourquoi nous parlez vous d'Haitiens?
    Biensûr qu'ils sont fiers d'êtres Haitiens!
    Ils ne se disent pas qu'ils sont de fières créolais ou francophones, mais Haitiens.
    Comment voulez-vous que nous soyons fiers lorsqu'on nous demande de se réduire à notre francophonie?
    Il n'y a rien d'édifiant à se réduire!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Monsieur Gebello, c'était des profs fiers de leur français de qualité et de leur intégration dans la société d'ici qui m'ont saisi. Ce souvenir date de la fin des années'60... Je me souviens que je me disais alors : pourquoi diable les Québécois ne sont-ils pas aussi fiers ?
    Le Québec d'aujourd'hui est certes multiculturel. Mais la majorité francophone doit encore faire sa libération nationale...

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    "Cette idée-là m’est venue de mes "contacts" auprès de mes professeurs haïtiens de l’époque..." (Gilles Brassard)
    Francophones du peuple haitien.
    Vous auriez pu vous limiter à dire "mes professeurs francophones de l'époque", mais vous deviez "spécifier" de quelle identité première ils sont. Haitiens.
    Mais ici on ne peut pas parler vraiment d'un peuple francophone, car à peine 5% du peuple Haitien parle français. Le peuple haitien est créolais. Le créole d'Haiti est de vocable français mais de grammaire africaine.
    Haiti(Arawak), comme Québec (Algonquin), sont des noms autochtones et non français.
    Si en Haiti il ne reste plus d'Arawaks, au Québec les Amérindiens sont toujours parmis nous et parlent toujours leurs langues et plusieurs d'entre eux ne sont pas francophones.
    Des Algonquins qui ne parleraient qu'algonquin ne seraient pas Québécois, un terme qui appatient à leur langue et région?
    Il y a le Québec fictif et le Québec réel.
    Il serait temps de revenir au réel.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Pour ma part, je me considère comme un francophone qui lance un appel de solidarité linguistique, de solidarité nationale à tous les nationalistes francophiles du Québec...
    Cette idée-là m'est venue de mes "contacts" auprès de mes professeurs haïtiens de l'époque...
    Patrie et Famille !

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    "...je m’identifie à ce peuple francophone du Québec, je suis Québécois, point à la ligne !"(Normand Perry)
    M. Perry, tous les Québécois ne sont pas francophones.
    Et quand vous dites que vous vous identifiez à ce peuple francophone du Québec, vous devriez préciser lequel, car il y a plusieurs peuples francophones au Québec.
    Vous ne pouvez donc pas être Québécois "point à la ligne".
    Quant à votre texte La langue de L'histoire, vous y limitez notre histoire aux 150 dernières années c'est à dire à la conquête. Notre histoire a 400 ans et non pas 150.
    Notre histoire-identité n'est pas essentiellement un combat nationaliste.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    "En tous les cas, moi, qui suis ce qu’on appelle un francophone de souche" (JBoutil)
    Qu'on appelle?
    C'est la première fois que j'entend ce terme.
    francophone de souche!
    De quelle souche?

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    "Un juive séfarade (les Séfarades tirent leur nom de l’hébreu Sefarad qui désigne la Péninsule Ibérique) peut être un Québécois à part entière, comme vous et moi, s’il sent ce désir profond de l’être et se comporte pour le mériter comme n’importe quel autre citoyen"(Jean Louis Pérez)
    "Peut être" un Québécois?
    Mais il l'est, M. Pérez.
    Pourquoi suggérez vous qu'il ne l'est pas déjà s'il habite le Québec?
    Il est quoi s'il n'est pas Québécois?
    Ce n'est pas le Sépharade du Québec qui a un problème identitaire, M. Pérez. Il n'a pas besoin que vous lui promettiez de devenir un "vrai" Québécois "à part entière" s'il le veut!
    Il est déjà Québécois, comme vous et moi.
    Mais il est avant tout Juif Sépharade. C'est sa communauté à laquelle va sa fidélité première et son identité profonde.
    Il n'y a rien de profond à être Québécois. C'est l'appartenance à un État sur un territoire.
    Ce n'est pas le Sépharade qui a un problème identitaire. Il ne se renie pas.

  • Normand Perry Répondre

    16 mai 2007

    «15 mai 2007, par jbouthil
    En tous les cas, moi, qui suis ce qu’on appelle un francophone de souche, je vous considère, monsieur Perry ainsi que madame Moreno comme éléments indispensables de ce "nous".»
    Aux personnes qui s'interrogent sur le sens du "nous" dont il est question dans cette enfilade, permettez-moi de rappeler que j'ai écrit une chronique sur cette tribune qui m'a value quelques éloges : "La langue de l'histoire". Et en réponse à jbouthil, et c'est ce que raconte la chronique que viens d'évoquer, nonobstant le fait que je ne sois pas francophone de "sang", je le suis dans les faits de la quotidienneté, je m'identifie à ce peuple francophone du Québec, je suis Québécois, point à la ligne !
    Alors le "nous" du discours de madame Marois n'a absolument rien de gênant, bien au contraire. Ce "nous" doit être notre fierté nationale, qui devrait avoir le même sens que ce "nous" premier mot de la constitution américaine.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2007

    @ Zach Gebello
    Un juive séfarade (les Séfarades tirent leur nom de l'hébreu Sefarad qui désigne la Péninsule Ibérique) peut être un Québécois à part entière, comme vous et moi, s'il sent ce désir profond de l'être et se comporte pour le mériter comme n'importe quel autre citoyen(1) qui défend les intérêts suprêmes du Québec. En plus de celà, un Séfarade est quelqu'un de cœur et de culture qui suit le judaïsme liturgique espagnol (en particulier dans la prononciation des mots des prières). Ils ont contribué de façon significative, à partir des premiers siècles de notre ère, aux sciences et techniques en al-Andalus (Espagne) avec des érudits mondialement conus, comme Maïmonide, Abraham ibn Ezra, Juda Halevi, Nahmanide, Salomon ibn Gabirol, Moïse de Léon et bien d'autres. En 1492 les Rois Catholiques font expulser par décret plus de 200.000 Séfarades...
    ________________
    1. Pour une multitud de citoyens du monde le lieu de leur naissance c'est un incident de parcours maleheureux et parfois maudit.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    "Mais, je ne peux envisager Chicoutimi, Trois-Rivières ou Rimouski devenir, un jour, majoritairement anglophone."(Artimon)
    Plein contrôle de l'immigration.
    Il faut une immigration sélective selon la compatibilité culturelle. Et un seuil.
    Les Anglais du Québec n'augmentent leur nombre que par l'immigration.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    D'accord avec tout ce qui est dit ici. Mais, je ne peux envisager Chicoutimi, Trois-Rivières ou Rimouski devenir, un jour, majoritairement anglophone. Prouvez-moi le contraire. Je peux par contre très bien envisager ces trois villes, dans le Canada, pour encore nombre d'année. C'est ca le tragique de la chose.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    En tous les cas, moi, qui suis ce qu'on appelle un francophone de souche, je vous considère, monsieur Perry ainsi que madame Moreno comme éléments indispensables de ce "nous".

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    Un CHUM anglais d'un milliards$ sera contruit au Québec parce que la communauté anglaise (8%) qui l'habite y est reconnu.
    Le Canadien français (80%), lui, n'est pas reconnu. Il est même renié.
    On lui dit qu'il est un Québécois, comme l'anglais est un Québécois. Mais l'anglais est reconnu comme une communauté, une identité culturelle distincte. Pas le Canadien français.
    Parcontre, si le Canadien français n'est pas reconnu, ses impôts le sont. C'est lui qui payera le CHUM, à 80%, à l'anglais reconnu.
    Si l'anglais peut se regrouper en associations de toutes sortes pour promouvoir ses intérêts, le Canadien français le peut pas car il n'est qu'un Québécois comme tous les autres et indistinct. Comment même donner un cours d'histoire avec une telle identité nébuleuse?
    Le Canadien français ne peut pas se regrouper car ne se reconnaît même pas et donc ne peut rien entreprendre collectivement. Il se dilue lentement dans l'oubli.
    C'est à cette aberration dont il faut mettre un terme.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    "Comme beaucoup de Québécois, Pauline Marois oublie que, depuis que la Loi 99 est en vigueur, le 28 février 2006, le Québec est un État et personne ne l’a contesté, ni à Ottawa, au Canada ou aux États Unis." (René Marcel Sauvé)
    Exactement, M. Sauvé.
    C'est la première réponse intelligente sur cette question que j'ai aujourd'hui! C'est dire l'importance de parler souveraineté!
    En effet, la nation québécoise est un État, et non un peuple.
    Le Québec comporte différents peuples et différentes minorités ethniques et culturelles. NOUS ne sommes pas tous francophones.
    NOUS ne sommes pas francophones avant tout.
    Parcontre, la nation québécoise est formée de peuples qui sont essentiellements de langue française. Les Québécois juifs épharades, par exemple, et surtout les Québécois canadiens français qui sont majoritaires entre tous les autres.
    Alors, le "nous" de Pauline Marois, si elle n'est pas juive sépharade, sont les Canadiens français du Québec. La majorité.
    C'est cette majorité qu'il nous faut pour faire l'indépendance.
    Je me demande si Mme Marois est bien consciente des implications de son propos, et si elle est prête à le maintenir.
    C'est une reconnaissance du peuple Canadien français majoritaire au Québec et donc historico-culturel et fondateur du premier Canada avec les Amérindiens et Métis. Ce rétablissement et la fin de la négation identitaire nous permettra de réconcilier l'identitaire du 40% qui se sentent toujours Canadiens français et ne pouvaient supporter de ne plus exister dans le concept civique qui pourtant reconnaissait tous les autres.
    Mais j'ai une douloureuse impression que Mme Marois a glissé cette phrase dans son premier discours pour plaire à une frange des indépendantistes (comme moi), car elle ne l'a jamais répété.
    Gilles Duceppe l'a complètement évité dans son énumération des points du discours de Marois qu'il endossait. Et même que le sujet semble avoir été évité partout ailleurs.
    Il est pourtant central et fondamental. Il sagit de la constitution du pays à faire.
    Une reconnaissance du peuple Canadien français mène à la reconnaissance du peuple Métis et enfin à la reconnaissance de l'union avec les peuples Amérindiens. C'est une telle réconciliation avec l'histoire qui est l'essence dont naissent les pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    Les Québécois forment une nation de langue française. Nous voulons en faire un pays de langue française. Le problème est que, de deuxième ville en importance de langue française, Montréal est devenur la première ville de langue anglaise au Québec. Arrêtons de jouer sur les mots et tentons de trouver une solution aux maux. Merci.

  • Normand Perry Répondre

    15 mai 2007

    J'ai toujours entendu ce "nous" comme étant celui du peuple du Québec.
    La question est de savoir si votre entendement donne exactement le même sens à ce "nous" et si vous vous identifiez (identitairement et inclusivement) vous même à ce "nous". Qu'en pensez-vous ?

  • René Marcel Sauvé Répondre

    15 mai 2007


    L'expression "francophône" me fache également et je n'ai pas manqué de la remarquer dimanche en voyant le discours de Pauline Marois à la télévision. Elle me semble manquer de rigueur. IL va falloir la talonner et la pousser dans la bonne direction.
    Elle oublie que, depuis le 29 novembre 2006, le Parlement d'Ottawa a massivement reconnu Québécoises et Québécois comme une nation. Il n'a pas été question de "Quebeckers", ni de "francophônes" ni "d'anglophônes", ces deux derniers termes sous tendant une inféodation à un pouvoir unitaire.
    Comme beaucoup de Québécois, Pauline Marois oublie que, depuis que la Loi 99 est en vigueur, le 28 février 2006, le Québec est un État et personne ne l'a contesté, ni à Ottawa, au Canada ou aux États Unis.
    Comme le dit Caroline Moreno, avec son intelligence toute toscane, sans préjugé ni illusion et qui suscite l'admiration, le fruit est mûr et il n'a pas été cueilli. Donc, il va pourrir. Il faudra encore une fois tout recommencer.
    René Marcel Sauvé, géographe et auteur de
    Géopolitique et avenir du Québec, et,
    Le Québec, carrefour des empires.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 mai 2007

    "Pauline Marois qui entamait dimanche
    le début de sa campagne
    affirmait de son côté :
    « nous sommes francophones avant tout. »"
    Qui ça, NOUS ?