400e - une affaire canadian ?

Le prix de nos 400 ans d'efforts

La fondation de Québec marque le commencement de cet investissement à long terme, que Nous avons maintenu envers et contre l'indifférence française et l'hostilité anglaise

Tribune libre 2008

Au sujet des fêtes du 400e anniversaire de la fondation de Québec, l'émission de Gilles Proulx du 10 janvier soulève encore une fois la question des Autochtones dans le cadre particulier du Québec.
Soulevée dès les débuts des fêtes du 400e anniversaire, la question autochtone au Québec est une arme pernicieuse pour nous culpabiliser tous, Nous, Québécois, dans une perspective prolixe qui sème la confusion des genres.
Que certains peuples autochtones aient été présents dans la vallée du Saint Laurent avant l'arrivée des Français et des Anglais, on en conviendra. Que ces peuples fassent valoir leurs droits ancestraux, on en conviendra également.
Que, au nom des droits ancestraux des Autochtones, on rejette la fondation de Québec par Samuel de Champlain et partant, celles de Trois Rivières et de Montréal, alors là c'est autre chose. Cette insistance sur les Autochtones, qui n'ont pas fondé ni Québec, Trois Rivières et Montréal, est une manière de rejeter complètement tout ce qui a été fait et accompli par les ancêtres des Québécois, ceux qui ont originé des côtes de la France maritime.
Ces colons n'ont pas hésité à mêler leur sang en épousant des femmes autochtones, qui, reconnaissons-le, ont joué un rôle dans la survie de la colonie du Saint Laurent. Mais ce sont les colons qui ont transformé cette terre de Caïn en un territoire productif et capable de nourrir convenablement ses habitants, ce que la vie dans la nature ne peut faire. Convenablement nourris, les Habitants du Québec ont été en mesure de poursuivre la tâche de développement du territoire, continuer sa mise en valeur et la construction de ses infrastructures et de ses institutions.
Ce Nous existentiel comprend tous ceux qui ont mêlé leurs gênes pour fonder la nation québécoise et les assises d'un État neuf, dans cette terre d'Amérique du nord, rude, aux sols impossibles à défricher, ou presque, aux saisons végétatives courtes qui ne permettent qu'une seule récolte par année, aux hivers longs et terribles qui ont plusieurs fois décimé Autochtones et Québécois des générations précédentes, voilà ce que personne ne peut ignorer.
Au Québec, nous nous métissons depuis longtemps. C'est un important facteur de notre force collective. Nous sommes devenus Québécois. Nous ne sommes plus des Français depuis que le roi Louis XV a signé ce traité de Paris du 10 février 1763, sans autorisation, mais qui a quand même disposé de Nous. En effet, c'est à partir de ce moment que Nous avons pris Nos décisions d'envergure qui Nous ont conduits vers le statut de nation et d'État, au terme de 400 ans d'investissements.
Nous sommes une nation: nous ne sommes pas une race bien que nous ayons planté solidement nos racines dans ce territoire qui compte parmi les plus rudes de toute la terre. Nous sommes rapidement devenus des sangs mêlés et que personne ne vienne nous faire la morale au nom d'un quelconque "accommodement raisonnable". Notre identité canadienne primitive en cette terre d'Amérique nous a été usurpée et maintenant, quelqu'un essaie de nous la resservir comme une insigne faveur. Elle ne nous appartient plus. Nous concentrons tous nos efforts au Québec, que nous possédons de droit comme de fait et qu'on cesse de nous faire la morale.
La fondation de Québec marque le commencement de cet investissement à long terme, que Nous avons maintenu envers et contre l'indifférence française et l'hostilité anglaise. Le Québec, c'est notre réussite à Nous et qu'on cesse de venir nous fausser la conscience et nous culpabiliser.
Certains Autochtones étaient là avant nous, d'accord sauf que le statut de nation et d'État résulte d'un investissement continu à long terme et au Québec, cet investissement est notre fait accompli et notre réussite et nous avons le droit d'en être fiers et de célébrer.
En géopolitique, un statut, et les pouvoirs qui en résultent, est complètement dans l'investissement. Si les Autochtones veulent supprimer notre statut d'investisseurs à long terme, sans doute poussés par notre ennemi mortel à Ottawa, alors qu'ils nous remboursent le prix de nos 400 ans d'efforts et ce que nous avons investi et ils pourront prendre charge de tout ce qu'ils voudront.
Je le sais, "les Autres aussi ont investi". C'est ce que nous disent Ottawa et le Canada anglais, de la manière la plus hypocrite. Les Autres, ce terme désigne les Anglais, les Écossais, les Gallois et les Irlandais venus s'établir au Québec après le traité de Paris et qui ont investi dans l'aménagement de certaines parties du territoire, notamment l'Estrie et la plaine de Montréal dans sa couronne nord-ouest.
D'accord, sauf que NOUS avons acheté une à une toutes leurs propriétés, leurs domaines et leurs terroirs. Achetés et payés comptant avec l'argent des Caisses Populaires. Ces achats ont commencé vers 1875. dans la région de Saint Hyacinthe, quinze ans après l'ouverture du pont Victoria, construit et ouvert en 1860 pour faciliter les vastes mouvements migratoires des Orangistes et Loyalistes du Québec vers l'Ontario méridional. afin de constituer dans ce territoire une force capable de mettre le frein aux tentatives d'expansions territoriales des Newyorkais, en position de force à Buffalo depuis les canalisations de la vallée de la Mowahk en 1825. qui reliait l'Atlantique aux grands Lacs par voie directe et en faveur de New York.
Résultat de ce nouvel état de choses: les Britanniques devaient occuper et tenir en force les basses terres des grands Lacs avant que les Newyorkais ne s'avancent et les prennent. Cette région est maintenant l'Ontario méridional.
Ces préoccupations britanniques et ces vastes mouvements migratoires vers les basses terres des grands Lacs nous ont permis à Nous de prendre possession de leurs terres et domaines au Québec par simples achats payés comptant. Les historiens ne parlent pas de cette réussite, une autre contribution de notre part qui a fait de Nous une nation et un État.
Lorsque quelqu'un dit "Les Autres", nous nous sentons coupables alors que nous les avons bien payés pour leurs propriétés. Quant aux Autochtones, qui n'ont pas investi comme nous l'avons fait, il est évident que nous sommes sympathiques à leurs revendications, dont nous respectons les fondements. La Paix des braves n'est pas un vain mot chez nous. Mais ces revendications ne doivent pas nous enlever le statut de nation et d'État que nous avons acheté au prix d'un travail acharné et soutenu pendant 400 ans. Voilà ce que nos ennemis mortels tentent de faire et nous devons réagir et les mettre à leur place.
JRMS

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2008

    Le sort des nations indiennes a été lié à celui de notre état. Depuis l'édification de l'Habitation de Québec (que l'on essais de nous faire passer pour "ma cabane au Canada"), en passant par la Grande Paix de 1701, jusqu'à la Révolution tranquille qui fut la base des traités modernes avec les nations indiennes (à commencer par leur reconnaissance comme nation), tout au cours de ce parcours le sort des nations indiennes à été lié à l'édification de l' État du Québec. Le savent ils:http://www.vigile.net/Quebec-un-etat-optimal-pour-un
    jcpomerleau