Le Bloc québécois est né dans la foulée des infructueux accords du lac Meech. Son but était de promouvoir la souveraineté du Québec et, après un référendum gagnant, d'aider à sa réalisation. Sa vie, espérait-on, serait brève. Les Québécois en ont décidé autrement et leur indécision sur la question nationale a placé le Bloc dans une position de plus en plus inconfortable.
Plutôt que lui imposer une agonie plus ou moins longue, les Québécois l'ont gratifié d'une mort subite. Le mieux est d'en prendre acte et de tourner la page. Car un nouveau chapitre commence. Un chapitre où il n'y aura plus personne à Ottawa pour «parler Québec», comme pouvait le faire le Bloc. Les députés québécois du NPD, comme ceux des autres partis fédéralistes, devront insérer leur discours dans le cadre de politiques nationales canadiennes. Comme toute opposition officielle, le NPD cherchera désormais à former le gouvernement. Pour cela, il devra faire des gains électoraux en dehors du Québec, où il a déjà fait le plein des voix. Il devra «parler Canada»: comment ses députés du Québec, majoritaires au caucus, réagiront-ils? Et les Québécois, qui entendront de moins en moins prononcer le nom du Québec au parlement fédéral et n'auront plus personne pour y faire valoir les positions de l'Assemblée nationale, se sentiront-ils trahis? Histoire à suivre...
Par ailleurs, je voudrais exprimer toute mon admiration et ma reconnaissance au Bloc québécois, à son chef, à tous ses députés, actuels et anciens, et à tous ses militants pour l'énorme travail fait en faveur de la souveraineté et du développement du Québec. Leur apport a été inestimable et on en verra toute l'importance quand, un jour que j'espère prochain, on fera l'histoire de l'accession du Québec à son indépendance.
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Louis Bernard, le 3 mai 2011
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