lettre ouverte au président du PQ

Recomposition politique au Québec - 2011

Lettre ouverte à M. Archambault, président du PQ

Cher monsieur Archambault,
Comme nouveau président du PQ, vous n’y allez pas de main morte. Pour votre première sortie, suite à votre élection, vous choisissez de vous en prendre à Amir Khadir, le seul député indépendantiste à l’Assemblée Nationale qui n’est pas inscrit à votre parti.
Dans une contribution au journal Le Devoir (20 mai 2011) au titre accrocheur: Amir Khadir, démasqué, vous expliquez que le choix d’Amir de voter pour le NPD dans sa circonscription révèle la vrai nature de ce dernier et de son parti:
«Voilà qui confirme non seulement la véritable nature de ce parti, mais aussi, et surtout, les conséquences de sa présence sur la scène politique. Québec solidaire vient de démontrer que la souveraineté est un leurre pour attirer les souverainistes progressistes.»
Pas de chance pour votre thèse, le même jour, un sondage paru dans le journal La Presse, révélait qu’un bon tiers des électeurs péquistes avaient également votés NPD lors des dernières élections fédérales. Ça vous fera pas mal de monde à démasquer, M. Archambault.Tous et toutes des suppôts du PLQ ?
Québec Solidaire serait, non pas un parti politique de gauche et indépendantiste qui aurait droit de cité, mais un leurre, une sorte d’attrape-souverainiste destiné, précisez-vous, à diviser le vote souverainiste pour faire passer les libéraux.
«Un vote pour Québec solidaire aux prochaines élections générales, c'est un vote qui pourrait permettre la réélection des libéraux de Jean Charest. Soyons clairs, lors de la prochaine élection générale, la philosophie de Québec solidaire sera: battre un péquiste, c'est primordial, battre un libéral, c'est secondaire. Le danger est bien réel. Les seuls gagnants de la division seront les adversaires de l'émancipation du Québec vers sa souveraineté.
Mais qui donc à imaginé, planifié et mis en oeuvre cette grande opération de diversion destinée à faire le jeu des fédéralistes? Vous n’en soufflez mot mais on n’est pas très loin de la théorie du complot.
Vous n’avez pas aimé le film: «Amir et le complot islamiste» distribué par Éric Duhaime ? Peut-être allez vous adorer «Amir et le complot fédéraliste» du nouveau réalisateur Raymond Archambault....
Le délire parano est dans l’air du temps, faudra s’y faire
Dans le cas qui nous occupe, ce genre d’accusation qui ne ridiculise que son auteur assume une fonction précise: durcir les militants, à l’interne, pour éviter de soulever les vrais questions. C’est ce qu’on appelle communément une diversion. Notamment sur l’incapacité des leaders souverainistes traditionnels à rejoindre les préoccupations de la jeunesse et surtout éviter un douloureux examen critique suite à l’élection fédérale. Amir, voilà le félon ! Amir, pas M. Legault qui a bien candidement expliqué qu’il n’est plus souverainiste. Enfin, presque plus. Du moins pas pour le moment. Peut-être un jour, on ne sait trop.
Quelques questions à M. Archambault
Comme vous le savez, toutes ces questions sur la division du vote, le vote stratégique etc. sont induites par le mode de scrutin actuel que René Lévesque a déjà qualifié d’infect. Dans un mode de scrutin proportionnel, les gens votent davantage selon leurs convictions, les différents partis par la suite construisent, le cas échéant, les coalitions parlementaires au gré de leurs intérêts et de leurs affinités idéologiques. Votre parti, malgré ses promesses et de longues années au pouvoir, a refusé de modifier ce mode de scrutin. Quand allez-vous comprendre que seul un scrutin de type proportionnel permet de minimiser le vote tactique et favoriser le vote de conviction, le vote d’adhésion ? Quand allez-vous admettre que c’est votre parti, contre l’avis de René Lévesque et de bien d’autre par la suite, comme Jean Pierre Charbonneau, qui a refusé de changer cette règle. Quand cesserez-vous de plaider votre propre turpitude ?
Archambault, vous connaissez suffisamment l’histoire électorale du Québec
pour savoir que votre argument, celui de la division du vote, était précisément le même qu’on servait à René Lévesque, lorsqu’il a fondé le MSA-PQ? «Vous allez faire le jeu de l’Union Nationale, le vieux parti réactionnaire en divisant le vote libéral...» Vous connaissez la suite. Quelques cinquante ans plus tard, nous n’avons toujours pas ni l’indépendance, ni accessoirement un mode de scrutin convenable. C’est beaucoup plus facile de s’en prendre à Amir Khadir, en écho avec la droite la plus réactionnaire du Québec, qu’à se regarder dans le miroir.
Diviser le vote? Cet argument, qu’on nous ressasse inlassablement pour nous empêcher d’exister, laisse songeur. Lorsqu’on y réfléchit bien, cette notion de division renvoie à un rapport de propriété: ne divise-t-on pas un lot, un patrimoine, une pomme parce qu’il nous appartient? Êtes-vous propriétaire du vote souverainiste, M. Archambault ?
Vous avez parfaitement le droit d’être en désaccord avec notre parti et son programme. Et encore plus celui d’exprimer ce désaccord. Mais qui vous a donné celui de mépriser les membres et l’électorat de Québec Solidaire en persiflant que notre raison d’être est de faire le jeu des libéraux ? C’est notre programme et notre orientation que vous devez critiquer, pas notre droit d’exister. À moins de considérer que votre parti est propriétaire de droit divin de la question nationale et que ce faisant, vous pouvez sans vergogne démoniser vos adversaires. Êtes-vous un démocrate, M. Archambault ? Nous ne solliciterons pas votre accord pour exister, ni celui de continuer à nous battre pour l’indépendance du Québec.Vous devez en prendre acte, tout simplement comme un dirigeant politique responsable et agir en conséquence si vous souhaitez réaliser la souveraineté. Depuis 1945, il s’est créé 125 nouveaux États dans le monde et vous pourrez observer qu’il n’est pas rare que des forces politiques différentes ont portées objectif de réaliser la souveraineté. En Écosse, par exemple, vous savez très bien qu’en plus du SNP, on retrouve sur sa gauche une autre formation le SSP. Les deux partis divergent sur d’importantes questions sociales et économiques et ils en débattent. Mais il ne viendrait sans doute pas à l’esprit d’un dirigeant du SSP ou du SNP de remettre en question la légitimité de l’autre parti. Et vous savez pourquoi, M. Archambault ? Parce que dans ce pays en devenir, une partie des sièges est octroyée par un vote proportionnel très particulier. Cela n’explique pas tout, bien sûr. Mais cela contribue à assurer un rapport d’adversité beaucoup plus sain, plus normal entre les formations politiques.
Comme parti politique, vous semblez davantage intéressé par M. Legault et son projet avec l’ADQ. Peut-être croyez vous que c’est de ce côté de la droite dure que se trouve les indépendantistes.... Évidemment pas. Mais c’est de ce côté que se trouve une parti de votre électorat que vous disputez à l’ADQ. On comprend. Vous voulez être réélu. Rien de plus normal pour un parti politique.
Vous voulez gouverner à nouveau la province de Québec sur la base d’une confuse orientation de gouvernance souverainiste, sans référendum. Mais peut-être un référendum. On verra. Les yeux braqués sur les (qui sont loins d’être mauvais pour l’option) mais qui hélas vous révèlent aussi que Québec Solidaire est là pour rester. Et comme propriétaire monopoliste de la question nationale, vous ne pouvez simplement pas, froidement, prendre acte de ce fait politique pourtant élémentaire. Tout comme le succès d’estime dont est l’objet Monsieur Khadir vous est incompréhensible. C’est pourtant simple. Outre son talent personnel, le député de Québec Solidaire soulève des questions pertinentes comme le contenu social et économique de notre souveraineté, à commencer par les ressources naturelles.
Panique au sein des élites nationalistes traditionnelles ?
Depuis les dernières élections fédérales, on sent un net durcissement du discours de votre parti, non pas contre cette droite musclée, qui vous répète chaque jour que la question nationale est dépassée, mais contre la gauche. Dans un texte produit suite au choc suivant l’élection fédérale, MM. Laviolette et Dubuc, expliquent que Québec Solidaire est une alliance de fédéralistes et d’indépendantistes et qu’il bénéficiera de l’aide de son nouveau grand frère fédéral, le NPD, lors des prochaines élections. Menacé à droite par le projet Legault-ADQ, le PQ serait aussi attaqué à sa gauche par cette étrange coalition. ( Le Devoir, 6 mai 2011)
Ces allégations mériteraient une longue réponse, mais contentons nous d’indiquer, qu’à Québec Solidaire, nous ne passons pas notre temps à nous renifler mutuellement pour savoir qui est plus indépendantiste que l’autre. Pauline est moins indépendantiste que Jacques mais sûrement plus qu’André. Et surtout beaucoup plus que Lucien et François qui ne sont plus, comme il sied à des membres éminents de la classe dominante québécoise qui, elle, ne le fut jamais ! Ce petit jeu, qui est plus indépendantiste que l’autre, appartient à votre sous-culture organisationnelle interne, pas à la nôtre. À chacun ses bibittes !
Québec Solidaire est indépendantiste (ou souverainiste, si vous préférez: on ne coupe pas les cheveux en quatre). Comme dans votre parti, certains insistent davantage sur les dimensions socio-économiques, d’autres sont plus sensibles aux dimensions culturelles. Il est vrai que beaucoup d’entre nous sommes particulièrement allergiques à la vieille soupe idéologique canadienne-française conservatrice et victimaire. Nous adhérons davantage aux valeurs démocratiques, égalitaires et modernes fondant notre identité nationale en construction. Mais le plus important, c’est que nous sommes tous et toutes d’accord sur un aspect stratégique déterminant: le choix populaire se fera non pas sur un mandat de négocier avec l’État canadien, mais sur un projet de Constitution, démocratiquement élaboré par la plus large partie du peuple possible. Votre parti est-il aussi clair et précis au chapitre de la stratégie de lutte pour l’indépendance, M. Archambault ?
Mme Marois et l’extrémisme
Récemment, en visite dans la circonscription de Mercier, après avoir annoncé la volonté de votre parti d’aligner une grosse pointure pour reprendre le siège (c’est de bonne guerre) Mme Marois, selon le journal Le Plateau (20 mai 2011)
«À propos d’Amir Khadir, celle-ci s’est fait cinglante. « Amir est extrémiste dans certaines de ses positions. Il se dit souverainiste, mais il appelle les gens à voter fédéraliste. Il y a une certaine incohérence », croit Mme Marois.
Amir extrémiste ? On se demande pourquoi Mme Marois juge pertinent de relayer ce type de propos qu’on retrouve habituellement sous la plume des Martineau, Duhaime ou Gagnon. Pour mémoire, il s’agit de la même étiquette que la presse partisane servait à René Lévesque en début de carrière: séparatiste, extrémiste...
De quoi s’agit-il au juste? Du soutien au peuple palestinien, comme le faisait le PQ, avant Lucien Bouchard, lorsque l’OLP était invité comme observateur à ses congrès ? De ses positions visant assurer un contrôle populaire sur nos ressources naturelles comme l’a fait en partie René Lévesque au début des années soixante?
De sa critique des élites financières du Québec notamment au chapitre de la catastrophique gestion de la Caisse de dépôt, fondée par Jacques Parizeau ? Est-il extrémiste de proposer que le peuple du Québec élabore et décide de sa loi fondamentale ? Oui, mais pour un partisan de l’ordre constitutionnel canadien.
Est-ce de l’extrémisme de proposer une hausse importante du salaire minimum ? Un keynésien modéré ne désavouerait pas une telle mesure, un néolibéral, oui.
Est-ce extrémiste de soutenir les victimes de la guerre de classe que mènent les deux empires de presse contre ses salariés, afin de dénaturer le métier de journaliste au profit de chroniqueurs idéologiquement très marqués ? Sûrement, mais pour les antisyndicalistes.
Est-ce de l’extrémisme de défendre le droit d’un citoyen de demander à un tribunal d’examiner la légalité d’une importante transaction intervenue entre une ville et un empire de presse et ce sans appel d’offre ? Oui, c’est de l’extrémisme pour ceux et celles qui méprisent l’État de droit. On se demande pourquoi quelqu’un d’aussi respectable et respectée que la députée péquiste de Limoilou se livre à une telle manoeuvre. Nous ne pouvons croire qu’il ne s’agit que de considérations électoralistes.
Alors pourquoi tant de dureté, souvent irrationnelle, à l’endroit de Québec Solidaire du côté des dirigeants péquistes ?
Osons une hypothèse. Pendant qu’ils observent l’échec de leur stratégie de recomposition en terre adéquiste, la direction du Parti Québécois peine à faire son deuil d’une autre réalité. Contrairement à leur évaluation initiale, Québec Solidaire prend racine dans le paysage politique au Québec en ralliant à la fois une mince couche de péquistes déçus mais aussi de plus en plus de jeunes adhésions, quoique ce nombre reste encore très modeste.
Québec Solidaire gagne peu à peu en influence auprès des salariés syndiqués. Déjà plus un particule, mais pas encore un grand parti populaire de gauche, Québec Solidaire représente une menace dans un contexte très particulier où la seule certitude politique est la très grande fluidité de l’électorat, témoignant ainsi de l’érosion, tant à droit qu’à gauche, de l’influence du leadership nationaliste traditionnel.
Plus, pour certains et certaines militants du PQ, Québec Solidaire devient peu à peu et à sa façon ce que le PQ a cessé d’être depuis longtemps: un parti progressiste et indépendantiste. D’où ce déni, puis cette colère...
Êtes vous en colère M. Archambault ?
François Cyr
P.S: M. Archambault, vous pouvez me répondre, si, si, je vous assure, je suis parfaitement respectable: j’ai voté pour le Bloc aux dernières fédérales! Plein de mes amis-es ont voté pour le NPD et bizarrement, on se parle encore... Docteur, est-ce grave ?


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18 commentaires

  • Yves Claudé Répondre

    27 mai 2011


    Par souci de transparence, Monsieur François Cyr devrait ne pas ommettre de préciser qu’il est un cadre et un ancien candidat aux élections de Québec solidaire !
    Soulignons cependant le fait que François Cyr est un des rares cadres de QS qui, n’étant pas un ancien maoïste, et disposant d’une certaine autonomie de pensée (à l’encontre du messianisme sectaire du parti …), est à même de comprendre les rapports entre la question nationale et la question sociale, donc de défendre un point de vue réellement progressiste et indépendantiste.
    Yves Claudé

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2011

    Félicitations! Voilà une réflexion qui met à mal la superbe péquiste.
    Au lieu de s'en prendre à ceux qui travaillent pour faire avancer le Québec, les péquistes devraient travailler à la réforme du scrutin pour que chacun puisse contribuer de façon constructive au Québec souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2011

    J'ai l'impression d'entendre le Pape discuter avec Galilé.
    Le Pape: Vous avez voté pour un parti fédéraliste, vous n'êtes pas souverainiste
    Galilé: j'ai voté deux fois pour le oui au référendum, je suis donc souverainiste! J'ai voté pour le NPD, il est donc possible d'être souverainiste et de voter pour un parti fédéraliste, c'est un fait empiriquement constatable, comme la terre qui tourne autour du soleil!
    Le Pape: Ma métaphysique prescrit que l'homme étant au centre de la creation la terre doit être au centre de l'univers (le PQ est par opération métaphysique déclaré propriétaire de la souveraineté) et que tous ceux qui disent le contraire sont des suppots de satan (complotteur fédéralistes)
    Vous m'excuserez d'être persuadé que la terre tourne autour du soleil, car comme Galilé j'ai voté deux fois pour le OUI ainsi que pour le NPD à la dernière élection.
    Alain Tremblay

  • Christian Montmarquette Répondre

    24 mai 2011

    .
    Madame Vallée devrait regarder la poutre dans l'œil de son équipe avant de regarder la paille dans celui de l'équipe des autres...
    «Journée nationale des patriotes : - Duceppe a passé son tour pour le Gala des patriotes» - Le Devoir
    - Gilles Duceppe, a brillé par son absence lors du Gala des patriotes...
    http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/323925/journee-nationale-des-patriotes-duceppe-a-passe-son-tour-pour-le-gala-des-patriotes
    Pays de projets- Amir Khadir :
    http://www.youtube.com/watch?v=cPyCguHA4lw
    .

  • André Lavoie Répondre

    24 mai 2011

    Alors, il serait déplacé de voir des pancartes de Québec solidaire à la journée des Patriotes? Et certaines personnes n'acceptent pas d'y entendre Amir Kadir y prendre la parole! Tout cela parce qu'Amir a écrit qu'il avait voté NPD et non Bloc...
    Est-ce que certains oublient qu'avant 1990 il n'y avait pas de Bloc et que les indépendantistes n'ont pas tous annulé leur vote pendant 30 ans; plusieurs ont voté pour toutes sortes de partis "fédéralistes", des créditistes aux libéraux, en passant par les conservateurs et le NPD. Étions-nous donc des "faux" indépendantistes?
    Encore pour que la mémoire ne se trompe pas, rappelons que le PQ n'est pas né de la fusion MSA-RIN-RN; le RIN, la "gauche" de l'époque, n'étant pas le bienvenu, a choisi de se saborder et plusieurs de ses membres sont allés au PQ alors que d'autres ont milité ailleurs.
    Aujourd'hui, toujours en attente de ce pays que doit devenir le Québec, faudrait-il envisager que le pays se fasse sans Québec solidaire? Évidemment non!
    Je suis indépendantiste depuis 1962, le parti où je choisis de militer en 2011 c'est Québec solidaire; mais je souhaite construire ce pays en oeuvrant avec toutes les personnes qui choisissent cette option. Ceux et celles qui ne sont pas à Québec solidaire, je vais leur tendre la main vers un objectif commun, je ne vais surtout pas me mettre à leur crier des "noms" et à les mépriser et encore moins à leur cracher dessus.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2011

    J'étais au Carré Saint-Louis et lorsque j'ai entendu Khadir parler, j'ai quitté. La banderolle QS était déplacée et m'a semblé une insulte à cette fête patriotique et non politique.
    Il était évident qu'il utilisait notre fête pour faire de la politique. Et des dizaines de cons l'applaudissaient... resssemblant drôlement à ces électeurs qui ont voté NPD les yeux fermés.
    Méfiez-vous du prochain cheval de Troye qui pourrait être initié par QS lors de la prochaine élection au Québec.
    C'est mon avis.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    @ M.Claudé, en accord avec votre propos
    je vous cite concernant Amir Khadir :
    "adoptant alternativement et sans vergogne des postures fédéralistes ou indépendantistes"
    Quelle fin de Marche des Jeunes Patriotes déplaisante et decevante que d'entendre celui-ci encenser Gilles Duceppe après avoir appuyé le NPD contre le Bloc pendant la campagne électorale et nous faire son discours indépendantiste. Quel faux-nez, que veut-il au juste, s'approprier cette journée unique du rappel dédié à nos patriotes.
    Déjà il était difficile de voir des pancartes "ORANGE" rappelant le mauvais souvenir du 2 mai dernier parmi les marcheurs, et ce même si ce parti rejoint quelques valeurs personnelles.
    Quelques personnes près de moi étaient insultées de l'entendre et ont quittées tout comme moi. Après avoir marché et crié notre pays, je le redis, quelle fin de Marche des Jeunes Patriotes déplaisante et décevante, j'ajoute enrageante.
    Lise Pelletier

  • Yves Rancourt Répondre

    23 mai 2011

    À cette personne qui ne se nomme pas,
    Soyons réalistes un peu. La proportionnelle, n'y pensons pas pour la prochaine élection. Alors, si nous voulons bloquer la route aux libéraux et se donner collectivement une autre chance de cheminer dans notre projet de pays, il n'y a qu'une solution et c'est le PQ. Malgré l'estime qu'éprouve présentement la population pour Amir Khadir, son parti d'"à gauche toute" ne réussira jamais, du moins pas d'ici 2 ans, à rallier un nombre suffisant d'électeurs pour prendre le pouvoir. On ne passera pas tout d'un coup d'un gouvernement de droite à un gouvernement encore plus à gauche que le PQ. Y croire, c'est rêver en couleur!
    Salutations.

  • Claude Girard Répondre

    23 mai 2011

    À la décharge de Raymond Archambault, on ne peut quand même pas dire qu'il a inventé cette histoire de vote pour le NPD dans St-Jacques (Mercier), contre celui qu'il prétend être son ami, dans le but de le discréditer. AK a bel et bien voté pour un parti fédéraliste et il est tout a fait justifié d'interroger ses convictions indépendantistes après un tel aveu, ne vous en déplaise M. Cyr.
    À mon avis, le député de Mercier aurait dû reconnaître son erreur et réaffirmer qu'on ne peut rien attendre du Canada, NPD ou pas. Au lieu de cela, Khadir, dont j'apprécie au plus haut point l'opposition à la motion adéquiste pro-Bush ou celle au projet de loi péquiste pro-Lebaume-Péladeau, en remet en ce jour des Patriotes. Devant les marcheurs réunis au Carré St-Louis, celui-ci remercie pour son engagement l'un des plus grands Patriotes du Québec et «ami», nul autre que... Gilles Duceppe! Bien entendu, il s'est gardé d'ajouter qu'il n'avait pas voté pour lui. Je n'ose pas écrire le mot hypocrisie mais ça me tente. Comme larmes de crocodile, je ne me souviens pas d'en avoir vues de telles.
    Néanmoins, il est vrai qu'une certaine panique s'est emparée du PQ depuis le 2 mai, ce dont témoigne cette lettre exagérément tendancieuse de M. Archambault. Le PQ est déconnecté des réalités et n'offre rien qui vaille en matière en souveraineté. QS est peut-être lui aussi divisée entre la grande internationale socialiste et le nationalisme québécois mais on ne peut leur reprocher une volonté de mettre le peuple du Québec dans le coup de la souveraineté. Au Bloc québécois (et peut-être à Gilles Duceppe) qui se demande quel rôle il pourrait encore jouer, c'est peut-être là que se situe le défi à relever: prendre ses distances d'un PQ qui peine à rejoindre les gens et participer avec d'autres dont la coalition Cap sur l'indépendance et pourquoi pas QS à briser la tour d'ivoire dans laquelle ce parti autrefois d'avant-garde semble s'être définitivement enfermée.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    Monsieur Cyr,
    Je suis membre du PQ et du Bloc, et je m'identifie à la gauche de ceux-ci. Toutefois, votre réponse à monsieur Archambault est de bonne guerre. J'ai moi aussi été furax de voir des libéraux passer à cause d'une division du vote. Je pense à Jean Charest, en 2007. Néanmoins, je me suis radoucis depuis, dès que j'ai compris que le bipartisme à la britannique était sur le point de faire long feu au Québec.
    Comme vous, je crois que la proportionnelle est devenue nécessaire. Le mode de scrutin actuel attise le genre de débat actuel : le mécréant Kadhir, le méchant PQ. Je suis de ceux qui souhaitent un rapprochement entre les deux partis. Des discussions constructives s'imposent. Non pas dans une perspective de fusion (soyons réalistes), mais plutôt en vue de développer une stratégie dépassant le pénible cadre partisan. Vivement la proportionnelle pour que nous puissions débattre, voire nous associer lorsque pertinent, sans pour autant se qualifier de traîtres, de gauchistes exaltés ou de néolibéraux finis!
    Face à une droite libertarienne en montée, ne nous opposons pas comme si nous étions des ennemis, ce que nous ne sommes pas globalement. Vieux routier, vous vous rappelez sans doute ce qui est survenu en Allemagne dans les années 30 quand les communistes et les sociaux-démocrates ont raté l'occasion de s'unir pour barrer le chemin au nazisme. L'analogie est boîteuse, peut-être, mais il y a des leçons de l'histoire dont on aurait intérêt à se souvenir.
    Enfin, j'ai apprécié votre appel à voter Bloc quelques jours avant l'élection du 2 mai. Quant à Amir Kadhir, je ne suis pas d'accord avec sa position d'appuyer le NPD, mais je ne le condamne pas. J'ai moi aussi des amis indépendantistes qui ont voté NPD. Je les attends au tournant, mais je ne les ai pas barrés de ma liste!
    Une nouvelle ère politique vient de s'ouvrir, et vous le savez monsieur Cyr. Quelques-uns de nos paradigmes mériteraient d'être repensés. Je suis un simple membre du PQ et mon opinion ne compte pas pour beaucoup. Mais je crois en l'idée de république, et vous aussi. Voilà, je crois, le filon rassembleur.
    Des adversaires, nous sommes, mais ne devenons jamais ennemis.
    Au plaisir de vous relire sur Vigile.

  • Yves Claudé Répondre

    23 mai 2011

    Après avoir soutenu l’indépendance socialiste, François Cyr et quelques uns ont commis un suicide politique en entrant dans Québec solidaire pieds et mains liés, en passant il est vrai par l’étape des groupes qui ont fondé QS.
    Avec de tels antécédents, il doit être très pénible de devoir se soumettre au credo d’un groupuscule qui adopté la posture du multiculturalisme “canadian” avec la promotion du port du voile (etc.), et qui a pris une option clairement fédéraliste en s’associant au parti de l’”Homme du turban orange”.
    Voilà que Monsieur Cyr, à travers la grille de sa “burka” idéologique, tente de nous convaincre que son “parti” est victime de malveillance, que d’aucuns voudraient empêcher QS d’exister… Il agite en vain et en tous sens les théories du complot … !
    La réalité est qu’une frange de la petite-bourgeoisie québécoise, avide de pouvoir, qui contrôle QS, cultive l’espoir d’une mythique victoire électorale, et ce quel que soit le prix pour les citoyens (réélection répétitive du PLQ…), de cet aveuglement pathétique. Ayant porté attention depuis nombre d’années, aux divers discours des marges politiques, j’ai été saisi par la hargne qui anime certains militants-cadres de QS à l’endroit du PQ. Cette culture politique qui résulte d’une décomposition postmoderne du maoïsme (version fédéraliste canadienne) ne prédispose pas QS à une élémentaire compréhension des enjeux sociopolitiques du Québec, et encore moins à une – pourtant nécessaire – entente politique avec le PQ.
    Car c’est bien là que nous en sommes, si nous voulons éviter, non seulement une autre réélection du PLQ, mais un scénario pire encore, celui de l’accession au pouvoir d’une droite ultralibérale, antisociale et antisyndicale, qui pourrait résulter de la recomposition d’une ADQ que les puissances financières dominantes auraient choisie pour remplacer le PLQ dans la mise en place de conditions favorables à la création de LEUR richesse !
    Le PQ a bien raison de souligner le rôle complaisant de QS dans les réélections précédentes du PLQ, mais pour obliger QS à sortir d’une duplicité regrettable, il faudra que le PQ soumette à QS une plateforme politique et électorale équitable, un plan stratégique national et social mobilisateur pour le peuple québécois. Ceci impliquerait la présence de candidats uniques pour les deux partis. En cas de refus de sa part, QS démontrerait clairement son rôle objectif d’allié des forces antisociales et antinationales.
    Il faudrait aussi que Monsieur Kadhir rompe radicalement avec l’extrême démagogie dont il fait preuve depuis le 2 mai dernier, dans diverses prises de positions publiques (adoptant alternativement et sans vergogne des postures fédéralistes ou indépendantistes…), et en particulier dans le discours qu’il a prononcé ce 23 mai, à la fin de la manifestation de la Journée de Patriotes, alors qu’il rendait hommage à un “grand patriote” qu’il s’est employé à faire battre aux élections, Monsieur Gilles Duceppe !
    Yves Claudé - sociologue

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    Le Bloc défendait les memes positions de gauche que le NPD.
    Alors pourquoi QS se réjouit-il de la victoire d 'un parti fédéraliste sur un parti souverainiste?
    Depuis les années 70 Francoise David s'est positionnée de facon a nuire a l'indépendance, que ce soit au référendum de 80 en appelant a l'abstention ou plus tard, selon les circonstaces, a laisser tomber l'option quand celle-ci est au plus bas ou a se présenter comme plus convaicue que le PQ (nous sommes la gauche indépendantiste)quand l'option redevient possible. C'est évident que rendus ou on en est dans notre histoire si la souveraineté se fait c'est le PQ qui la fera.Alors dénigrer le PQ comme le fait QS revient a combattre l'indépendance.

  • Yves Rancourt Répondre

    23 mai 2011

    Monsieur Cyr,
    Vous savez très bien que Québec solidaire ne s'est proclamé souverainiste qu'après beaucoup d'hésitations et dans le seul but de gonfler son membership en puisant dans l'aile gauche du PQ. Ce parti n'est pas d'abord souverainiste, il ne l'est que par opportunisme. Il suffit de consulter son site internet et d'être à l'écoute de ses prises de positions publiques pour réaliser qu'il est d'abord féministe, socialiste et altermondialiste avant d'être souverainiste. Je ne lui en fais pas le reproche, mais c'est un fait.
    Vous reprochez à monsieur Archambault de s'en prendre à Québec solidaire. Or, depuis quelques semaines, c'est QS qui mène la charge: à titre d'exemple, à la mi-avril, à quelques jours du congrès du PQ, Amir Khadir s'en est pris au présumé "attentisme" de ce parti sur la question nationale pour essayer à nouveau d'aller y chercher de nouveaux adeptes. Le lendemain, il s'en prenait à la volonté du PQ d'assujettir les cegeps à la loi 101. Ces sorties publiques sentaient l'opportunisme à plein nez. Je ne crois pas, monsieur Cyr, que le PQ ait attaqué QS de la sorte, du moins jusqu'à la récente réplique de monsieur Archambault. Enfin, je ne suis pas membre du PQ mais je me permets de rappeler que, malgré les doutes que certains se plaisent à entretenir sur les intentions souverainistes du PQ, ce parti est toujours demeuré fidèle à son option, et les 2 référendums qu'il a provoqués en sont la preuve éclatante.
    Québec solidaire a tout à fait le droit d'exister et de défendre ses idées mais je trouve personnellement déplorable que le mouvement souverainiste soit aujourd'hui si divisé. Et cette division, c'est QS qui l'a provoquée et non le PQ. Il vous sera peut-être difficile de l'admettre mais cette situation nuit à la cause souverainiste et fait aujourd'hui de Québec solidaire un allié objectif du PLQ et des fédéralistes.
    Mes salutations respectueuses.

  • Marcel Haché Répondre

    23 mai 2011

    1) « le vote stratégique etc. sont induites par le mode de scrutin actuel que René Lévesque a déjà qualifié d’infect » F.CYR
    René Lévesque n’a jamais été insistant là-dessus comme peut l’être Q.S.
    2) « l’histoire électorale du Québec pour savoir que votre argument, celui de la division du vote, était précisément le même qu’on servait à René Lévesque, lorsqu’il a fondé le MSA-PQ ? « Vous allez faire le jeu de l’Union Nationale, le vieux parti réactionnaire en divisant le vote libéral... »F.CYR
    Ici une pure fabulation, typique de Q.S.
    3) « Outre son talent personnel, le député de Québec Solidaire soulève des questions pertinentes comme le contenu social et économique de notre souveraineté, à commencer par les ressources naturelles. »F.CYR
    Amir Khadir, un nouveau René Lévesque ?
    4) « Il est vrai que beaucoup d’entre nous sommes particulièrement allergiques à la vieille soupe idéologique canadienne-française conservatrice et victimaire. Nous adhérons davantage aux valeurs démocratiques, égalitaires et modernes fondant notre identité nationale en construction »F.CYR
    Pas victimaire ? Y-a-t-il un seul autre parti politique que Q.S. pour dépeindre le Québec comme un pôôôvre îlot de pauvreté citoyenne ?
    5) « Amir extrémiste ? »F.CYR
    Avez-vous lu quelque part que René Lévesque s’était lancé à l’attaque d’un modeste commerçant, ou qu’il ait lancé une seule fois une seule de ses chaussures ?
    Commentaire à votre texte :
    Pour votre information, René Lévesque a souhaité quelques fois avoir un parti indépendantiste sur la gauche (ou la droite) du P.Q. Ce parti avait déjà existé. C’avait été le R.I.N. : l’ancêtre de Q.S.
    Que de chemin parcouru n’est-ce pas ?

  • Renaud Guénette Répondre

    23 mai 2011

    J'ai eu tout à fait la même réaction que vous monsieur Cyr. Ce fût une erreur du Bloc de se présenter comme le seul véhicule pouvant défendre les intérêts du Québec. Je ne comprends pas monsieur Archambeault de vouloir utiliser les même argumentaire. Si on refait dix fois la même action et bien, on aura dix fois le même résultats.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    François Cyr n'est pas trop fort en histoire politique récente et la fusion du MSA RIN et RN c'est la fusion gauche droite des partis indépendantistes pour n'en former qu'un seul le PQ afin de prendre le pouvoir et faire un référendum Il y a depuis toujours eu au PQ une alliance gauche droite une nécessité afin de faire l'indépendance a preuve le dernier qu'on c'est fait voler par d'honnêtes fédéraux presque qu'autant de gens de droite et de gauche on voter pour et la lettre d'Archambault qui a surement reçu l'accord de Pauline Marois, et nous allons assistés a une guerre ouverte entre Pauline Marois et Françoise David en réponse du message subliminal exploiter à outrance par QS PQ=PLQ et vigile au lieu d'ajouter de l'huile sur le feu devrait plutôt favoriser le rapprochement des deux partis

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    Si par exemple Justin Trudeau, fédéraliste partitioniste et grand défenseur du multiculturalisme «made in Canada», déclarait, à la faveur d'une campagne électorale québécoise, qu'il a l'intention de voter pour un parti souverainiste, tout le monde se demanderait quelle mouche peut bien l'avoir piqué pour qu'il passe dans le camp indépendantiste.
    C'est en plein le genre de pirouette que le «souverainiste» Khadir vient de faire, qui a appuyé publiquement un parti hyper fédéraliste dont les membres et élus ont été, avec leurs amis libéraux fédéraux, de tous les coups fourrés faits au Québec depuis trente ans. La mouche qui aurait piqué Khadir serait celle du «progressisme», mais pourquoi est-il passé pour autant dans le camp fédéraliste? C'est pourtant ce qu'il a fait.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2011

    Un député indépendantiste ne voterait pas pour un parti fédéraliste, donc Khadir s'est totalement discrédité.
    L'indépendance d'abord.