Le PQ peut-il redevenir populaire?

Chronique de Pierre Gouin

La plupart de nos médias font partie d’un système politique qu’ils défendent en manipulant l’information sans retenue. Quand le Québec votait massivement pour le Bloc québécois, un vote pour le bloc n’était pas un vote souverainiste, cette fois le Bloc a été vaincu, il s’agirait d’un rejet de l’option souverainiste. Les Québécois ont voté pour le NPD, mais cela n’aurait rien à voir avec le message social-démocrate du parti, ils auraient voté bêtement, emportés paar une vague.
Pour moi, le vote du 2 mai dernier au Québec est un vote résolument de gauche. Depuis deux décennies, le discours néo-libéral a complètement dominé la politique canadienne et québécoise. Les économistes ont développé des modèles qui permettent, en théorie, de résoudre scientifiquement le problème de la répartition du revenu. Chaque individu reçoit une part du revenu national qui est proportionnelle à sa contribution à la production de ce revenu. Les luttes entre travailleurs et entreprises, entre pauvres et riches, ne sont plus justifiées dans un système de libre marché, sans intervention de l’État, puisque le système assure que chacun obtient sa juste part de la richesse. Les politiciens ont repris cette théorie sans tenir compte de toutes les hypothèses qui ne sont pas respectées et qui rendent les modèles tout à fait farfelus dans la réalité. Ils y ont ajouté l’idée que ce sont les entreprises qui créent la richesse et qu’il faut les supporter, avec des subventions, des impôts réduits, des infrastructures payées par le public, et des salaires en baisse, afin qu’elles puissent faire face à la concurrence d’entreprises qui réussissent à réaliser ces mêmes extorsions ailleurs dans le monde.
Pour les travailleurs, qualifiés ou non, soit la majorité des électeurs, ce discours qui prône leur appauvrissement et l’effritement des services publics, est un véritable cul-de-sac. Dans leur histoire les travailleurs québécois ont déjà entendu ce discours et ils l’ont rejeté. Aux travailleurs du textile comme à beaucoup d’autres qui avaient déjà trop de difficulté à nourrir leur famille, on a voulu imposer des gels ou des réductions de salaire sous la menace de déménager les emplois dans des pays plus pauvres. Malgré les appels au calme et à la résignation de leurs élites les travailleurs ont dit non. Aujourd’hui, le discours néo-libéral de nos politiciens appelle aussi à la résignation face à la toute puissance des entreprises, dominées maintenant par les grands financiers du monde. Il faudrait aussi oublier que ces financiers ont créé une crise sans précédent dont les coûts sont fatalement assumés par les populations.
La prétention que ce sont les entreprises seules qui créent la richesse est fondamentalement inacceptable pour les travailleurs et elle est clairement en contradiction avec la réalité historique. L’entreprise a ouvertement comme objectif de maximiser les profits et ce n’est que par les luttes parfois sanglantes des travailleurs que les salaires se sont élevés au-dessus du seuil de subsistance et qu’une société de consommation prospère a pu se développer. Un capitalisme sauvage à l’échelle de la planète est voué à l’autodestruction. Pendant la dernière campagne les québécois ont entendu le chef d’un parti bien établi affirmer que le pouvoir politique existe encore et qu’un gouvernement peut prendre la défense des travailleurs et des familles face aux exigences du grand capital. Leur vote du 2 mai est un vote de protestation, contre ce qu’on leur propose depuis des années, mais c’est aussi un vote d’espoir, un sentiment qui a été plus fort que leur sympathie pour le Bloc québécois et l’appréciation de son travail de défense des intérêts du Québec.
C’est un message positif, un message d’espoir et non de résignation, que les québécois vont aussi attendre de leurs politiciens à Québec. Ce message ils vont l’obtenir de la part de Québec solidaire qui pourrait profiter d’un solide soutien populaire à la prochaine élection. Le Parti québécois, embourgeoisé et voulant courtiser à la fois le vote populaire et le vote d’une prétendue droite montante, une autre balloune de nos médias, se dirige vers un précipice. Il n’est pas nécessaire pour le Parti québécois d’adopter le discours idéologique de Québec solidaire pour lui ravir la majorité de ses partisans, il lui faut juste revenir à une social-démocratie réaliste et à en faire la promotion sans ambiguité dans le cadre d’un projet de société mobilisateur. C’est ce virage que je continue d’espérer.


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18 commentaires

  • Pierre Gouin Répondre

    27 mai 2011

    Je suis bien à l'aise de critiquer le Parti québécois puisque j'ai toujours voté pour ce parti depuis qu'il existe et que je vais continuer à voter ainsi aussi longtemps qu'il sera le seul parti ayant pour premier objectif de faire l'indépendance du Québec. Voir mon commentaire ci-dessus à propos de Québec solidaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mai 2011

    Pourquoi poser une telle question. Cette question se pose plutôt au Parti libéral. À force de vous remettre en doute sur le PQ je comprends que vous remettez aussi votre confiance en doute!...Ce que je peux comprendre de votre analyse c'est que vous faites la promotion d'autres partis pour comme QS ou ADQ mais que vous ne le dites pas ouvertement.
    Je trouverais plus honnête et plus clair que vous vous portiez à la défense de votre choix personnel. Vous parlez aussi au nom des Québécois mais ça aussi je le remet en doute car ils sont imprévisibles et personne ne peut voir dans le futur.

  • Pierre Gouin Répondre

    26 mai 2011

    Il est vraiment intéressant de lire tous ces commentaires. J’ai déjà donné mon opinion, je veux seulement ajouter quelques précisions.
    Comme indépendantiste je ne vois pas Québec solidaire comme une alternative valable. Je ne vois pas comment je pourrais donner mon vote à un parti aussi timidement souverainiste alors qu’on exige, avec raison, du Parti québécois qu’il fasse la promotion de la souveraineté et que la souveraineté soit au cœur de son programme.
    En réponse à M. Rancourt: J’ai parlé d’un parti québécois embourgeoisé parce que j’ai trouvé qu’en dehors du dossier de la construction, le parti a présenté une opposition très molle, comme si on avait peur de faire trop de vagues, comme si on avait une situation confortable à protéger. Le parti ne manque pas de militants dynamiques et je serais bien heureux qu’on démontre que j’ai choisi un mauvais qualificatif. Merci pour ce commentaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Bien d'accord avec vous, M. Gouin.
    Sans nécessairement s'affubler de l'étiquette socialiste, le PQ se doit de remettre en question le néolibéralisme. Pourquoi ? Parce que le néolibéralisme, c'est la servilité devant le Capital. Et la servilité devant le Capital diffère peu de la servilité devant le Colonisateur, devant l'Anglais. Tout cela procède du même réflexe, celui qui pousse à la génuflexion devant les Maîtres, devant les Puissants.
    Face au Travailleur, le Capitaliste a d'ailleurs, en général, la même attitude que le Colonisateur face au Colonisé. Il prétend volontier que, sans lui, l'autre ne serait rien et crèverait. (Je recours ici à des majuscules pour mieux souligner la façon dont les apôtres de la servilité ont tendance à percevoir les forces qui nous écrasent.)
    Les multinationales n'aiment pas davantage notre législation linguistique que la politique plus ou moins sociale-démocrate qui est la nôtre depuis environ cinquante ans. L'une comme l'autre représentent pour elles des coûts qui réduisent leur marge de profits. Elles s'en passeraient donc fort bien. Aussi voit-on mal comment le parti qui céderait à leurs caprices en matière de législation sociale pourraient en revanche leur tenir tête en matière de législation linguistique ou culturelle.
    Comme il m'est déjà arrivé de l'écrire sur ce site, il y a une limite à prôner la solidarité sur le plan politique, mais le chacun pour soi sur le plan économique. Par exemple, dire aux gagne-petits, aux chômeurs et à toutes les victimes du capitalisme sauvage de s'arranger avec leurs troubles, est-ce vraiment le meilleur moyen d'obtenir leur soutien massif et enthousiaste à la loi 101 ou à l'indépendance ? Poser la question, c'est y répondre.
    Enfin, bravo à M. André Lemay pour son idée géniale selon laquelle les offres d'emploi devraient en toute logique être rebaptisées « demandes d'aide ». Il n'y a jamais rien d'innocent dans le vocabulaire. Parler d'offres d'emploi, c'est ipso facto placer l'employeur bien au-dessus de l'employé, autrement dit le Capital bien au-dessus du Travail. Après quoi, les mêmes qui ne voient là aucun problème se lamentent à n'en plus finir sur la « perte des valeurs » et le « matérialisme » qui affligent nos sociétés occidentales. Cherchez l'erreur. S'ils ont certes raison de dénoncer le matérialisme ambiant, ne sont-ils pas toutefois parmi les premiers à lui ouvrir toute grande la porte d'entrée ?
    Luc Potvin
    Verdun

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Notre système britannique bancal est beaucoup plus oligarchique que démocratique.
    Alors faire l'indépendance, sans changement de base majeur, permettra à Desmarais et cie de dominer un pays plutôt qu'une simple province.Ce sera donner encore plus de pouvoir à ceux qui nous tiennent sous leur joug.Et à cause de ce système tout à leur avantage, possiblement ne nous sera-t-il jamais possible d'obtenir notre indépendance. Desmarais et Péladeau contrôlent 100% de la presse en notre État. et, actuellement , il n'y a rien que nous puissions y faire.
    Si nous nous donnons une constitution démocratique faisant une nette distinction entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire; un financement de parti public avec limitation de dons à 100$; une élection à la proportionnelle, nous exercerons alors un contrôle beaucoup plus grand sur notre démocratie et pourrons limiter l'influence de ces quelques milliardaires qui nous tiennent sous leur joug.
    Et pareille constitution, assurant une plus grande démocratie et un pouvoir accru au peuple, est aussi bien souhaitée par la droite que la gauche.
    Et c'est possiblement la clé vers notre indépendance totale.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    J'ai bien peur que les Québécois ne soient pas aussi à gauche que vous ne le prétendez. Nous verrons bien à la prochaine élection provinciale. Si Charest est toujours discrédité et que Legault arrive à structurer un parti, il aura la force de Gesca-Radio-Canada derrière lui et remportera la victoire, peu importe qu'il soit à gauche ou à droite.
    Quant au PQ, avec Mme marois, ses chances sont très faibles. Elle n'est pas aimée, un point c'est tout. Son image ne passe pas; elle n'arrive pas à soulever l'enthousiasme pour ses idées. Elle ne semble pas avoir l'instinct de la bête politique.
    L'image et le marketing influençant majoritairement l'opinion publique, j'ai bien peur que nous assistions au retour du PQ sur les banquettes de l'opposition.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Je suis indépendantiste depuis l'âge de 16 ans - j'en ai 66 - j'ai milité une partie de ma vie au Parti québécois.
    Je vais voter probablement pour le PQ aux prochaines élections mais je ne verserai pas une larme si ce parti reste dans l'opposition.
    Dans un tel cas, Pauline Marois va tirer sa révérence emportant avec elle son plan insipide, inodore, incolore et sans saveur.
    On aura des chances alors de revenir au programme de 1974 et de mettre véritablement le Cap sur l'indépendance.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Je crois que vous faites erreur quand vous dites que ce vote est un vote de GAUCHE.. C'est plutôt un vote de protestation, un vote de changement... et je ne suis pas de DROITE..! Les québecois agissent périodiquement de la sorte.. un vote simplement ÉMOTIF..! Rien d'autre...
    Oui le PQ est très populaire, plus que jamais.. depuis le 2 mai, les cartes se vendent à merveille.. Les gens regrettent et ont peur de ce vote sans raisonnement... C'est le Québec..! Les gens ont compris qu'il ne faut pas diviser le vote souverainiste avec Québec Solidaire, le chemin le plus court vers notre projet de pays.. c'est le PQ..!
    Les ferveurs souverainistes renaissent de plus en plus... Le Parti Québecois a le vent dans les voiles .. comme on dit..!
    Votre discours semble très subjectif et non fondé...
    Désolé;
    Le Québec de demain se dessine de plus en plus.. distinctement, et clairement..!
    Michel Dion (iiibooo sur twitter)
    Charlevoix

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    M. Gouin,
    votre texte est des plus pertinent. Je vous cite:
    "Pour les travailleurs, qualifiés ou non, soit la majorité des électeurs, ce discours qui prône leur appauvrissement et l’effritement des services publics, est un véritable cul-de-sac."
    Et ce cul de sac commence très tôt.
    En effet, pour la plupart d'entre nous, lorsque vient l'âge de travailler, nous répondons à des "offres d'emploi".
    Pourtant, il n'existe rien de tel.
    La démarche qui consiste à trouver des gens pour remplir des fonctions que je ne peux, pour quelque raison que ce soit, remplir moi-même s'appelle une "demande d'aide". Je ne suis donc pas en "offre", mais bien en "demande".
    Cette distinction permet de mieux jauger l'essentiel de la situation.
    Ainsi, si je ne suis pas capable de remplir moi-même ce que requiert mon entreprise pour continuer d'être, chaque personne s'ajoutant à la démarche devient tout aussi importante que moi.
    Cette expression "offre d'emploi", judicieusement trouvée et non seulement appuyée mais promue par tous ceux et celles aux service des possédants, comprendre nos agences gouvernementales et/ou privées de "placement", permet un renversement de dynamique inféodant celui qui, dans les faits comble un besoin, à une gratitude servile en vertu d'un sophisme voulant le débiliter.
    Ça ne peut pas être fait inconsciemment.
    Ainsi chaque fois que j'ai, lors d'une entrevue pour un poste, utilisé ce qui précède, je n'ai jamais été retenu.
    Je dois être une tête dure qui ne saura pas obéir.
    Si d'aventure, mon interprétation trouvait écho chez les travailleurs et travailleuses, le combat pour une meilleure répartition de la richesse et un vrai respect pour leur apport réel avancerait beaucoup plus vite.
    Ça s'appelle la force du nombre.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Ma réponse est NON.
    Place à Québec-Solidaire(avec le parti indépendantiste et les vrais souverainistes du PQ) et à l'alliance Legault-ADQ.
    Le PLQ et le PQ ont amplement montré leurs incompétences et leur impuissance.
    À mort ces vieux partis et place au renouvellement.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Comme le PQ veut sortir le Canada du Québec, il doit être au centre pour intéresser toutes les couches de la société québécoise. Quand le Québec sera devenu un pays, il y aura des élections régulièrement et les Québécois auront à choisir la gauche ou la droite ou le centre ou le créditisme ou le crétinisme ou n'importe quoi.
    Action numéro 1, en avant pour l'indépendance
    Action numéro 2, on vote, selon nos convictions économiques et autres.
    Ceux qui veulent faire un deux dans un, du genre l’indépendance du Québec sera à gauche ou ne sera pas, vont finir avec un zéro, s’ils s’obstinent trop.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    Il ne s'agit pas de changer le message du PQ, comme suggéré ici, mais de changer les pratiques, les idées sur la domination économique, la répartition de la richesse, le rôle de l'état que le neo libéralisme veut voir réduit à rien..ou peu sans faut, tout au moins tant qu'il n'y a pas de catastrophes. Au Canada comme au Québec 1 % de la population possède 60 % de la richesse et cet écart est en progression constante. Il ne s'agit pas de se faire traiter de communiste, c'est un fait statistique. Le discours économique du PQ est surtout l'acceptation du statut-quo. A cela s'ajoute des errements lamentables tel l'appui à une nouvelle patinoire à Québec, au mépris de toute démocratie, et le seul qui se soit opposé à ceci a été le seul député de QS. On pourrait également ajouter le refus du PQ, c'est dans son programme, de mettre en place une vraie réforme du mode de scrutin, pour une soit disante représentation des régions.
    On ne fera pas l'économie de conflits, probablement très durs, pour changer l'orientation économique du Québec, et pour réaliser la souveraineté de ce pays.
    Contrairement à l'espoir d'une partie de la population ceci ne se fera pas sans avoir à s'affirmer et à s'affranchir de la domination économique et idéologique des possédants qu'ils soient des petits gars du Lac St-Jean ou de la Beauce, ou des "canadians" de Toronto..qui ont en commun bien autre chose que la langue...
    Vouloir faire plaisir a tout le monde peut s'appeler le consensus, un espace ou l'on renie tout ce que l'on est...et ou l'on perd tout

  • Yves Rancourt Répondre

    26 mai 2011

    Monsieur Gouin,
    Le dernier sondage CROP donne présentement 34% du vote au PQ( 11 points de plus que le PLQ) mais cette avance est fragile et le sera encore davantage à l'approche des élections quand l'oligarchie commencera ses manoeuvres avec l'aide des médias( on essaiera sans doute de nous vendre Legault et, si ça ne lève pas, Khadir, ceci pour diviser le vote souverainiste et bloquer la route au PQ). Car l'objectif est toujours le même pour les fédéralistes: empêcher à tout prix qu'un parti souverainiste reprenne le pouvoir.
    Je suis assez d'accord avec ce que vous attendez du PQ mais j'ajouterais ceci: en mettant de côté pour l'instant la question nationale, convenez avec moi que le PQ a entre autres déjà pris des engagements fermes sur la langue( la loi 101 pour les cegeps) et sur la corruption( re: commission d'enquête) mais il lui faudrait également prendre des engagements aussi fermes sur la maîtrise de l'exploitation de nos ressources( redevances minières et autres), l'évasion fiscale, la préservation de notre identité, etc. Si son discours est trop timide et qu'il n'arrive pas à rejoindre les électeurs, entre autres parce que l'information n'est pas relayée par les médias, c'est certain que le PQ sera en sérieuses difficultés.
    Vous me permettrez une dernière remarque: vous parlez d'un parti "embourgeoisé" mais sur quoi vous basez-vous pour faire une telle affirmation? Je sais que certains médias aiment laisser circuler cette idée mais est-ce qu'on ne joue pas le jeu de ceux qui aiment bien juger sur la forme plutôt que sur le fond en relayant cette idée? Je ne suis pas membre du PQ mais je trouve parfois qu'on l'accable pour des riens ou sur de simples apparences.
    Mes salutations respectueuses.

  • Stefan Allinger Répondre

    26 mai 2011

    Vous dites que Québec solidaire pourrait profiter d'un appui solide au prochaines élections. Permettez-moi d'en douter. Je crois que les schizophrènes québécois vont voter pour l'idéologie exactemment opposée, soit les coupures dans les services de l'état, la privatisation et le libre-marché. Tout ça de façon inconsciente évidemment parce que dans le fond ce n'est pas les idées qui sont importantes pour bien des gens c'est l'individu qui parle. Remarquez que je n'ai rien contre, la qualité des individus est aussi importante que les causes qu'ils défendent.
    La majorité qui ont voté NPD ont voté simplement pour autre chose que le Bloc par désinvolture et non pour l'idéologie de gauche. Si les libéraux n'avaient pas été si impopulaires ils auraient toutes aussi bien pu gagner.
    Québec solidaire n'aura pas droit au débat des chefs télévisé, n'aura pas de publicité gratuite dans les médias comme le NPD et ne dominera aucun sondages truqué alors il faut oublier la manne de votes. Vous oubliez que QS est ouvertement indépendantiste et qu'un fédéraliste ne l'aidera jamais pour cette raison. Ils ont eu peur en 1995 et sont resté traumatisé.
    Peut-être quelques points de pourcentage de plus mais pas des dizaines. Dommage parce que je suis sympatique à leurs idées.
    Stefan Allinger

  • Gérald McNichols Tétreault Répondre

    26 mai 2011

    Le texte de Monsieur Gouin fait avancer le débat.
    Le PQ peut-il redevenir populaire ? Cela dépend de lui.
    D'un côté, le NPD et Québec solidaire recueilleraient une vague de sympathie parce qu'ils se préoccupent de la lutte aux inégalités. Par ailleurs, le NPD n'appuie pas le projet d'indépendance du Québec tandis que Québec Solidaire place la libération du Québec au second plan par rapport à son projet social.
    De l'autre, le parti Québécois placerait l'indépendance au premier plan mais ne donne pas l'impression de se préoccuper suffisamment de la lutte aux inégalité et il insiste sur la création de la richesse - ce qui est nécessaire si on veut pouvoir en répartir les fruits pour réduire les inégalités, ce qu'il ne mentionne pas suffisamment - sans cependant se montrer trop soucieux des effets pervers du développement des ressources sur l'environnement alors qu'une large partie de l'électorat québécois est préoccupée par les projets d'exploration et de d'exploitation des gaz de schistes et de pétrole qui menacent le paysage, la nature et la qualité de vie des Québécois.
    Les indépendantistes se retrouvent divisés.
    Dans ces conditions, si la lutte aux inégalités sociales et économiques et la conscience environnementale prennent le dessus, ce qui est envisageable, cela pourrait nuire au parti Québécois trop éloigné de ces questions et serait donc préjudiciable au projet d'indépendance dont il est le principal véhicule.
    Votre raisonnement est donc juste et vous avez raison de suggérer qu'un rajustement est nécessaire dans le message du parti Québécois qui présentement comporte son lot d'ambiguïtés par rapport à ces préoccupations.
    C'est une question urgente parce qu'il sera trop tard pour corriger ces perceptions par des stratégies improvisées au beau milieu de la prochaine campagne électorale.
    Voilà pourquoi un programme, un engagement et un message clair et soutenu à propos de l'indépendance, de la lutte aux inégalités et de la défense de l'environnement est urgent du côté du parti Québécois autant que du côté de Québec Solidaire. Le parti Québécois, s'il veut redevenir populaire doit se retrouver à côté des Québécois qui ont besoin de lui quand ils se retrouvent seuls devant les pouvoirs politiques et économiques qui les dominent de toute part. S'il ne comprend pas ce message aujourd'hui alors que les Québécois sont déjà en train de se faire une idée sur la prochaine étape démocratique, lui aussi aura à se demander au lendemain de la soirée électorale ce qui a bien pu lui arriver.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    M. Gouin,
    Je vois dans les résultats de la dernière élection fédérale un mouvement social, pratiquement instinctif, qui veut protéger le bien commun et le pouvoir populaire qu'a l'État de réguler le marché plutôt que de laisser le marché dominer l'État.
    Malheureusement, depuis l'arrivée de Mme Marois, le PQ vogue à contre-courant de ce flux populaire.
    Plutôt que de convier les citoyens à vraiment participer à l'érection d'un État fort, le PQ cherche, bêtement, à s'acheter les votes de certains pans de la population au mépris des lois et principes démocratiques. Ceci est particulièrement évident en ce qui a trait au projet de loi 19, sur la loi électorale, et le projet de loi Labeaume.
    A moins d'un changement de cap majeur, je crois que vous avez raison de voir en QS une alternative à un PQ qui serait devenu sans âme.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011

    C'est ce genre de raisonnement qui fait que la grande majorité de nos riches, de nos industriels, de nos Québécois du centre et de la droite, sont fédéralistes parce que la souveraineté, depuis René Lévesque a été à gauche avec les syndicats, les communistes qui aiment assez souvent décrier tout ce qui se fait de patrons.
    Après ça, les souverainistes se plaignent que les médias sont fédéralistes. Ils ne peuvent pas trop être souverainistes puisque, à peu près tous les annonceurs sont fédéralistes, pas trop intéressés à annoncer dans ces médias du genre de Rue Frontenac qui déclare avoir des difficultés financières.
    Descendre tout ce qui se fait de riches québécois n’est pas de nature à être rassembleur, quand on veut créer un nouveau pays avec ceux qui ont réussi dans leurs entreprises.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mai 2011


    Ce n'est pas tellement une question de popularité que de
    pertinence, de compétence et de fiabilité. La politique
    est affaire d'intérêts, de rapports de forces et d'action
    d'envergure, par conséquent d'État. IL faut dépasser le
    stade primaire de l'inféodation provinciale à un pouvoir
    post-impérial, centralisateur, unitaire et arbitraire
    d'un État impérial tel Ottawa, qui vit encore l'Empire
    britannique, pour l'avantage de l'oligarchie minière de
    Bay Street à Toronto.
    Nous avons les moyens de l'État et le Parti Québécois
    doit sans équivoque aucune nous y conduire.
    C'est la raison pour laquelle il a été fondé. Comme

    le Scottish National Party en Écosse, fondé et actif
    depuis 1924, le Parti Québécois attend son heure, car
    l'inféodation a pénétré profondément les couches sociales
    de notre peuple et la libération ne peut survenir comme
    un truc de magie mais au terme d'une action délibérée,
    soutenue et marquée du réalisme du principe de finalité.
    JRMS