La stratégie du «bon gouvernement» est dépassée

Le PQ a deux pistes devant lui, les deux représentent un chemin long et ardu

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{{Le chemin de l'indépendance n'est pas un long fleuve tranquille}}

C'est la deuxième fois que, comme un cardiaque qui fait un nouvel infarctus, le Parti québécois reçoit un avertissement que, s’il ne change pas radicalement sa façon de vivre, il est en danger sérieux de mort prochaine. La première fois, ce fut la défaite électorale de 2007 qui, même si elle avait laissé le PQ en troisième position, n’a malheureusement rien changé à son comportement. Il lui serait désormais fatal d’ignorer encore une fois le message pourtant clair que lui donne à nouveau l’électorat.

Ce message est le suivant : le PQ ne peut plus continuer à jouer, en même temps, sur deux tableaux à la fois, celui de la souveraineté et celui du bon gouvernement. Cette stratégie a pu être valable dans les premières années, alors que le PQ était un nouveau parti qui devait se faire connaître, mais elle ne l’est plus aujourd’hui. Il doit maintenant choisir quel est celui des deux qui est l’objectif principal de son action politique. Ou bien il met définitivement en sourdine son projet de pays et vise franchement et simplement à former le gouvernement, ou bien il opte pour être le promoteur du projet de pays en renonçant à gouverner tant qu’il ne pourra pas proposer aux Québécois de devenir souverains dans des conditions où il a toutes les raisons de croire que la réponse sera positive.

Article 1

Si le Parti québécois met en sourdine son projet souverainiste, il peut soit continuer à être un parti distinct, soit chercher à fusionner avec un autre parti, soit se saborder en laissant ses membres rejoindre le parti de leur choix, comme l’a fait le RIN. S’il décide de continuer comme parti autonome, il n’aura qu’à renoncer à l’article 1 de son programme et continuer d’agir comme au cours des dernières années, puisqu’il n’a pratiquement rien fait pour la promotion de la souveraineté.

Il en va autrement si le PQ décide de revenir à sa raison d’être originale : faire du Québec un pays souverain. À ce moment-là, les sondages significatifs deviennent ceux qui portent sur le soutien à la souveraineté et non plus ceux qui portent sur le positionnement des partis en vue de l’élection. L’action parlementaire devient accessoire à l’action d’information et de promotion du parti dans son ensemble. Le score électoral n’est significatif que si l’appui à la souveraineté dépasse de façon continue et persistante la majorité des voix, ce qui permettrait au PQ de promettre un nouveau référendum dans la première année de son mandat et espérer gagner les élections.

Dans chacune de ces deux hypothèses, le chemin sera long et ardu.
Louis Bernard - Ancien conseiller de René Lévesque, ancien haut fonctionnaire, il fut candidat à la chefferie du PQ en 2005


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