La mémoire morte, "je ne me souviens plus"...

Tribune libre 2008


La mémoire morte, "je ne me souviens plus"...
…de la décision de Lawrence, en 1755, de déporter les Acadiens, dans la
pire violence, séparant même les familles;
…de l’Acte de Québec de 1774 qui établissait les fondements de notre «
société distincte »;
…des raisons qui ont mené aux rébellions de 1837;
…de l’Acte d’Union qui, en 1840, a permis à l’Anglais de voler et
d’appauvrir mon peuple en prenant ses richesses pour payer les dettes du
Haut-Canada;
… de la période d’après l’Acte d’Union (1840-1930) qui vit une grande
partie de mes ancêtres s’exiler en Nouvelle-Angleterre pour échapper à la
famine et à la pauvreté dans laquelle mon peuple avait été plongé;
…du «speak white » lancé en 1899 à Henri Bourassa qui avait osé s’adresser
en français à la Chambre des Communes;
…de la conscription forcée de la Première Guerre Mondiale;
…des nombreuses et méprisantes interventions du fédéral dans les champs de
compétences constitutionnellement réservés aux provinces;
…de la déclaration de Donald Gordon en 1962 affirmant que les «
Canadiens-français n’ont pas les compétences » pour accéder à des postes
supérieurs;
…du mépris avec lequel on nous regardait chez Eaton, Morgan, Simpson et
Ogilvy quand on demandait à y être servi en français dans les années
soixante;
…du rapport de la Commission Laurendeau-Dunton qui établissait que les
Canadiens-français se classaient, vers la fin des années soixante, au 12e
rang dans l’échelle des revenus selon l’origine ethnique, juste avant les
Italiens et les Amérindiens;
…de la loi des mesures de guerre imposée par Trudeau en 1970, emprisonnant
sans mandat et sans excuses une bonne partie de l’élite de ma nation;
…des exactions de la GRC (affaire de la grange brûlée, affaire Samson,
etc.) dans les années soixante-dix pour démoniser le mouvement
indépendantiste au Québec;
…de l’émergence, sous Trudeau, du concept du multiculturalisme canadien
pour noyer le fait français dans la diversité des micro cultures
canadiennes;
…du coup de la Brinks;
…des tristes manipulations et de la campagne de peur qui ont entouré le
référendum de 1980;
…du rapatriement de la Constitution canadienne sans l’accord du Québec en
1982;
…du rejet de l’accord du lac Meech en 1987
…de l’absolu mépris des anglo-canadiens pour le processus démocratique du
référendum de 1995;
…du scandale des commandites sans coupable, hormis peut-être un
fonctionnaire et deux ou trois publicitaires;
...de la loi sur la « clarté référendaire »;
…des décisions de la Cour Suprême du Canada pour invalider petit à petit
les effets de Charte de la langue française du Québec (dont l’arrêt FORD en
1988);
…de la décision du gouvernement libéral de Robert Bourassa de réduire au
minimum l’enseignement de l’histoire nationale dans les écoles du Québec;
…de la volonté du gouvernement libéral de Jean Charest de réviser en 2006
l’enseignement de l’histoire du Canada afin de la rendre « moins
conflictuelle », « moins politique » et « davantage plurielle », passant
entre autre sous silence l’Acte de Québec, Meech, et le rapatriement
unilatéral de 1982;
…des efforts faits ces derniers jours, par le gouvernement comme par
certains médias, pour taire ou minimiser la réalité démographique de
l’évolution du français au Québec;
Ma devise? C’était quoi déjà?
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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 janvier 2008

    Je note dans vos mémoires que plusieurs vilains souvenirs sont la responsabilité de nos compatriotes québécois francophones. "Messieurs Trudeau, Dion, Bourassa et Charest ne sont pas des anglophones bien que les Trudeau et Charest le sont à 50 %, par leurs mères". L'église catholique francophone et latine a condamné nos patriotes de 1837/38 parce qu'ils s'étaient révolté contre l'autorité anglaise, "toute autorité étant considérée venir de Dieu, en personne quelque soit la langue parlée de l'autorité".
    Il y a bien eu le fameux Donald Gordon qui a déclaré en 1962 qu'il n'y avait pas de francophones assez compétent pour assumer des postes de direction au CN. Il a été relativement "cave" de déclarer ça. Ça a moussé le nationalisme québécois pendant plusieurs années incluant le FLQ, ce qui n'était certainement pas son but.
    C'est bien certain qu'un Québécois francophone se pompe le nationalisme quand il fait la revue de ces évènements mais, pour compter dans un référendum, ça prend une vision claire et rassurante du futur parce que c'est là où vos vies s'en vont.