Jacques Villeneuve face aux «enfants gâtés»

La génération indomptable

Désobéissance civile - Printemps québécois

Jacques Villeneuve a ajouté une nouvelle corde à son arc. Nous, citoyens du Québec, avons appris avec ravissement que cet homme aux multiples talents est sociologue et analyste social tout en étant musicien, chanteur et adepte du «gros» char «va-vite».

Enfin un homme, un vrai, s’est décidé, dans une formule «un-ique», à réprimander et à «châtier» les gros bébés gâtés appartenant à cette génération «pourrie» qui s’amuse depuis des mois en osant défier le gouvernement, les policiers et les défenseurs inconditionnels de l’ordre (ou désordre) établi. Nous savons tous que ce pauvre Jacques a eu une enfance pénible et qu’il a vécu dans une pauvreté abyssale. Nous comprenons donc sa révolte contre la génération odieuse qui «sévit» dans nos rues, contre cette génération insolente qui ose perturber le cours normal de la vie montréalaise et québécoise et qui n’apprécie pas tellement les gros chars «va-vite», lesquels (profitent) à une poignée de profiteurs défendant prétendument des valeurs humanitaires.

Ayant formulé toutes ces sottises à prétention «ironique», je dirai que j’admire profondément l'actuelle génération que j’appelle, quant à moi, LA GÉNÉRATION INDOMPTABLE. C’est une génération qui «pète le feu» et qui veut enfin crever certains abcès, pour de bon si possible.

Ayant enseigné au niveau collégial pendant 37 ans, je sais pertinemment que «nos jeunes» ne sont pas tous des enfants-rois ou des enfants gâtés.

J’aimerais que tous les Jacques Villeneuve de cette planète réfléchissent un peu plus ou que, mieux encore, ils se taisent et ne se prennent pas pour des sociologues. S'ils veulent parler des gros chars «va-vite», qu'ils le fassent. Pourquoi pas?
Quand on pratique un métier socialement inutile, on ne peut se permettre de dénoncer et de mépriser ceux et celles qui vont devenir infirmières (ou infirmiers), hygiénistes dentaires, spécialistes en aérotechnique, ingénieurs, avocats, anthropologues, artistes, écrivains, enseignants, et j'en oublie.

Merci à CES JEUNES INDOMPTABLES malgré un certain nombre de maladresses, tout à fait normales.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias


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8 commentaires

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    13 juin 2012

    Je voudrais dire à Jacques Noël que j'approuve son propos lorsqu'il écrit:
    **«Villeneuve, comme Rozon, a entièrement le droit de commenter l’actualité. Pas besoin d’être logue pour dire quelque chose de songé.»**
    Deux remarques:
    1) Tous les citoyens et humains ont le droit de s'exprimer et de commenter l'actualité, y compris Jacques Villeneuve. Dans mon texte j'ai manqué de mesure lorsque j'ai demandé que Villeneuve se taise. MAIS cela étant dit la liberté de Villeneuve ne pulvérise pas la mienne et celle de milliers de citoyens, ce qui me donne le droit de m'indigner de ses propos «ignorants». Je pense que même s'il est d'origine québécoise, Villeneuve ne connaît pas très bien notre univers sociétal. Comme moult sportifs il est une sorte de mercenaire international, presquement apatride. Son pays, sauf erreur, c'est le «va-vite» et le fric. Ce point de vue que je viens de formuler ouvre évidemment la porte à de nombreuses critiques. Mais enfin!
    2) Monsieur Noël, je pense, comme vous, qu'un LOGUE n'a pas toujours raison et que de nombreux citoyens ont des choses intéressantes à dire. L'ironie, c'est que quand j'ai fait mon cours de sociologie, à l'Université de Montréal, à partir de 1963, il y avait très peu de «logues». Sauf erreur de mémoire il y avait moins de cinquante sociologues au Québec et les anthropologues étaient une denrée rare. Aujourd'hui les LOGUES pullulent (j'en suis un) et trop de LOGUES dans une société, ce n'est pas très fructueux.
    Pierre Cloutier, vous avez raison en ce qui concerne les enfants-rois. Ils ont été plus pléthoriques pendant une certaine partie de l'histoire du Québec. Et ils sont moins nombreux que ce d'aucuns prétendent. Moi, j'ai enseigné au niveau collégial de 1966 (cours classique) jusqu'à 2003. Le pré-baby-boomer que je suis a vu défiler de nombreuses générations et les enfants-rois «visibles» n'ont jamais été très nombreux.
    Merci aux autres personnes qui m'ont fait l'honneur de commenter ma pensée, fort discutable.
    JSB

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2012

    Jacques Villeneuve ne peut pas utilisé le, nous citoyens du Québec, c'est extrément hypocrite de sa part, car cela fait belle lurette qu'il n'est plus Québecois.
    J'en suis désolée pour tous ceux qui l'admire, mais comment peut-on prétendre qu'il est d'ici quand il est parti mineur et n'a jamais payer d'impôt de sa vie au Québec. Il n'a pas d'adresse officielle ici. En dehors de la f1, ses visites au Québec sont rare.
    Dire de m.Villeneuve est Québecois, c'est l'exacte le contraire de dire qu'une personne né ailleurs et qui habite ici depuis des décénies ne l'est pas. Il est au mieux un citoyen de papier, rien de plus. Il a aussi la citoyenté Suisse. C'est un choix qu'il a fait et l'on ne peut être patriote de deux pays a la fois.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Tant qu'à moi, les enfants gâtés sont ceux qui se sont servi de la Cour pour obtenir des injonctions contre les associations étudiantes. La décision démocratique ne fait pas leur affaire, pas de problème, ils vont aller devant la Cour pour obtenir une injonction. Si j'ai pas voté Libéral, puis-je obtenir une injonction pour ne pas me soumettre à ce gouvernement? Non, je subis le choix des autres. C'est ça la démocratie.
    Jacques Villeneuve n'a aucune crédibilité dans ce débat.
    Comment peut-on réduire l'accès aux universités lorsqu'on braille depuis quelques années qu'on manque de main-d'oeuvre qualifiée?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Dans une supposée "démocratie" comme celle que nous vivons, tout le monde a droit à ses opinions, sauf que les opinions, provenant de personnes connues et célèbres, ont plus d'influence que d'autres, particulièrement les "personnalités sportives".
    Quand on lit les déclarations de ces "célébrités", il faut toujours les décoder pour déceler derrière ces déclarations quels intérêts ces gens-là défendent.
    Dans le cas de Villeneuve comme dans le cas de Rozon, ces gens-là défendent l'idéologie marchande, le marchandisme, l'Ordre marchand, l'Argent, les forces du marché, le Dieu Dollard, l'individualisme tout ce qui a un prix et s'achète et non pas les valeurs qui n'ont pas de prix et qui ne s'achète pas, comme la paix, la solidarité, la fraternité.
    Comme il n'y a pas d'égalité économique dans ce monde marchand, il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait aussi de l'égalité politique.
    Face à un Jacques Villeneuve ou à un Rozon, ce n'est pas l'opinion d'un Jos Bleau qui va changer quoi que ce soit.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Villeneuve a perdu son père à 11 ans dans des circonstances tragiques. Il a tellement mal réagi à l'adolescence que sa mère a dû le placer dans un pensionnat en Suisse. C'est là qu'il a connu Craig Pollock, son second père.
    Villeneuve, comme Rozon, a entièrement le droit de commenter l'actualité. Pas besoin d'être logue pour dire quelque chose de songé.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    Il est quand même ironique de se faire faire la morale par quelqu'un qui avait tout pour réussir...et n'a pas réussi.
    Il devrait demander conseil à Schumaker..
    Noel

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    12 juin 2012

    «Nous savons tous que ce pauvre Jacques a eu une enfance pénible et qu’il a vécu dans une pauvreté abyssale.»
    Mais oui! Comme nous savons, tout autant, que Jacques serait assurément devenu champion de Formule 1, si son Papa Gilles, ne l'avait pas été avant lui (et premier courreur de Formule 1 québécois, d'ailleurs). La fortune léguée par Papa, ses liens avec entre autres Enzo Ferrari, et sa notoriété, n'ont sûrement eues aucune espèce d'influence , sur le cours de la vie de ce cher Jacques, qui est un pur «self made man»!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2012

    J'ai plutôt l'impression que les enfants-rois proviennent plutôt de la génération de ceux et celles qui ont précédé les étudiants actuels.
    Ce sont eux qui ont mis leur conscience sociale et politique au vestiaire pour se rabattre sur l'individualisme et l'Argent. La génération "au plus fort la poche" et "quand on veut quelque chose on paie le prix"
    Ce sont des gens qui sont imprégnés dans leur être de l'idéologie marchande et qui pensent que toute chose qui a de la valeur a un prix alors que c'est exactement le contraire : l'amour, la paix, le bonheur, la solidarité, l'amitié n'ont pas de prix.
    Cette génération-là ressemble plus à celle de leurs grands parents qui ont contesté la société de consommation par le "flower power" ou la crise d'octobre 1970, dans une moindre mesure.
    C'est pas difficile à comprendre : c'est l'idéologie marchande, la pensée marchande, le marchandisme, l'Ordre marchand que les jeunes étudiants contestent.
    Ils veulent revenir aux vraies valeurs de la vie. Celles qui n'ont pas de prix.
    Pierre Cloutier