Un Québec de mauviettes, un Canada viril

Le «doctorat total» du Doc Mailloux

Le gros gourdin du psychiatre «apatride»

Tribune libre

Je vais probablement ennuyer de nombreuses personnes, en parlant de ce psychiatre baveux, arrogant, et "québéquicide", appelé Pierre Mailloux. Si quelques personnes me lisent, malgré tout, j’en serai ravi.

Sans grande surprise, j’ai récemment pris connaissance des propos méprisants du brave docteur Knock-Mailloux sur Pierre-Karl Péladeau, sur le mouvement souverainiste, sur le matriarcat, sur le végétarisme, et sur une foultitude de sujets. Je me suis alors souvenu d’une petite «recherche», assez rigoureuse, sans être scientifique à 100%, que j’avais faite, au début des années 2000, en collaboration avec des étudiants suivant mon cours de sociologie des médias. Mailloux animait, à cette époque, une émission radiophonique intitulé «Un psy à l’écoute». Plusieurs de mes étudiants écoutaient, parfois, cette bizarroïde émission, et ils désiraient en parler.

Une des premières constatations: l’émission n’était pas une émission strictement médicale, ou surtout psychiatrique, malgré le titre. C’était une émission ethnologique, anthropologique, sociologique, socio-politique, politologique, géopolitique, sexologique, économique, et tout le toutim. L’impression, qui se dégageait alors, était que ce démagogue insolent était le seul Québécois ayant décroché le «doctorat total» (Ionesco, dans "La leçon").

Une autre des constatations: aux yeux de Mailloux, le mouvement souverainiste et toutes les tendances politiques de type social-démocrate ou socialiste sont des mouvements de "moumounes", de mauviettes et d’efféminés. Le capitalisme néolibéral et le fédéralisme, c’est la virilité, et essentielle est cette virilité qui a construit les pays développés et a produit de la richesse. Les femmes, et tout ce qui est féminin, sont là pour assurer la reproduction, le ménage et le nettoyage, et non pas pour s'occuper de la production.

Un concept redondant et permanent dans la perspective de cet être d’élite, de ce porteur de la lumière, c’est le concept de "vaillance". Si les Amérindiens, les Noirs, les Africains, et d’autres peuples, vivent dans la pauvreté, c’est parce qu’ils manquent de vaillance. Les femelles reproduisent, et les mâles ne produisent pas, ou ne créent rien, parce que trop lâches, parce que trop fainéants. Il parle souvent des pays arriérés et "tarés" du tiers-monde. Il crée souvent de nouveaux concepts, de son cru. Par exemple, en 2003, il affirme, sur les ondes de CKAC: «Je fuis le nord de l’Inde parce que les Sikhs, c’est une gagne de bozos.» Il parle aussi des Russes en disant que ce sont des flancs mous, toujours sur la vodka. À un moment donné, il dit: «Y aura un pays africain évolué quand les Africains travailleront. C’est aussi simple que ça.»

Un jour, une femme, qui se présente en tant que femme noire, téléphone, et elle dit que les Noirs doivent souvent travailler dans les manufactures, et toujours rester au bas de l’échelle. Il se fâche, l’engueule, et lui dit qu’il n’accepte pas son mépris des manufactures, lesquelles sont essentielles dans des sociétés de progrès. Il ajoute qu’il y a aussi des Blancs dans les manufactures. Il va plus loin en disant que les Noirs doivent apprendre à travailler, plutôt qu’à tuer les autres, lorsqu’ils veulent s’acheter une automobile. Il dit aussi; «Nous, nos ancêtres se sont battus. (…) Le développement économique est tributaire de la vaillance des hommes.»

Autre constatation qui ne surprendra personne: le représentant autoproclamé de l’élite occidentale, blanche et mâle, est fondamentalement raciste. À ses yeux, il existe une claire hiérarchie des races. Toutefois, il ne dit jamais ce que c’est, un race, chez les êtres humains.

Autre idée du détenteur de tous les doctorats: ceux qui condamnent la peine de mort sont des mauviettes. Il dit que si "nos petits vieux du Québec" vont, parfois, prendre leur retraite aux États-Unis, c’est parce que c’est un pays sécuritaire. Dans ce merveilleux pays, dit-il, on exécute les crapules.

Lorsque l’économiste s’éveille chez Mailloux, il parle profusément de l’argent. Il explique que c’est ça, l’essentiel. Il parle aussi de sa haine de l’impôt sur le revenu, et il explique qu’il fait tout son possible pour ne jamais payer d’impôts.

Le Mailloux-mâle fait aussi savoir qu’il ne devrait y avoir aucun maximum de vitesse sur les routes et autoroutes. C’est une question de liberté. Le mâle explique aussi qu’il aime beaucoup la violence au cinéma et à la télévision. Selon lui (nous sommes, alors, au début des années 2000), il n’y aurait, très probablement, pas eu de problèmes de violence au Rwanda et en Yougoslavie, s’il y avait eu plus de cinéma violent et d’émissions de télévision mettant en scène la violence.

Une autre des obsessions du savant-sexologue: la dimension des pénis. Il affirme qu’il méprise les hommes qui ont un petit pénis. L’humoriste français Jacques Martin a déjà affirmé que les psychiatres sont "les Jules Verne de la quéquette".

Je pourrais en dire un peu plus. Mais ça suffit. Les éventuels lecteurs vont trouver que j’en dis trop et que je deviens ennuyeux.

Connaissant les obsessions de Mailloux, je pense qu’il ne faut pas être surpris par ses commentaires "débiloïdes" sur la démission de PKP.

Aussi, compte tenu de l’omniscience de ce mec bien "queuté", je pense que l’étendue de son savoir rappelle la pièce de Ionesco, "La leçon". Il y est question d’une bachelière en sciences et en lettres qui aspire à l’obtention du doctorat total. Elle suit les cours d’un professeur bizarre qui finit par la tuer.

Coluche a déjà affirmé: « Mon psychiatre, pour quinze mille francs, il m’a débarrassé de ce que j’avais : quinze mille francs.»

Pierre Mailloux ne cesse d’assassiner le Québec, le pays dans lequel il est né.


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7 commentaires

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    11 mai 2016

    Monsieur Paiement, votre commentaire m'a plu et m'a touché. Je mentirais si je disais que je suis totalement en désaccord avec vous. J'ai vu et connu des religieux qui étaient tentés par la castration de notre peuple. J'en ai connu d'autres, plus libérateurs.
    Encore une fois, merci!
    JSB

  • Normand Paiement Répondre

    11 mai 2016

    Monsieur Baribeau,
    Au risque que ma réponse ne vous déplaise, je dirais que le Doc Mailloux n'a pas complètement tort.
    Selon moi, en effet, la nation canadienne-française a été «émasculée» dès ses origines. Ainsi, au lendemain de la Conquête britannique de 1759-60 et de l'écrasement de la rébellion des Patriotes de 1837-38, c'est notre «Très Sainte Mère l'Église» qui a «féminisé» de force la société d'alors en la recouvrant de son «aile protectrice». Avec comme conséquence que, jusqu'au moment de la Révolution tranquille, nos ancêtres ont été élevés dans la soumission et dans l'idée particulièrement débilitante et hautement culpabilisante qu'ils étaient «nés pour un petit pain» et qu'ils devaient «expier leurs péchés» afin de «gagner leur ciel».
    Par conséquent, je ne conteste pas le diagnostic, sévère il est vrai, que le psychiatre Pierre Mailloux pose notamment sur un mouvement souverainiste qui a souvent manqué passablement de vigueur, pour dire le moins. Là où je diverge radicalement d'opinion avec ce monsieur, c'est que, contrairement à lui qui «ne cesse d’assassiner le Québec», comme vous dites, je demeure persuadé qu'il existe une solution au mal dont souffrent les Québécois dits «de souche».
    Mais pour espérer guérir notre société dysfonctionnelle, nous devrons à tout prix nous débarrasser des mécanismes de défense destructeurs dont nous avons hérités de notre passé. Comme j'ai eu l'occasion de l'écrire précédemment, «seule une thérapie collective permettrait aux Québécois de vaincre leurs peurs ancestrales [et] de mettre définitivement le cap sur le pays du Québec» (http://vigile.quebec/Le-desir-maladif-de-plaire-aux).
    La question n'est donc pas de savoir si le Doc Mailloux a raison ou non, mais plutôt de tout mettre en oeuvre pour lui donner tort. Car si nous souhaitons retrouver notre fierté bafouée, la Révolution tranquille entreprise dans les années 1960 devra inévitablement déboucher sur l'indépendance du Québec. La libération mentale et psychologique du peuple québécois passe par là, que nous le voulions ou non, que nous en soyons conscients ou non. Autant dire que nous avons encore passablement de pain sur la planche!
    Cordialement,
    Normand Paiement
    Traducteur, auteur d’un ouvrage en préparation sur l’avenir du Québec

  • Jean-Serge Baribeau Répondre

    10 mai 2016

    La raison pour laquelle je parle du Doc Mailloux, c’est que veux-veux pas, cet homme a déjà eu des cotes d’écoute phénoménales. Il bénéficie du vieux mythe du bon et brave docteur, omniscient, sage et bon conseiller, style Welby (bien-être). Dans l’actuel gouvernement "provincial", ce mythe est quand même un peu actif.
    Chez Mailloux, il y a une étonnante concentration de tous les préjugés du monde, racistes, sexistes, etc.
    Un Mailloux, c’est un peu un Trump. Il me fait penser à deux ténors de l’extrême droite étatsunienne : Rush Limbaugh et Ann Coulter. Madame Coulter voudrait abolir le droit de vote pour les femmes, parce que ces dernières votent plus que les hommes pour le Parti démocrate. Elle appuie vigoureusement Donald Trump.
    Il ne faut pas se tromper : Mailloux impressionne encore de très nombreuses personnes.
    JSB

  • Jean Lespérance Répondre

    10 mai 2016

    Ce n'est pas parce que l'on possède quelques vérités que l'on sait la vérité sur tout. Malgré toutes ses exagérations, ses idées farfelues, il a fait faire un pas de géant à la psychiatrie, il l'a démystifiée. Quand il s'est présenté en public, c'est parce qu'il maîtrisait bien son domaine, sa science. Il prenait les cas les plus difficiles, ceux dont personne ne voulait s'occuper. C'est un vrai capricorne, un caprice avec des cornes comme je me plais à les appeler. Travailler avec un capricorne pur et dur, ce n'est pas un cadeau, c'est un calvaire mais on apprend beaucoup. Un capricorne peut vous insulter devant 50 personnes pour une niaiserie, une peccadille. L'être humain est un tout, il faut savoir prendre ce qui est bon et laisser le moins bon de côté. Le Collège des malsains s'est acharné en vain à le prendre en défaut sur ce dont il était le plus compétent et il ne l'a rendu que plus sympathique aux yeux du public.
    Je n'ai pas lu ce que le Doc Mailloux a dit sur PKP et vous êtes une des rares personnes à mentionner son nom. Pourquoi donc lui donner de l'importance quand peu de gens se soucient de savoir ce que le Doc Mailloux pense sur tel ou tel sujet? Dans un domaine autre que le sien, je ne crois pas qu'il ait une grande influence sur l'opinion publique. Il a tellement "exagéré" sur plusieurs sujets que les gens ont appris à mettre un bémol sur ce qu'il dit.

  • Claude G. Thompson Répondre

    10 mai 2016

    J'ai toujours perçu le Doc Mailloux comme un exhibitionniste qui, n'ayant rien à montrer, se rabattait sur des affirmations et des analyses dont la seule raison d'être était qu'on le remarque.
    Comme disait le grand Raymond Devos :“Il n'a rien à dire et il veut qu'on le sache”.
    Tout le n'est n'est qu'esbroufe.

  • Gérard Lamontagne Répondre

    9 mai 2016

    M Baribeau, vous m'avez rappelé le personnage que vous décrivez si bien et vous m'avez fait bien rire. Vos expressions sont exquises. Et dire que vous devez , comme tous les québécois, être membres de la «tribu». Merci!

  • Serge Jean Répondre

    9 mai 2016

    Il n'y manque qu'un turban sur la tête celui-là...