Des cours à l’École nationale de l'humour pour les militant-E-s de la CLASSE ?

Désobéissance civile - Printemps québécois

Certains médias font leurs “choux gras” des déboires de la CLASSE, l’organisation étudiante réputée être “la plus militante”, laquelle a indisposé un groupe d’humoristes qui avaient organisé un spectacle bénéfice en sa faveur. Des militants de la CLASSE, comble de l’ingratitude, auraient critiqué le contenu du spectacle, ceci amenant un questionnement sur l’opportunité d’accepter la part promise des recettes, le tout aboutissant à la remise de ces fonds à un autre organisme (la Clinique juridique Juripop) par la Coalition des humoristes indignés.
Par contre, sur ce troublant sujet, Le Devoir (28 juin) y va d’une approche plus empathique, alors que son éditorialiste (Madame Chouinard) semble être tombée sous le “charme discret” … des “Gardiens et Gardiennes du Senti”, une obscure composante de la CLASSE qui a lancé la critique contre les humoristes ! S’agirait-il de la part de Madame Chouinard, d’une nostalgie du sectarisme et du dogmatisme des “marxistes-léninistes” maoïsants d’une génération précédente ?
Alors que les “ml” s’abreuvaient au traditionnalisme qui suintait à travers les failles d’une révolution chinoise inachevée, une nouvelle vague militante également sectaire et dogmatique s’est constituée, celle des “anarcho-staliniens”, qu’il faut se résoudre à qualifier ainsi, même si la juxtaposition de ces deux termes peut paraître étonnante.
C’est pourtant dans le même creuset de la petite-bourgeoisie radicale que les “anarcho-staliniens” se sont développés, cultivant un mythique révolutionnarisme et pour certains une nouvelle version de l’ouvriérisme qui trahit objectivement ce que fut le mouvement ouvrier libertaire, alors qu’ils tentent dans la même dynamique que les “ml”, de s’approprier les appareils politiques de certains mouvements sociaux. Étrangers à la mystique chinoise, les “anarcho-staliniens” ont massivement absorbé le puritanisme anglo-saxon à travers une correction politique allergique à toute forme d’humour, comme on peut le constater entre autres dans la prose du groupuscule Hors-d'Øeuvre, qui s’agite dans Force étudiante critique. Ennemis de l’État et de la nation, ils ont aussi tendance à considérer les indépendantistes comme des “fâchistes” (sic) potentiels.
C’est entre autres cet “anarcho-stalinisme” qui explique le profond malaise et le malentendu majeur qui s’est installé entre la CLASSE et la Coalition des humoristes indignés. Comment ne pas se désoler de la dérive intégriste d’une porte-parole de la CLASSE, qui «n'a pas assisté à la représentation» du spectacle de la Coalition des humoristes indignés, mais qui peut quand même affirmer que «seule une minorité d'humoristes n'a pas proféré de blagues racistes, sexistes ou homophobes» (Le Devoir, 26 juin) ?
Alors que la secte des Raëliens semble être elle aussi tombée sous le charme de la CLASSE (La Presse, 27 juin), il apparaît à la fois urgent et indispensable que certain-E-s militant-E-s de cette association se recyclent en suivant des cours d’été à l’École nationale de l'humour !
Yves Claudé


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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    1 juillet 2012

    Merci Peter d'avoir pris le temps de lire cette tartine et de la dénoncer "intelligemment".

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juin 2012

    Si je vous comprends bien, certains membres de la CLASSE ne peuvent pas mordre la main qui la nourrit ? Pourquoi ce ne serait pas plutôt une constatation intelligente d’une fille intelligente, quelle soit de la CLASSE ou non ? Lorsqu’on est dans un mouvement quelconque on a plus le droit d’émettre une opinion si elle sort des sentiers battus ? On s’en prend au mouvement ou à la personne si nous sommes offusqué d’avoir été remis en question ?
    Pourquoi ne pourrait pas qu’il soit possible aussi que certains humoristes devraient vraiment remettre en question l’utilisation de certains clichés un peu beaucoup gras, passé mode, ou passé date ?
    Personnellement, si un humoriste hypothétique quelconque utilisait des propos pour ridiculiser un autre d’une façon pour le moins GRASSEMENT, LOURDEMENT, sans une certaine délicatesse d’esprit, de finesse, pour tenter de provoquer le rire, en utilisant n’importe quoi, tellement c’est stupide, mon intelligence ainsi que la vôtre et celle de l’ensemble le verrait tout de suite !
    De l’humour, le vrai, c’est toujours subtile et intelligent. Si ce n’est plus intelligent, ça manque d’esprit, et ce n’est plus de l’humour.
    Pourquoi est-ce que vous cherchez à cataloguer la CLASSE en utilisant des mouvements du passé ? C’est fini le passé ! La CLASSE est ce qu’elle est, comme nous tous, ici et ailleurs, en tant qu’unité appartenant à l’ensemble, chacun, individuellement a le droit de s’exprimer et de dénoncer le manque d’intelligence lorsqu’il le voit sans avoir besoin de demander la permission à tout le monde avant.