La Caisse doit dire la vérité

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Contrat à Alstom : pas de bénéfice pour les travailleurs québécois

Pas moyen de savoir où la multinationale française Alstom va construire les 200 voitures du contrat que la Caisse de dépôt et placement du Québec vient de lui octroyer dans le cadre de son ambitieux projet de Réseau express métropolitain (REM).


Le gouvernement de Philippe Couillard prétend qu’il n’a pas l’information et que, de toute façon, comme le REM est un projet de la Caisse, c’est à elle de répondre aux questions touchant le REM.


Et du côté de la Caisse, on m’a fait savoir que l’information au sujet du lieu de fabrication des trains d’Alstom n’est pas « disponible ». Et d’ailleurs, on m’a indiqué que toutes les questions portant sur les contrats octroyés, que ce soit à Alstom, à Groupe SNC-Lavalin ou ses autres partenaires, devront être posées aux entreprises au lieu de la Caisse.


Quelle réponse aberrante ! On parle ici d’un projet de la Caisse de 6,3 milliards $, lequel est entièrement financé par nos impôts et nos épargnes. Demander aux compagnies de répondre à sa place, c’est carrément irresponsable de la part de la Caisse.


Sorel, Pologne, Inde...


L’usine d’Alstom à Sorel aura-t-elle droit à une parcelle du gâteau ? Ou est-ce l’usine d’Alstom en Inde, ou celle en Pologne... qui va profiter du contrat du REM ?


Évalué à environ 1,2 milliard de dollars, le contrat relié aux trains du REM fait-il partie du 65 % de contenu local (québécois) ou du 35 % de contenu non local ?


La Caisse n’a pas voulu répondre à cette question. Elle s’est contentée de me répondre que le contenu local comprenait : « construction, ingénierie, main-d’œuvre, architecture, aménagement, matériaux, équipements, etc. »


Par extrapolation, il appert que la fabrication des trains d’Alstom ferait partie de l’enveloppe allouée au contenu non local du REM.


Pour le moment, rien n’indique qu’Alstom confiera à son usine de Sorel une portion du contrat du REM qu’elle vient de décrocher. Si tel est le cas, tant Alstom que la Caisse et le gouvernement Couillard auraient avantage à s’en vanter au plus sacrant.


Simple question d’atténuer la grogne qui sévit contre le REM depuis que la Caisse a annoncé qu’elle avait accordé la fabrication des trains à la société étrangère Alstom, et ce, au détriment de la multinationale québécoise Bombardier.


Kamouraska se lève


Les travailleurs de l’usine de Bombardier Transport de La Pocatière comptaient sur le projet du REM pour assurer leur avenir.


Il faut savoir qu’à partir de l’automne prochain, l’usine risque de fermer ses portes, faute de nouveaux contrats. Ce qui touchera également les quatre entreprises manufacturières et les centres collégiaux de transfert de technologie associés à cette usine de Bombardier dans la région de Kamouraska.


Quelque 850 emplois de la région sont présentement touchés par l’étonnante décision de la Caisse de favoriser Alstom aux dépens de Bombardier.


On comprend pourquoi toute la région de Kamouraska (travailleurs, chefs d’entreprise, élus locaux) s’est mobilisée pour demander au premier ministre Philippe Couillard de les rencontrer le plus rapidement possible.


Ils veulent que le premier ministre clarifie les projets qu’il entend mettre de l’avant pour assurer la survie de l’usine de La Pocatière.