Hydro boude des projets industriels

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Charité bien ordonnée commence par soi-même


Elle est bonne celle-là : Hydro-Québec a décidé de freiner le développement de nouveaux projets industriels au Québec sous prétexte qu’elle n’a pas la capacité de les approvisionner en énergie hydroélectrique.  


Ah bon ! Mais pourquoi Hydro-Québec et le gouvernement de François Legault tiennent-ils autant à exporter de plus en plus notre électricité aux États-Unis ?


Économiquement parlant, il me semble beaucoup plus logique et rentable de se servir d’Hydro-Québec pour favoriser le développement de projets industriels au Québec. 


C’est bien beau miser sur l’exportation de notre électricité aux États-Unis, mais pas au détriment du développement économique du Québec.  


Vraiment, quel ne fut pas mon étonnement lorsque j’ai lu hier l’article de mon collègue Martin Jolicoeur nous annonçant qu’Hydro-Québec n’arrive plus à répondre aux attentes des projets industriels à grands besoins énergétiques.





Mise en garde


On nous dit que l’engouement pour les énergies vertes a fait exploser la demande. 


Pour refroidir les attentes, Hydro-Québec a envoyé une sorte de mise en garde à une trentaine de promoteurs de projets industriels.


Bien que la société d’État dispose d’un « volume d’électricité significatif », elle entend dorénavant choisir les projets qu’elle pourra approvisionner dans l’avenir. 


Le Journal rapportait hier que les projets visés par la mise en garde d’Hydro-Québec ont pour caractéristique commune de présenter des projets nécessitant un approvisionnement de plus de 50 mégawatts (MW) de puissance. 


La demande des nouveaux projets serait ainsi trop élevée pour la capacité d’Hydro-Québec à répondre à ladite demande. Conséquemment, Hydro-Québec, de concert avec le gouvernement Legault, n’entend sélectionner qu’une portion des projets reçus.


La solution ?  


Selon son rapport annuel 2020, Hydro-Québec rapporte des exportations d’électricité de 32 397 GWh, soit 15,9 % de ses ventes totales. Ces exportations, aux États-Unis et une fraction au Canada, ont rapporté à Hydro des recettes brutes de l’ordre de 1,4 milliard $. 


La direction d’Hydro-Québec est d’autant fière de ses exportations que le bénéfice net qu’elle en retire représentait en 2020 quelque 23 % du bénéfice net de la société d’État. Les exportations ont rapporté au net 537 millions $, sur un bénéfice net total de 2,3 milliards $.


À choisir entre approvisionner de nouveaux projets industriels devant être implantés au Québec et exporter de l’électricité aux États-Unis, je crois que le gouvernement Legault devrait absolument privilégier les projets permettant au Québec de se développer, tout en créant des emplois.  


Quatre raisons d’investir ici


Un : les ventes d’électricité aux grands clients industriels rapportent à Québec près de 10 % en taxes de vente (TVQ), ce qui n’est pas le cas avec les exportations hors Québec. 


Deux : les clients industriels font travailler les Québécois, ce qui génère des centaines et des centaines de millions de recettes d’impôts et de cotisations sociales sur les salaires versés. En plus des retombées économiques générées par lesdits salaires.  


Trois : les clients industriels nous rapportent évidemment des recettes fiscales à même leurs profits, ce qui n’est pas le cas avec les exportations. 


Quatre : le prix de l’électricité vendu aux industriels est quasi similaire au prix de l’électricité exportée.  


Cela étant, je persiste à croire que pour devenir « Maîtres chez nous », vaut mieux utiliser nos ressources hydroélectriques à nos fins industrielles que de les exporter aux États-Unis.


Je ne suis pas contre les exportations, mais encore faudrait-il que cela porte sur nos surplus d’électricité et non sur la capacité d’électricité dont on a besoin localement.











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