CSeries : deux conditions avant de payer encore

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« Si le gouvernement Legault décide de réinjecter des fonds publics dans l’ex-C Series, il faudrait qu’il le fasse non pas en investissant dans l’acquisition de parts additionnelles de la Société en commandite de l’A220, mais plutôt en acquérant une participation dans le capital-actions d’Airbus. »


Si jamais le gouvernement de François Legault investit de nouveau des centaines de millions de dollars dans la C Series, j’espère qu’il sera assez futé pour nous permettre d’en tirer des bénéfices.  


Jusqu’à présent, la C Series fut un puits sans fond. Même en devenant l’A220 depuis que Bombardier en a cédé le contrôle à la multinationale Airbus pour la ridicule somme de 1 $, l’ex-C Series n’est toujours pas rentable, loin de là. C’est pourquoi Airbus doit effectuer des investissements additionnels et courtise Québec.  


À la lumière du dossier que mes collègues Olivier Bourque et Sylvain Larocque ont publié hier dans Le Journal, le tout-puissant ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon essaie de convaincre François Legault d’investir de nouveau dans l’ex-C Series en injectant cette fois quelque 200 millions de dollars additionnels.  


Une énième aide


Si le premier ministre donne « LE GO » à cette énième aide financière, on sera rendu à 2,1 milliards de dollars d’argent public dans la C Series que Bombardier a développée au péril de sa survie financière. 


Jusqu’à présent, c’est près de 1,9 milliard de dollars que nos deux gouvernements ont injecté dans la C Series, soit 474 millions de dollars par le fédéral et pas moins de 1,42 milliard de dollars par Québec. 


Et aujourd’hui, tout cet investissement... ça ne vaut plus rien ou presque.  


En mars dernier, on apprenait que le Fonds de développement économique, par l’entremise duquel QUÉBEC a effectué son investissement dans l’ex-C Series, évaluait à zéro dollar son placement dans la Société en commandite de l’avion rebaptisé A220.  


Québec a beau détenir 25 % de cette société en commandite...  


Remarquez que le carnet des ventes de l’A220 est relativement bien garni. Mais pour rentabiliser le super avion développé par Bombardier, Airbus entend accélérer la cadence à ses installations de Mirabel et miser sur la version allongée dudit avion.  


Deux conditions essentielles 


Lorsque l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard avait investi 1,3 milliard de dollars dans la C Series, on lui avait reproché d’avoir injecté cette gigantesque somme d’argent dans la société en commandite créée à cette fin, au lieu d’investir ladite somme dans le capital-actions de Bombardier.  


Et François Legault, alors qu’il était dans l’opposition, faisait partie des gens qui ont dénoncé cet investissement de 1,3 milliard de dollars dans la société en commandite de la C Series.  


Si l’argent avait été investi dans le capital-actions de Bombardier au lieu de la société en commandite, Québec n’aurait pas perdu un cent. 


Pour être logique, si le gouvernement Legault décide de réinjecter des fonds publics dans l’ex-C Series, il faudrait qu’il le fasse non pas en investissant dans l’acquisition de parts additionnelles de la Société en commandite de l’A220, mais plutôt en acquérant une participation dans le capital-actions d’Airbus.  


Que l’A220 devienne rentable ou pas, cela permettra au gouvernement Legault de protéger ses arrières, Airbus étant une multinationale rentable. Airbus est le numéro un européen de l’industrie de l’aéronautique et le numéro deux au monde.  


Autre condition essentielle ? J’invite le gouvernement Legault à exiger d’Airbus l’obtention d’un délai additionnel de cinq ans avant de se faire racheter ses parts de 25 % dans la société en commandite. Au lieu du 1er janvier 2026, la date butoir devrait être portée au 1er janvier 2031.  


Cela nous donnerait une chance de récupérer une portion de notre investissement.











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