GRÈVE | CONSTRUCTION

Grève de la construction: les chantiers sont paralysés

Les employés de la construction sont en grève pour la première fois depuis 27 ans

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Avec tous les chambardements dans ce secteur, la marge de négociation risque d'être mince

Mélanie Bergeron
Depuis minuit, les 175 000 travailleurs de la construction ont délaissé leurs outils pour dresser des piquets de grève devant les chantiers désormais paralysés.
«Aucun travailleur ne voulait en arriver à ce moyen ultime. La partie patronale ne nous laisse pas le choix», a indiqué Yves Ouellet, porte-parole de l’Alliance syndicale, lors d’un point de presse tenu à Montréal, hier après-midi.
Les différents syndicats ne sont pas parvenus à s’entendre avec la partie patronale. Depuis minuit, toutes les opérations en cours sur les chantiers de construction à travers la province ont cessé. L’Alliance syndicale invite ses membres à respecter l’ordre de grève et à ne pas se présenter au travail ce matin.
«Les patrons doivent entendre raison et respecter nos travailleurs qui sont la pierre angulaire de leurs entreprises, a souligné M. Ouellet. Nous sommes conscients que cette grève aura des conséquences, mais nos travailleurs doivent protéger leurs conditions de travail et le bien-être de leur famille.»
« Pas une solution »
Des piquets de grève sont érigés sur les chantiers de tous les secteurs de l’industrie, et ce, partout au Québec. Des employés de la construction débrayent aux abords du nouveau CHUM, du CUSM et de l’amphithéâtre de Québec. On confirme par ailleurs que les travaux routiers ne progresseront pas non plus.
L’Association de la construction du Québec (ACQ) a vite réagi à la suite de cette annonce de grève générale. Elle admet s’être prêtée à un exercice de négociation afin d’éviter une telle tournure. «Malgré des demandes patronales modifiées et une offre monétaire réaliste, l’Alliance a rejeté nos propositions en exigeant le retrait de quatre des cinq demandes patronales», a-t-elle dit, rappelant la légalité de cette grève.
L’Alliance syndicale avait rejeté samedi une offre monétaire qui prévoyait de réduire le temps double à temps et demi, jugeant cette offre «ridicule». Elle n’allait donc pas retourner à la table des négociations tant que l’instauration du temps et demi ne serait pas envisagée.
«Nous espérons que ce conflit pourra se régler rapidement», a conclu Yves Ouellet.
Du côté du gouvernement, la ministre du Travail, Agnès Maltais, n’a pas commenté la situation dimanche, mais selon des informations obtenues par l’Agence QMI, une loi spéciale qui casserait le mouvement de grève n’est pas à l’ordre du jour. Le ministère souhaite plutôt que les deux parties continuent à négocier.
– En collaboration avec l’Agence QMI


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