Le Québec a la mine basse

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Une stratégie économique efficace nécessite un véritable axe national


Pauvres nous, Québécois ! Il y a de quoi avoir la mine basse lorsqu’on apprend que nos ressources minières sont finalement contrôlées par des compagnies étrangères.  


Mon collègue Sylvain Larocque nous révélait, ce week-end dans Le Journal, que 20 des 22 mines du Québec appartiennent à des étrangers.  


Convenons que c’est vraiment désolant de voir ainsi les étrangers contrôler le sort de notre sous-sol minier. D’autant plus désolant qu’on a même cédé aux étrangers les cinq projets miniers les plus prometteurs au Québec. 


Comment a-t-on pu en arriver là ?  





Des millions injectés par l’État


Après tout, le gouvernement du Québec a toujours été un partenaire financier actif dans le secteur de l’exploration minière.  


Au fil des décennies, Québec a notamment injecté des centaines de millions de dollars en crédits d’impôt d’actions accréditives pour aider nos mines juniors à effectuer des travaux d’exploration.  


Cela a permis d’effectuer de nombreuses découvertes qui ont débouché sur le développement de plusieurs projets miniers.  


LE PROBLÈME  


En exploration minière, pas de doute que nos sociétés québécoises ont été efficaces. Mais rendu à l’étape du développement et de la mise en activité des mines, il fallait investir des sommes astronomiques.  


Qu’a-t-on fait ? On a vendu nos projets prometteurs aux grandes sociétés minières étrangères.  


Voilà pourquoi aujourd’hui, comme le souligne mon collègue Sylvain Larocque, l’extraction et l’exploitation de notre sous-sol minier sont carrément à la merci des sociétés étrangères.  


C’est peut-être ce qui explique pourquoi le Québec, aux yeux des sociétés minières, fait partie des territoires parmi les plus attrayants au monde pour l’investissement minier !  


Selon le sondage mondial annuel auprès des cadres de sociétés minières, publié par l’Institut Fraser, le Québec arrive au sixième rang mondial sur les quelque 84 juridictions minières de la planète faisant partie de l’enquête.  


Mais cela ne fait pas de nous une province qui contrôle ses mines.  


On doit se contenter de positions minoritaires dans une multitude de sociétés minières par l’entremise de nos grands investisseurs institutionnels, tels que la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Fonds de solidarité de la FTQ ou encore Investissement Québec.  


Les Ontariens, eux, ont été plus brillants que nous, Québécois : sur les 35 mines en activité en Ontario, il y en a 17, soit la moitié, qui appartiennent à des entreprises dont le siège social est dans la province.  


Encore plus de Michel Girard, écoutez son édito diffusé chaque jour en direct 6 h 50 via QUB radio : 





LES RETOMBÉES 


Selon sa plus récente étude (2018) sur les retombées économiques de l’industrie minière du Québec, on évaluait à 48 000 le nombre d’emplois (directs, indirects) offerts dans le secteur minier québécois et à 10 milliards $ le montant annuel des dépenses effectuées dans la province par les sociétés minières.  


Et comme prix de consolation pour le gouvernement du Québec : une somme totale de 1,3 milliard $ lui a été versée en impôt minier, taxes, impôt sur le revenu des particuliers, etc. 


On n’est pas « maîtres » de nos ressources minières, mais au moins ça rapporte ! 











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