Français: les hésitations dangereuses de Couillard

A6fa63635a09821ca0c422340545189d

Couillard, apatride dans l'âme





L’idée de certains libéraux d’ouvrir l’école anglophone subventionnée à tous ne mourra pas, même si une résolution en ce sens a été battue par une majorité de militants en fin de semaine au congrès de la Commission-Jeunesse du Parti libéral.


Aucune question n’est jamais définitivement fermée, en démocratie. Avec l’accentuation de la mondialisation culturelle, l’idée d’ouvrir une brèche dans la loi 101 — voire de l’éventrer — risque de revenir à l’avant-plan assez vite.


D’autant plus que Philippe Couillard a paru, dans un premier temps, ouvert à l’idée. Il aurait dû fermer la porte tout de suite, comme il l’a fait dimanche (mollement). Mais on sait qu’en ces matières, ses réflexes ne sont pas très aiguisés.


Pas ethnique


Le choix fait par le gouvernement Lévesque, en 1977, de réserver le réseau anglophone public aux enfants de parents qui l’ont eux-mêmes fréquenté fut un des gestes les plus déterminants de l’histoire moderne du Québec.


Ceux qui s’y sont opposés et qui s’y opposent toujours l’ont souvent présenté — qui veut tuer son chien l’accuse d’avoir la rage — comme une opération de fermeture ethnique.


Rien n’est plus faux. Cette disposition de la loi 101 a permis aux enfants d’immigrants d’être instruits en français. La vraie connaissance du français dans la société québécoise a donc progressé au-delà des cercles québécois et « canadiens-français ». Cela a favorisé un pluralisme indéniable de la société québécoise et a donc favorisé la diversité linguistique et culturelle sur notre continent et dans le monde.


La loi 101 de Camille Laurin aura rendu concrète la décision du gouvernement libéral précédent, en 1974, de faire du français la seule langue officielle du Québec.


Fausse sécurité


Ces progrès font dire à certains que le français est fort ; que l’on a acquis l’« équilibre parfait » ; que l’on peut désormais, en matière d’éducation, revenir à ce qu’on appelle de manière spécieuse le « libre choix ». (Comme si l’État québécois avait le devoir d’offrir à tout un chacun un réseau scolaire dans la langue de son « choix », autre que celui qu’il finance dans la langue nationale.)


Une immersion anglaise constante


Le combat pour le français ne sera jamais terminé au Québec et en Amérique du Nord. Encore plus à une époque où l’internet (médias sociaux, Netflix, Spotify, etc.) a transformé le monde en classe d’immersion anglaise constante.


Nul besoin, donc, de subventionner avec « nos impôts et nos taxes » l’anglicisation des francophones et des immigrants avec le réseau anglophone.


Déjà, dans le réseau français public, on enseigne les bases de l’anglais dès la première année. Pour ceux qui veulent devenir pleinement bilingues, il y a aujourd’hui un nombre quasi infini de manières d’y arriver.


C’est le français qu’il faut aider. Mais cela ne semble pas être un objectif très fréquent chez les libéraux et au gouvernement Couillard.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé