Des milliards qui rapportent

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« Si des élections avaient lieu aujourd’hui, on peut penser que Justin Trudeau ferait une razzia dans les sièges du Québec. »


La popularité de Justin Trudeau a souffert au début de la crise du coronavirus. Il s’est fait reprocher des décisions trop laxistes dans la gestion des frontières ainsi que pour la mise en quarantaine des voyageurs. 


Les choses ont changé. Aujour-d’hui, la popularité de Justin Trudeau suit une solide tendance à la hausse, dans presque toutes les parties du Canada. 


Au Québec, le redressement fut particulièrement spectaculaire. C’est ici que la grogne contre la gestion des frontières fut entendue le plus durement. La remontée de monsieur Trudeau et de son parti y est donc particulièrement remarquable. 


Le meneur 


Si des élections avaient lieu aujourd’hui, on peut penser que Justin Trudeau ferait une razzia dans les sièges du Québec. Et il remporterait un gouvernement majoritaire à l’échelle du Canada. 


Faisons un exercice. Dessinons dans nos têtes la courbe de la popularité de monsieur Trudeau depuis trois mois. Et dessinons pour la même période la courbe des milliards dépensés. Pardon, des dizaines de milliards dépensés. 


C’est quand même frappant de voir à quel point ces deux courbes monteraient en parfaite harmonie. Comme si au rythme de ces points de presse quotidiens au cours desquels des milliards d’aide étaient annoncés, le premier ministre regagnait le cœur des électeurs. 


Personne ne niera que le soutien du gouvernement était nécessaire. Il fallait une aide d’urgence pour que les ménages ayant perdu leurs revenus puissent payer l’épicerie et le loyer. Il fallait des bouées de sauvetage pour éviter que restaurants, commerces et autres entreprises ne coulent à pic. 


Tellement facile 


Cela dit, il se développe une impression au fil des semaines que monsieur Trudeau donne beaucoup d’argent, et pas mal facilement. Tellement facilement que l’incitation à aller travailler en prend pour son rhume. La PCU pour étudiants est d’ailleurs critiquée par les PME, les agriculteurs, les municipalités, bref par tous ceux qui voudraient embaucher des étudiants. 


Lancer sans réserve de l’argent emprunté à 100 %, au point de démotiver les gens à aller travailler, ce n’est pas une excellente recette. Justin Trudeau est sévèrement critiqué dans les milieux économiques pour cela. 


Mais sur le plan politique ? Distribuer l’argent à tout le monde avec très peu de conditions et de restrictions. Vous pensiez que ça ne fonctionne plus ? Ce n’est pas ce que les sondeurs semblent mesurer sur le terrain. 


Un déficit de deux cents milliards, deux cent cinquante ? Cela pourrait refroidir les électeurs. Mais on dirait qu’un déficit même hors proportions devient moins horrible si vous avez reçu vous-même des chèques. C’est la beauté de la distribution signée Justin Trudeau : il n’y a pas beaucoup d’oubliés. 


Cette semaine, le premier ministre libéral fait d’une pierre deux coups. Il annonce une autre généreuse bonne nouvelle : dix jours de congé payé pour tous ! Et du même coup, il coupe l’herbe sous le pied du NPD qui faisait la promotion de cette idée. 


Combien ça coûte ? Qui paye ? Des questions secondaires. Parce que politiquement... ça va être payant !






AFP







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