Le Parti Québécois est si fragilisé qu’on s’inter-roge sur son avenir. Le PQ pourrait-il disparaître ? S’agirait-il d’une perte irremplaçable ? Les péquistes eux-mêmes posent la question.
Alors qu’on s’interroge sur l’avenir du PQ, un consensus semble exister sur son passé. Dans les milieux nationalistes, le PQ passe pour un grand parti dont on ne saurait assez raconter les accomplissements. Personnellement, je fais partie des rares nationalistes à porter un jugement plus sévère.
Dans mon bilan du demi-siècle d’action du PQ, je souligne en caractères gras des échecs immenses, surtout sur le fondamental.
Le succès
Je commencerai par le positif. Le PQ a eu des leaders impressionnants, des personnages plus grands que nature, des géants forts, talentueux et convaincus. Le PQ a généré des milliers d’engagements politiques d’hommes et de femmes de talent et de conviction. J’en ai connu personnellement : des gens admirables.
Le premier mandat de René Lévesque a donné au Québec une impulsion phénoménale. La loi 101 et plusieurs autres réformes ont réellement transformé le Québec. Cette équipe alliait vision et détermination.
Pendant quatre décennies, le PQ fut aussi un grand succès électoral. Mais cette machine à gagner des élections fut-elle toujours une machine à faire avancer le Québec ? Pas sûr.
Les échecs
Revenons à l’objectif fondamental du PQ : renforcer le Québec, lui faire gagner de l’autonomie au point d’en faire un État souverain. Un peuple fort pour bâtir un pays fort. Voilà l’échec. Le PQ a réussi le zonage agricole et l’assurance-automobile, mais pas ce qui était fondamental pour lui.
En matière d’autonomie du Québec, le PQ a tenu deux référendums qu’il n’était pas sûr de gagner. Deux défaites qui ont plutôt émoussé notre rapport de force.
La défaite au référendum de 1980 a ouvert la porte à Pierre Elliott Trudeau pour affaiblir les pouvoirs du Québec. Les lendemains de 1995 ont encore représenté une grande période de faiblesse politique pour le Québec. Sous le PQ, le Québec a donc fait peu de gains d’autonomie... malgré les discours.
Mais pour faire un pays, il faut surtout un peuple fort. Personnellement, je définirais un peuple fort comme un peuple riche et éduqué.
Or à partir de 1976 jusqu’au début des années 2000, l’époque où le PQ a largement gouverné, le Québec a glissé jusqu’à devenir la province la plus pauvre au Canada. C’est terrible.
Le bilan du PQ en éducation n’est pas tellement plus reluisant. L’éducation n’a jamais été la priorité numéro un. Le parti a présidé à une réforme technocratique peu axée sur la réussite et l’excellence. Il a laissé les bâtiments scolaires dans un état déplorable.
Le PQ a rêvé au pays, mais malheureusement dans les faits, il a laissé un Québec politiquement affaibli, une province pauvre avec un niveau d’éducation bien ordinaire. Désolé du constat.
L’avenir
Précision : mon jugement cru ne m’amène pas à souhaiter la disparition du parti. Du point de vue géographique, historique ou politique, l’indépendance doit demeurer une option ouverte pour le Québec. Faire mourir le PQ est un pensez-y-bien.