L’ex-felquiste Pierre Schneider est mort

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« Bozo les culottes »


L’un des premiers membres du Front de libération du Québec (FLQ), Pierre Schneider, est décédé samedi soir d’un cancer du poumon. Il était âgé de 78 ans.


Originaire d’Outremont, ce fils d’un unilingue anglophone et d’une francophone a rejoint le FLQ au début de 1963, après avoir milité au Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN). Il a notamment participé au dépôt d’une dizaine de bombes dans les boîtes postales du quartier Westmount, ce haut lieu de la bourgeoisie anglo-québécoise, bombes qui ont fait un blessé grave parmi les démineurs des Forces armées canadiennes.


« Pierre Schneider et Jean-Denis Lamoureux avaient écrit le premier manifeste du FLQ en 1963, explique l’historien et ancien journaliste Louis Fournier dans un entretien avec Le Devoir. Un manifeste dont la particularité est qu’il avait été publié nulle part ! »


Arrêté avec ses complices en juin 1963, le jeune révolutionnaire profite de sa remise en liberté sous caution pour fuir vers l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon dans l’espoir de rejoindre Cuba. Il est toutefois capturé sur la route de Boston après avoir gagné le Maine en avion aux côtés de son camarade Mario Bachand.


Extradé à Montréal, Pierre Schneider purge une peine de trois ans de prison pour ses activités clandestines. À l’établissement Leclerc, qu’il compare aux cercles de l’enfer de Dante, il « livre son corps » à un détenu influent en échange de sa protection, comme il le révélera dans son autobiographie Boom baby boom (Québec Amérique, 2002).


Libéré à la fin de 1965, l’ancien felquiste met à profit son passage à travers le système carcéral pour devenir reporter judiciaire. Il roule sa bosse dans la presse écrite, à Photo Police notamment, avant d’être nommé cadre au Journal de Montréal, dont il dirige la section Arts et spectacles au tournant des années 2000.


Établi dans les Laurentides, le retraité devient un membre actif des réseaux sociaux, où il a régulièrement commenté la progression de sa maladie. Pierre Schneider disait avoir été la source d’inspiration directe du personnage de « Bozo les culottes », ce poseur de bombes felquiste immortalisé par le chansonnier Raymond Lévesque en 1966.


Le 28 mars dernier, Pierre Schneider avait annoncé sa mort imminente dans une vidéo sur Facebook, ce qui avait semé la confusion sur le moment de son décès. Son départ a finalement été confirmé dimanche par la famille du défunt.

 





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