L'Alouette en colère!

Hurlons notre rage - Il faut descendre dans la rue et faire entendre notre colère

Chronique de Bernard Desgagné


Le temps des palabres est terminé. Les apôtres du fédéralisme à genoux ou l’échine courbée ont perdu depuis longtemps tous les débats d’idées et s’en moquent éperdument. Ils ont compris que c’est la guerre et, avec leurs institutions médiatiques et politiques, ont entrepris d’asservir pour de bon la nation québécoise. Il faut leur répondre autrement que par une plainte faiblarde à peine perceptible dans les journaux, la radio et la télévision qui leur appartiennent tous et qu’ils censurent allègrement. Il faut descendre dans la rue et faire entendre notre colère.
On nous ment, on nous trahit et on nous passe sans gêne sur le corps comme si nous étions de vulgaires paillassons tissés avec les vestiges de notre fierté. La culture du mensonge bat son plein dans les officines. À l’OQLF et à Statistique Canada, le sort du français est devenu un secret d’État. Quand nous osons réclamer la vérité et sonner le réveil, voilà que nous faisons du français un fonds de commerce et que nous entretenons la paranoïa, nous reproche-t-on. On nous accuse de fomenter d’artificielles crises à de viles fins partisanes. Il faudrait se résigner et surtout ne pas poser de questions. Accepter les préceptes que nous sert l’église de l’assimilation en douceur.
Des sirènes voudraient nous faire croire à la générosité de nos fossoyeurs, mais nous répondent non lorsque nous leur demandons de nous laisser faire de notre langue une langue aussi normale chez nous que l’anglais l’est dans leur pays. La nation existe, nous affirme-t-on avec condescendance, mais elle est prisonnière du destin morbide qu’on a tracé pour elle.
Notre histoire nous est arrachée au moyen de notre propre argent dépensé scandaleusement pour entretenir une petite reine, symbole de l’oppression traditionnelle et expression de la domination actuelle. On ne nous laisse même pas nous remémorer en paix le souvenir de nos intrépides prédécesseurs. Le système fédéral les confisque, comme il nous a confisqué jadis notre nom.
Les deux frères siamois de l’intermulticulturalisme voudraient nous ravaler au rang d’ethnie docile comme nous l’étions autrefois. Nés pour un petit pain que nous serions, à moins de vouloir parler anglais et travailler pour Toronto, New York ou Las Vegas. La grandeur ne serait qu’individuelle. Fini, le peuple.
Les Body Snatchers se sont emparés des consciences d’une partie de nos enfants, qu’ils ont convaincus de la supériorité et de la nécessité de l’anglais, langue prétendument universelle qui serait la seule à ouvrir les horizons. Le français et les autres langues égalent l’ignorance et l’anglais égale la connaissance. Voilà en somme comment ils traitent notre génie, eux et leur dieu du commerce. Eux et leur pensée unique cultivée par CNN et Hollywood.
On les emmerde, ces sinistres détenteurs de la rectitude et de la vertu qui ont inventé une démocratie à leur image où nous sommes sans cesse plus minoritaires. On les emmerde, ces arrogants rapetisseurs de nation avec leur loi de la clarté synonyme de triste pénombre. Ils ne nous dicteront pas notre destin. Nous allons la prendre, notre liberté, et ils pourront continuer à jacasser dans leur parlement si ça leur chante.
On nous dépossède de notre territoire, qu’on vend au plus offrant, comme autrefois. Après l’avoir pillé, on ose nous dire que nous ne nous démenons pas assez et qu’il faudrait créer plus de richesse. Sans doute pour compenser celle qui prend le chemin des paradis fiscaux ou des coffres étrangers des petits copains de la haute finance.
Nos frères autochtones croupissent dans la misère engendrée par un système raciste entretenu par Ottawa, et on voudrait nous faire croire que c’est nous, les méchants xénophobes.
Notre bourse ira à Toronto, notre vent enrichira Toronto, nos marchés financiers seront régis à Toronto. Voilà pourquoi nos enfants devront parler anglais, nous disent les chantres du néolibéralisme et de la disparition des nations. Qu’ils aillent donc se faire leur pays anglais s’ils le veulent. L’Amérique est vaste. Chez nous, c’est le Québec. Chez nous, c’est le français.
Quand ils nous sentent choqués, ils nous insultent en nous disant que notre ignorance nous rend indignes de parler notre langue, qu’ils voudraient mettre dans un musée. Ils pensent nous décourager d’exister. Nous ne serions pas dignes de nous gouverner pour cause de phonèmes trop gras.
Un curé la bouche en cul-de-poule nous somme de déposer les armes. Répondons-lui par la bouche de nos canons. Hurlons notre rage à la face de ceux qui pensent nous avoir endormis pour mieux nous assassiner.
L’été doit être chaud. Aux armes, citoyens!
***
Le 8 juin, à 13 h 30, notre rage de vivre doit retentir au parc Jeanne-Mance. C’est le Mouvement Montréal français qui nous y convie.


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12 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    8 juillet 2008

    Cher M. Desgagné,
    Je suis entièrement d'accord. Et franchement, je suis en colère, oui, moi aussi: c'est quand même incroyable, les affronts répétés qu'encaisse la nation québécoise depuis environ deux ans! Pensons-y: les déclarations-choc de Michaëlle Jean (depuis le jour de sa nomination); le cirque Bouchard-Taylor ; la récupération du 400e de Québec par Ottawa; et d'autres choses encore...
    Il me semble qu'un point de non-retour fut atteint. En effet, dans mon entourage,je le vois notamment, à la mauvaise mine de gens que je savais être des fédéralistes mous; depuis longtemps, ils n'avaient point de bons arguments à offrir, pour justifier leur option... Là, on peut voir que certains d'entre eux n'y croient plus. Tout simplement. Trop c'est comme pas assez, comme dirait l'autre...
    Maintenant, ce que je me demande, c'est si nous allons connaître une nouvelle vague de violence, comme dans les années 60 et le début de la décénnie 70. Après tout, nous québécois, sommes vraiment acculés, dos contre le mur! Je ne dis pas que je préconise cette façon de faire; ce que je pense, c'est qu'à se faire cracher en pleine face, le monde entier pouvant en être témoin, nous allons vouloir protester bruyamment. Mais si nous protestons, nous verrons alors peut-être Charest baillônner l'opposition (comme il l'a fait vers la fin de son premier mandat)... Je crains aussi que dans une telle situation, notre GG adorée ne sache que jeter de l'huile sur le feu, en y allant possiblement d'autres déclarations comme elle seule sait les faire.
    Je ne sais pas, vous dis-je... J'ai le sentiment qu'une période sombre, mais où ça va "brasser" de différentes manières, est peut-être à nos portes...
    Après tout, on parle de gens qui veulent nous voir PÉRIR, DISPARAÎTRE POUR TOUJOURS, carrément! Ça mérite une réponse adéquate, non ?
    Et je me souviens d'un vieux proverbe étranger que j'ai pu lire dans un livre, déjà. Je le traduirais comme suit: chacun possède le droit de se défendre, et même le plus petit ver de terre, se retournera pour faire face, si on lui pile dessus!

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juillet 2008

    Cher Louis,
    Ce n'est pas moi qui ai mis un nom d'oiseau dans le titre. En outre, «L'alouette en colère» est le titre d'une chanson de Félix Leclerc, comme vous le savez sans doute.
    Quant aux immigrants anglophones qui se voient prétendument refuser l'accès à l'école anglaise pour leurs enfants, ils constituent probablement la seule espèce d'alouettes qui ne pourra jamais se joindre aux autres en raison d'un malentendu fondamental.
    En effet, la langue française fait partie des valeurs fondamentales de la nation québécoise qui ne sont pas négociables. Malheureusement, la minorité anglo-québécoise et les immigrants anglophiles n'ont jamais vraiment accepté cette valeur et s'accrochent encore à l'idéologie du bilinguisme, qui n'est autre chose qu'une stratégie d'assimilation des francophones d'Amérique.
    Si le bilinguisme est si bon, pourquoi est-il réservé aux Québécois? Pourquoi le Canada anglais est-il unilingue à 93 % alors que plus de la moitié des jeunes francophones québécois sont bilingues? Si le bilinguisme rend plus intelligent, force est d'admettre que les Canadiens anglais doivent être collectivement une bande de déficients mentaux.
    Quand on immigre en France, en Italie ou en Norvège, on s'attend à ce que ses enfants y fréquentent une école française, italienne ou norvégienne, pas une école américaine, russe ou chinoise.
    Les indépendantistes québécois veulent faire du Québec un pays normal, avec une langue normale. Rien de plus. Rien de moins.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 juillet 2008

    Il peut être intéressant de s’interroger quelques fois sur les symboles utilisés dans les discours. Qui est représenté dans cette image de l'alouette en colère ? Si on se fie à la documentation disponible sur le site internet de la base de donnée sur les oiseaux du monde ( http://www.bsc-eoc.org/avibase ) on ne trouve qu'un seul représentant de cette famille au Québec ; il s'agit en l'occurrence de l'alouette hausse-col. Le hausse-col étant une pièce d'armure qui protège le cou comme chez les joueurs de football canadien...
    On peut donc s'étonner du choix de ce symbole qui ne représente en rien une espèce majoritaire au Québec. Par contre lorsqu'on fouille la taxonomie du terme alouette on trouve ceci sur le site internet français de Wikipédia:
    "Le terme alouette est le nom vernaculaire donné à certains oiseaux passériformes de la famille des alaudidés."
    Tel qu"utilisé dans l'article de M. Desgagné on pourrait, avec un clin d’œil, y substituer "passéiforme" que cela en justifierait l'utilisation.
    Mais en poussant encore un peu l'étude de ce terme on apprend que l’on est devant ce qu'il convient d’appeler un "taxon".
    Outre le rapprochement humoristique qu'on peut en faire avec la notion d'impôt il s'agit, si on se limite à la pratique de la taxonomie toujours selon Wikipédia:
    "d’une entité conceptuelle qui est censée regrouper tous les organismes vivants possédant en commun certains caractères taxinomiques ou diagnostiques bien définis."
    Voilà certainement un concept, s'il en est un, qui ouvre la voie à un esprit rassembleur. Il s'agirait donc de trouver quels pourraient être ces "caractères taxinomiques" qui pourraient être rassembleurs pour les "alouettes du Québec".
    Il est bien tentant à ce moment, et peut-être même fécond, de reprendre l'élément humoristique pour lui faire engendrer une allégorie.
    On peut affirmer que les mécanismes de rassemblement des populations qui mènent à des changements d'organisation sociale sont souvent reliés à une forme de taxation.
    Qu'est-ce qu'une taxation au sens large ? La dépossession de l'avoir d'un individu au profit d'un groupe au pouvoir.
    Quel sont les éléments de taxation qui rassemblent certains individus du Québec autrement dit quelles sont les familles d'alouettes du Québec ? Voici un début de liste dans aucun ordre particulier:
    - Les immigrants diplômés qui se font refuser l'équivalence de leur compétence.
    - Les citoyens expropriés pour la mise en chantier de barrages ou d’aéroports.
    - Les enfants d'immigrants anglophones lorsqu'ils se font refuser l'accès à l'éducation publique dans leur langue maternelle.
    - Le consommateur francophone qui ne peut se faire servir en français au Québec.
    - Les moins fortunés pour qui une hausse de taxe sur la consommation représente un bien plus grand pourcentage de leurs revenus que pour les riches.
    Toutes ces familles d'alouettes ont des raisons d'être en colère au Québec et ce n'est que lorsque nous ferons utilisation de symboles rassembleurs que nous pourrons justement rassembler toutes les alouettes en colère du Québec sous notre bannière et tiens, puisqu'on y est, pourquoi pas un oiseau comme effigie sur le drapeau ? Mais peut-être pas l’alouette…

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2008

    L'erreur serait de donner l'impression de "nationalisme ethnique" ! Il faut tendre la main aux nouveaux arrivants. L'interculturalisme se fait déjà, qu'on le veuille ou non. C'est Boucar Diouf et compagnie. L'instituer officiellement est une autre chose. Anyway, c'est de l'interculturalisme "québécois" et non pas du multiculturalisme "canadian/canadien", c'est déjà mieux.
    Le nationalisme civique, c'est déjà considérer le Québec comme Pays. Ce nationalisme civique ne pourra pas de toutes façons ne pas tenir compte de la majorité séculaire du pays. Faut se brancher !
    PS Je m'explique mal par ailleurs que certains commentaires ne passent pas. Y a-t-il pensée unique sur vigile.net ?

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2008

    Chers camarades,
    Vous aurez compris que les armes dont je parle sont nos jambes pour marcher, nos voix pour scander et nos coeurs pour chanter. Accessoirement, on pourra aussi se munir de banderoles, de porte-voix et de slogans du genre «Québec français!».
    Nos ennemis attendent les dérapages pour nous clouer au pilori, ce qui ne nous fera pas beaucoup avancer.
    À dimanche!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2008

    Oui, les indépendantistes doivent se réapproprier la rue. Le mouvement indépendantiste est devenu fort dans un passé récent à cause de son militantiste actif et vigoureux. Puique les partis politiques actuels ne favorisent pas ce puissant militantisme; ils nous faut donc REPRENDRE LE COMBAT là où il a été abandonné.
    Invitation particulière aux indépendantistes à participer à la manifestation de "l'anti-canada day" le premier juillet à Québec.
    Amitiés à tous les néo-patriotes québécois !!!
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2008

    Vous dénoncez, cher monsieur, les fédéralistes pour leur travail sournois d'assimilation. Et vous avez raison.
    Vous devriez en faire autant avec les silencieux de la deuxième opposition qui ont mis sur la glace, sans consulter leurs membres, le projet d'indépendance du Québec.
    Les fédéralistes sont habiles. Ceux qui se disent souverainistes le sont encore plus. Ils prolongent leur combat dans un espace virtuel que peu de gens peuvent atteindre. Mais la bulle qui les entoure est à la veille de crever.
    Les indépendantistes pensent que le Parti québécois est toujours le véhicule qui peut les mener au pays du Québec. Les votes des indépendantistes lui étant acquis, le PQ se bat avec des mots, rarement avec des gestes. Quand vient le temps de manifester dans la rue, ces gens se cachent. Ils ont peur que leur électorat fonde. Cela explique tout.
    Pierre B.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 juin 2008

    M. Lavoie,
    Oui, notre propre ennemi. Peuple vaincu qui ne s'en est jamais remis. Abandonné pendant 2 siècles sans éducation, isolé sur ses terres autosuffisantes, maintenu par un clergé de bonne foi dans la crainte de L'AUTRE, plus fort militairement, plus fort financièrement, plus apprécié de par le monde...(je fais du misérabilisme?) Allons donc: pour ignorer ce fait, on est prêt à remettre en question la gratuité scolaire, qui est justement l'outil de rattrapage qui n'a jamais atteint son but. Cercle vicieux: appauvris par les dirigeants délocalisateurs d'usines, sous éduqués et sous employés pour maintien de pauvreté. B-T nous le disent: le seul moyen c'est de parler anglais pour s'ouvrir au monde. Population sans classe? Non! Les éléments de qualité son vite recrutés par le conquérant pour nous remettre à notre place (agents de dénationalisation ou rois-nègres) Mais, M. Desgagné nous serons quand même à la manif!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2008

    Moi, je serai de nouveau pro-Québec et pro-français quand les Québécois seront contre le multiculturalisme imposé dans les écoles autant dans le nouveau cours d'histoire que celui de relativisme multi-religieux d'ECR.
    Quand les nationalistes seront pour la liberté scolaire (et laisser en paix les écoles privées par exemple en leur permettant l'entière liberté de programme), je lutterai à nouveau pour un Québec souverain.
    Entretemps, je ne veux pas d'intolérants au pouvoir dans un Québec qui serait indépendant. Je veux d'abord d'un Québec libre au niveau de la scolarité (sauf loi 101), sinon les signes avant-coureurs sont vraiment trop inquiétants : le Québec sera moins libre que le Canada pour ses citoyens.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2008

    Monsieur Desgagné a mille fois raison. Je lui en fournis une autre preuve, dans son propre patelin, Gatineau, et dans un secteur d'activités qu'il connaît fort bien, le soccer.
    On a récemment porté à mon attention une situation aberrante. L'équipe de soccer de filles de moins de 16 ans (U16F1) du secteur de Hull qui évolue en division 1 de la Ligue de soccer régionale de l'Outaouais (LRSO) est constituée de 17 joueuses francophones et d'une joueuse anglophone. Devinez qui est la gérante de l'équipe: la mère unilingue anglophone. Passe encore. Cette dame fort honorable communique uniquement en anglais avec les joueuses. Je lui pardonne.
    Mais quand un parent indigné a interrogé ouvertement l'entraîneur sur cette incongruité, il fut pris à partie par les autres parents, tous francophones. Là ça ne va plus.
    Imaginez un seul instant que ce papa soit gérant d'une équipe de soccer de Carleton Place, Almonte ou Nepean, et qu'en cette qualité il communique uniquement en français avec ses joueurs. Vous imaginez le tollé qui serait entendu dans les chaumières et les officines ottaviennes.
    Nous, francophones, nous sommes nos propres ennemis.
    Gaëtan Lavoie
    Gatineau

  • Daniel Magnan Répondre

    4 juin 2008

    Quelqu'un répond « Et le Parti Québécois ne dit rien ». Je suis bien d'accord, mais le but de tout ces mouvements nationalistes est justement de « dépolitiser » la critique. C'est en quelque sorte un moyen de permettre au PQ d'être un mollusque, de ne pas agir tout en récupérant notre votre aux élections.
    Ainsi, on dénigrera tous les partis indépendantistes tout en prônant l'unité au sein du PQ. Pendant ce temps, les mouvements indépendantistes se taperont le gros du travail pour faire vivre beaucoup trop de carriéristes qui, de surcroît, prônent l'anglicisation sous le couvert du bilinguisme.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2008

    Et le Parti québécois ne dit rien.
    Pierre B.