Incontournable gaz naturel

Le BAPE a autorisé le projet Rabaska, et Jojo Savard n'est pas contre non plus...



Le dossier Rabaska fait encore couler beaucoup d’encre. Tant mieux. Le projet est majeur et il n’a pas que des impacts positifs. Mais contrairement à ce que suggère la redoutable campagne de dénonciation des opposants, l’éventuelle construction d’un terminal méthanier à Lévis ne se résume pas à un caprice d’industriel avide de s’emplir les poches sans aucun égard pour tout ce qui l’entoure. La proposition vise bel et bien à assurer la sécurité énergétique au Québec et est défendue par une industrie respectée et rompue aux plus hautes normes de sécurité.


À la base, si l’exploitation de ports méthaniers constituait l’inacceptable danger que certains prétendent, pourquoi continuerait-on à en construire au rythme où on le fait actuellement ? Les projets se multiplient aux États-Unis notamment. Pourtant, nos voisins n’ont pas la réputation de négliger les risques depuis septembre 2001.
En réalité, gens d’affaires et gouvernements ne font que constater qu’il est incontournable d’avoir accès à cette ressource et agissent en conséquence. Le gaz naturel est en effet une donnée essentielle de la sécurité énergétique d’un État ou d’une province. Et le Québec n’échappe pas à cette règle.
Même si le gaz naturel ne comble qu’une petite partie de nos besoins énergétiques en comparaison de la place occupée par l’électricité et le pétrole, il ne peut être question de s’en passer. Le maintien et le développement de notre secteur industriel y est lié. Et à moyen terme, le gaz deviendra dans bien des cas une solution de rechange au pétrole, dont les réserves ont amorcé une phase accélérée de déclin.
Pire, nous aurons beau maximiser l’efficacité pour limiter l’usage des ressources non renouvelables et décupler la production d’énergies vertes, la demande, elle, va continuer de croître.
En conséquence, le gouvernement du Québec n’a d’autre choix que d’accueillir avec un préjugé favorable les propositions qui favorisent la diversité, lorsqu’elles proviennent d’acteurs sérieux et connus. Sans négliger sa responsabilité de prendre en compte tous les éléments, à commencer par la sécurité des citoyens et par la protection de l’environnement.
Malheureusement, les libéraux n’ont pas manœuvré très habilement dans le dossier Rabaska. Ils ont soulevé des craintes par leur manque de transparence. Il est pourtant évident que si on veut trouver des opinions très critiques de la part d’experts à propos d’un projet comme celui de Rabaska, il est facile de le faire.
En bout de ligne cependant, c’est au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, le BAPE, qu’il revient de peser le pour et le contre. Or ses commissaires ont prononcé un verdict favorable.
Est-ce à dire que ce projet est sans conséquences? Bien sûr que non. Les voisins du projet sont tout à fait justifiés de ne pas vouloir de ce terminal dans leur environnement. Ils ont le droit d’avoir peur et de se sentir lésés.
Mais ici l’intérêt privé confronte l’intérêt commun. Or, s’il y a eu une époque où les développeurs pouvaient tout se permettre, aujourd’hui les citoyens ont les moyens de se faire entendre et peuvent compter sur des groupes de pression de toute nature pour remettre en question tout geste de développement.
Est-ce que le secteur de Lévis-Beaumont est l’endroit idéal pour construire un port méthanier? La réponse est non. Est-ce un endroit à proscrire? La réponse est non également. Verdict du BAPE.
Mais alors que le projet prévu pour Cacouna bat de l’aile faute de garantie d’approvisionnement, on se prend tout de même à souhaiter que le consortium Rabaska y déménage son projet s’il devait, lui, réussir à se faire acheminer du gaz liquéfié.
Ou encore mieux, que les Québécois échappent à toute dépendance extérieure en découvrant soudainement du gaz à profusion dans leur sous-sol.
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