En réponse à la ministre Beauchamp

La désinformation pour appuyer le projet Rabaska

Rabaska

En réponse à la ministre Beauchamp ([Rabaska : la population appuie le
projet, dit Line Beauchamp->11640], Le Soleil, 6 février 2006)
Je me dois ici de revenir sur les propos de la Ministre Beauchamp
concernant le projet de port méthanier Rabaska. La Ministre affirme : «Et,
moi, je sens, notamment dans la région de la Capitale-Nationale et dans
Chaudière-Appalaches, que cette décision a été bien accueillie et obtient
l’appui de la population» Elle affirmait aussi que Rabaska bénéficie «
d’une forte adhésion publique ».
Je ne sais pas sur quoi se base la ministre pour affirmer une telle chose,
mais il est permis de douter de tels sentiments. Rappelons que la
population de Beaumont (municipalité voisine de Lévis) a rejeté à 72% ce
projet par référendum en décembre 2004. Comment affirmer alors que la
population de Chaudières-Appalaches est majoritairement en faveur de ce
projet? Suivant ce rejet à Beaumont, le projet a été transporté à Lévis. La
population de Lévis ne s’est jamais prononcée par vote à ce sujet. Des
sondages sont-ils suffisants pour baser un appui? L’on ne cesse de nous dire
qu’il ne faut pas se fier aux sondages en politique. Pourquoi nous y
fierions-nous ici alors ? De surcroît, ce projet ne concerne pas seulement
la ville de Lévis sur le territoire de laquelle il serait implanté. Il
touche l’Ile d’Orléans, Beaumont, Québec, tout le Québec en fait, et même
au-delà. Comme l’écrivait récemment Yves Chartrand dans un article du
journal de Montréal intitulé « Un risque considérable », où il citait
Jean-Claude Lasserre, détenteur d’un doctorat sur la voie maritime du
Saint-Laurent : «Je connais parfaitement la voie maritime du Saint-Laurent
et le choix de ce site, en face de Québec, m'apparaît tout à fait
incompréhensible, autant pour la sécurité que pour l'économie
nord-américaine en général».
Avant d’affirmer que Rabaska bénéficie d’une «forte adhésion publique»,
peut-être faudrait-il consulter cette dite population ?
En plus de cacher à la population des études réalisées par ses différents
ministères, le gouvernement du Québec semble alors utiliser la
désinformation pour appuyer le projet Rabaska. Nous nous devons plus que
jamais de rester vigilants, informés, et de montrer à la ministre notre
opposition à ce projet. J’invite pour ce faire la population à visiter le
site du collectif Stop au méthanier
il est possible de signer un manifeste à ce sujet.
Simon-Philippe Breton, physicien, Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Mathias Brandl Répondre

    15 février 2008

    La population derrière Rabaska ??
    En désespoir de cause, suite à son incapacité de rassurer les Québécois sur l’intégrité de l’analyse environnementale effectuée par le gouvernement dans le dossier Rabaska, on a vu récemment la ministre Beauchamp utiliser la population comme instrument de propagande en plaidant qu’il existe de toutes façons dans la région une forte adhésion publique au projet de port méthanier.
    En supposant que cet argument suffise pour justifier un projet, ce qui est plus que douteux, sur quelles données la Ministre peut-elle bien appuyer ce constat ?? Encore une fois, il est permis de penser que le gouvernement s’adonne au jeu de la désinformation pour cautionner ce coup de force que représente l’introduction d’un complexe gazier dans le territoire de la Capitale nationale.
    Si la population était aussi largement favorable à Rabaska que prétendu, jamais son promoteur n’aurait eu à faire face, pendant quatre ans, à un tel barrage d’opposition de la part de citoyens et d’organismes parmi les plus crédibles quant à leur préoccupation à défendre l’intérêt public. Intégrité, responsabilité sociale, conscience planétaire, désintéressement personnel, esprit de recherche ont marqué et qualifient toujours plus le discours des opposants au projet, lesquels se révèlent par ailleurs largement représentatifs de tous les milieux de la société québécoise : politique, journalistique, professionnel, universitaire, scientifique, légal, écologiste, touristique, agricole, et encore…. Originant d’un niveau national, donc au-delà des stricts intérêts régionaux, leurs objections à Rabaska se sont révélées infiniment plus éclairées et visionnaires que les positions pour le moins mercantilistes du groupe des défenseurs du projet. Le bilan des arguments présentés aux audiences publiques du Bape est fort éloquent à ce propos.
    Il y a lieu de se questionner sur les critères utilisés par Mme Beauchamp pour sa mesure de la popularité du projet Rabaska. La Ministre devrait d’ailleurs réaliser ceci : maintenant que l’information, la vraie, commence enfin à être disponible grâce aux médias, cette supposée adhésion populaire qu’elle invoque risque fort de fondre comme neige au soleil.
    Si elle persiste à défendre son appui à Rabaska sur cette base, elle démontrera simplement encore une fois qu’elle limite son rôle à celui de porte-voix pour le discours du promoteur - comme elle l’a déjà fait, de toute évidence, au chapitre de l’étude des risques du projet - ce qui s’avère pour le moins réducteur en regard du poste qu’elle occupe, celui de première responsable de la réalisation d’un développement durable crédible au Québec.
    MATHIAS BRANDL
    Ste-Pétronille I.O.

  • Rodrigue Guimont Répondre

    8 février 2008

    Il fallait entendre Madame Line Beauchamp à Maisonneuve en direct le 5 fév. dernier à la radio de Radio-Can. L’animateur avait peine à placer un mot dans ce déluge de paroles à la limite du savoir vivre. L’arrivée de Julius Gray dans le projet Rabaska y est certainement pour quelque chose dans l’irritation de la ministre.
    Le dossier n’est pas clos bien au contraire, s’il y a matière à contester nous le ferons disait Gray. « Pour un gouvernement, de dire que tout va bien et que toutes les approbations ont été données et d'apprendre par la suite qu'il n'y a soit, pas d'approbation, ou même possiblement des avis contraires, c'est inacceptable. Ça remet en question la nature à 100 % démocratique de notre société », déplore-t-il. « Je ne connais pas de gouvernement qui cache des choses favorables, sinon peut-être pour une journée ou deux afin de les annoncer au bon moment, mais cacher pendant de longues périodes des avis favorables, je ne connais pas ça. Alors, il est évident que c'est un projet pour le moins chancelant ».
    http://www.radio-canada.ca/radio/maisonneuve/05022008/96888.shtml