<i>Speak What</i>

"Speak White" - "Speak What"

Je viens de lire, sept ans après sa publication, [le commentaire d'un
hurluberlu, nommé Gaëtan Dostie->archives/ds-idees/docs/dostie.html], sur mon poème [Speak What->archives/ds-idees/docs/micone-what.html].
Dans la dernière
édition de l'Anthologie de la poésie québécoise, Pierre Nepveu parle de
Speak What comme d'un texte emblématique de la nouvelle identité
québécoise. Chaque année, Speak What est lu et étudié par des milliers
d'élèves québécois, en plus d'avoir fait l'objet de deux affiches, dont une
par le Ministère de l'éducation du Québec. On peut aussi en lire un extrait
dans la toute récente Histoire de la littérature québécoise (Boréal).
Si le
crétinisme était une maladie mortelle, Gaëtan Dostie ne serait plus de ce
monde depuis fort longtemps!
Marco Micone, 22 février 2008


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 avril 2010

    Contrairement à une trop grande majorité de Québécois artistiquement conservateurs, je n'hésiterai pas une seconde à défendre la légitimité de Speak What étant donné qu'elle est considérée comme de l'art, même par ceux qui refusent de l'admettre comme oeuvre à part entière.
    Pourquoi?
    Puisque premièrement l'art, dans sa nature, fait réagir. Puisque l'art est subjectif, il est tout-à-fait normal de voir certains s'identifier à une oeuvre et d'autres la rejeter, et cette caractéristique, visible dans les commentaires, prouve hors de tout doute que l'on est face à de l'art.
    Deuxièmement, l'art se doit d'attaquer et/ou de redéfinir les icônes et les certitudes de la société. Tous les progrès artistiques de ce monde sont basés sur un questionnement tout-à-fait légitime de l'art et des valeurs qui l'ont précédé. Dans ce cas-ci, on redéfinit le rôle idéalisé de la société Québécoise qui est passée en moins de trente ans du "dominé" au "dominant" par sa force démocratique. On ne pouvait pas, dans cette perspective, juger que Speak White de Lalonde restait d'actualité, puisqu'il ne parlait que de la dominance par l'argent de la culture anglaise alors que Speak What idéalise un mariage entre les cultures, une intégration à deux sens qui mettrait fin à l'exclusivité de la culture québécoise dans sa propre nation. Dans ce sens, l'oeuvre n'est en rien un plagiat ou une adaptation puisqu'elle reflète ironiquement que le Québec est incapable d'aller plus loin que son refus de la culture étrangère (dans le cas de Speak White, anglophone).
    Et je peux voir que dans certains cas, l'on refuse encore et toujours d'aller plus loin que Lalonde et le refus des années nationalistes au Québec (je suis pourtant souverrainiste ;). )

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2009

    Bonjourno, come stai ?
    Marco Micone, c'est décidément le meilleur. Chanceux est le Québec de vous avoir au sein de sa littérature et de sa communauté. "Speak What", tout comme "Le figuier enchanté" sont des oeuvres exceptionnelles. J'espère très bientôt avoir la chance de visiter votre village natal.
    Stéphanie, péquiste

  • Archives de Vigile Répondre

    8 janvier 2009

    Je trouve que vous avez eu raison d'écrire une nouvelle version de "SPEAK WHITE".
    Pourquoi? Je trouve que votre version.. Retrace la société québécoise d'AUJOURDHUI. Nous sommes plusieurs immigrants qui sont venu ici, pour se trouver une nouvelle vie. Votre version, démontre comment nous sommes.. Elle démontre aussi que nous devons nous unir en tant que nation et que.. dans le fond, l'identité Québécoise se forge et devient d'années en années, une idendité des plus riches sur le globe! Bravo !

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2008

    correctif: 13è ligne: "parlez-nous de votre Charte" RBG

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2008

    M. Marco Micone,
    j'aimerais comprendre votre texte, J'ai décidé de le lire comme si c'était un texte autonome. Speak What, ça veut dire quoi exactement. Qui prononce ces paroles et ces paroles s'adressent à qui?
    Il y a le "nous": "nous sommes cent peuples venus de loin"; "nous avions les mots de (...)" à l'imparfait donc nous n'avons plus les mots italiens, espagnols, russes ou japonais; "nos parents ne comprennent plus nos enfants": les parents parlent l'italien, par exemple, et les enfants parlent une autre langue: le français ou l'anglais?; "nous sommes étrangers:; "parlez-nous de votre Charte" la loi 101: pourquoi cet impératif? la Charte est-elle la bienvenue pour "partager vos rêves et vos hivers" ou est-elle sentie comme une imposition par le "vous" au "nous" des immigrants dont la langue maternelle est menacée.
    Il y a le "vous": "il est si beau de vous entendre parler de Nelligan et de Miron: il s'agit des Franco-Québécois à qui vous donnez un ordre: "parlez-vous de votre Charte" et à qui vous posez une question: "comment parlez-vous dans vos salons huppés? S'agit-il des Franco-Québécois bourgeois (huppés)? qui parlent comme des contremaîtres et dans quelle langue? "personne ne vous comprend à St-Henri et à Montréal-Nord" Pourquoi? "nous y parlons la langue du silence et de l'impuissance": est-ce le français? Qui parle de "productions, profits et pourcentages"? et dans quelle langue? et comme qui? "Imposez-nous votre langue (c'est la loi 101)"; ,"nous vous parlerons avec notre verbe bâtard et nos accents fèlés" en français mais avec un accent. De quoi? De notre histoire douloureuse autant que la vôtre "pour vous dire que vous n'êtes pas seuls".
    Si vous voulez avoir la gentillesse de m'expliquer. Après dix lectures, je suis toujours insatisfait. Il y a quelque chose de profondément ambigu dans votre texte. Ce titre de Speak what (répété), est-ce que c'est intrinsèquement nécessaire à votre texte à vous. Est-ce que la mise en parallèle avec Speak white est absolument nécessaire à la compréhension de votre texte? J'ai décidé de ne pas faire le parallèle pour voir si votre texte est autonome et pour éviter de me mettre en colère comme Gaétan Dostie qui n'est pas un "hurluberlu" encore moins un individu atteint de "crétinisme".
    Gaétan Dostie est un passionné de poésie québécoise. C'est une source documentaire et historique indispensable. Si un étudiant veut faire une étude sur un poète québécois ou sur la poésie québécoise, dans une rencontre d'une heure, Gaétan Dostie pourrait lui donner et lui expliquer cinq sujets de thèse de doctorat avec la documentation nécessaire.
    Si vous me répondez, je vous reviendrai. Votre texte m'irrite et je ne sais pas pourquoi. C'est embêtant. Comment se fait-il que votre appel du "nous" immigrant à la fraternité et au partage avec les Franco-Québécois ne m'atteint pas?
    Soit dit fraternellement, je suis d'origine italienne (j'ai passé les quatre premières années de ma vie dans le bas de la ville à Montréal chez mes grands-parents italiens (Piémont-Sicile) qui parlaient évidemment l'italien "cournoute", "va fan coule" (j'écris par oreille); je suis un docteur en lettres un peu rouillé mais ça me revient assez vite; j'ai enseigné la théologie en anglais deux ans au Loyola College (66-67;67-68); Gaétan Dostie a été mon éditeur chez Parti pris et j'ai de l'estime pour lui; vos qualificatifs m'ont fait de la peine. Si je revoyais Dostie, je lui serrerais volontiers la main. J'aimerais pouvoir dire qu'on vous fait une mauvaise querelle mais je ne le peux pas au moment où j'écris ces lignes. Ce que vous avez fait est extrêmement périlleux. Jusqu'à preuve du contraire, j'ai peur que votre poème ne soit pas le petit frère de Speak White mais en soit le parasite et je regrette de vous le dire, "paysan".
    P.S. Avant de vous écrire, j'ai lu le chapitre 3 du livre de Lise Gauvin "Langagement" qui analyse et compare Speak White et Speak What et je n'ai pas été satisfait.
    Robert Barberis-Gervais, Ph.D., Longueuil, 29 février 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2008

    Merci M. Micone pour le beau poème !
    Il est regrettable que certains compatriotes ne comprennent pas le sens donné à votre poésie. Le "Speak what" fait définitivement partie de l’Anthologie de la poésie québécoise à côté du "Speak white", quoi qu’en disent certains.
    Pardonnez à ceux qui n’ont pas compris vos allusions lyriques.

  • Raymond Poulin Répondre

    23 février 2008

    J'estime particulièrement malheureuse la réaction de madame Fortin. Somme toute, s'il est normal que Speak White ait d'abord été le fait d'une Québécoise, il n'en demeure pas moins remarquable et tout à votre honneur qu'il ait été relayé par un Québécois non pas d'adoption mais de choix, car enfin, plutôt que d'être "adapté", vous avez librement choisi et n'avez jamais prétendu surpasser le cri de Lalonde mais l'adopter, le confirmer et le prolonger en lui ajoutant votre adhésion. On ne peut à la fois réclamer que les nouveaux venus s'intègrent voire s'assimilent et leur reprocher de se fondre à l'âme de la nation en foulant le même sol que les nationaux. Le reste appartient aux mauvaises querelles des sectaires.
    Raymond Poulin, professeur de littérature

  • Mathieu Gauthier-Pilote Répondre

    23 février 2008

    Sachez, Monsieur Micone, que des propos qui puent l'ignorance et l'irrationnel comme ceux tenus par Danièle Fortin, des attaques contre la personne et l'œuvre d'un compatriote, qui a eu le courage déjà assez grand de parler et d'écrire sur la place publique, mais qui en plus tient un discours fort agréable et beau à entendre et généralement assez juste aussi, des propos laids et vulgaires, carrément insignifiants, qui nous viennent par trop régulièrement de certains nationaleux indignes de la justice de notre combat, sachez qu'il seront malheureusement toujours là, mélangés aux nôtres. Personne ne déplore la chose plus que moi.
    Le crétinisme de Gaëtan Dostie, sa ridicule croisade du droit d'auteur contre la liberté d'expression, est la honte de tout le monde littéraire au présent, au passé et au futur. Voyez d'ailleurs ce qu'un géant de la littérature française, Victor Hugo, qui était aussi politique, pensait du droit d'auteur :
    «Le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n'est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous»
    Il semble y avoir deux grandes classes de littéraires : ceux qui raisonnent de la même façon que les autres êtres humains, comme Hugo et, osons l'espérer, la majorité, à coup de raisonnements logiques et sur la base des faits (et qui savent embellir par la suite), et ceux-là qui ne raisonnent qu'à coup de superlatifs, d'hyperboles et autres exagérations, d'analogies et autres comparaisons tordues et comiques, comme si le style et l'embellissement de la forme faisaient seuls la vérité du fond.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 février 2008

    Monsieur Micone,
    Je ne comprends tout simplement pas cette colère que certains/certaines entretiennent envers vous.
    Que Speak white vous ai inspiré, moi, je trouce ça formidable. Ça prouve surtout que vous l'avez lu, que vous en êtes approprié le sens.
    Mmichèle Lalonde dit à la fin de son poème :
    "Nous savons que nous ne sommes pas seuls"
    Ce à quoi vous répondez:
    "Nous sommes cent peuples venus de loin
    pour vous dire que nous n'êtes pas seuls"
    Merci, monsieur Micone, de vous associer à nous. Et je dis bien sûr "Oui" aux rapprochemnts que vous proposez.
    Nous savons vous et moi que les dogmatismes mènent à l'intolérance. En tant que souverainiste, qu'il doit vous être pénible d'avoir à affronter autant d'incompréhension! En tout cas, ce l'est pour moi...
    Au plaisir

  • Archives de Vigile Répondre

    23 février 2008

    Madame Fortin écrit: « La parole de Michèle Lalonde suffit», incluant sans doute le mot d'ordre adressé aux immigrants: « change de langue et tu feras partie des miens». Est-ce du dogmatisme, de l'intégrisme ou tout simplement de l'arrogance?
    Un mot sur la présumée inauthenticité de mon poème: la littérature n'est-elle pas aussi une suite d'emprunts, de réécritures, de recyclages et de contaminations?
    Il n'y a pas de discussion possible avec des nationalistes comme Mme Fortin qui, après avoir sacralisé la langue, sacralisent aussi la littérature.
    Je l'invite a relire mon poème. Elle y verra peut-être l'appel à la solidarité qui en est l'idée centrale.
    Marco Micone ( francophone ayant l'italien comme langue maternelle)

  • Danièle Fortin Répondre

    22 février 2008

    Monsieur Micone,
    Ce que vous ne semblez pas saisir de mon propos réside dans le fait que, contrairement à votre « Speak What », le poème de Michèle Lalonde, est indéniablement un chef-d'œuvre dans la mesure où le particulier qui s'y dégage rejoint l'universel ( le thème de la dénonciation de l'oppresseur ).
    Or, ce que je retiens de votre « pastiche », c'est qu'il tente de répondre par une seconde (et forcément superflue) universalité déjà présente dans le poème de Lalonde. « Speak White » s'adresse à tous les peuples en lutte de la Terre. Il vous concerne autant qu'il me concerne. Jusqu'à la libération nationale, notre résistance ne saurait se contenter de bons sentiments et surtout de redites autant dans la forme que dans le contenu. La parole de Michèle Lalonde suffit. Faute d'une identité qui se joindrait à d'autres identités déjà inscrites dans le monde, il ne nous reste que « les chants rauques de nos ancêtres [...], le chagrin de Nelligan » et l'indignation de Michèle Lalonde.
    À vous d'y faire écho autrement que par le biais du simulacre.
    Danièle Fortin

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2008

    Danièle Fortin a raison: il n'y a qu'un seul Speak White comme il n'y a qu'un seul Speak What.
    Marco Micone

  • Danièle Fortin Répondre

    22 février 2008

    Il n'y a qu'un SEUL « Speak White » comme il n'y a qu'un seul « Guernica » et qu'un seul « Pido silencio ».
    Qu'il s'écrive une, trois, dix, mille versions ou variations et autres pastiches du chef-d'œuvre national qu'est « Speak White » de Michèle Lalonde, ces textes seconds n'en resteront pas plus et pas moins que... seconds.
    Danièle Fortin