Monsieur Micone, voilà vingt ans que vous êtes sourd et aveugle!

Que nous, Québécois, soyons les oppresseurs des allophones comme les anglophones du Canada le sont pour nous, dépasse l'entendement!

"Speak White" - "Speak What"

Dans un article d’André Lachance, paru dans Recto-Verso, mai-juin 1999, sous le titre de Marco Micone. [" L’immigration. Ni traduire, ni
trahir"->http://archives.vigile.net/99mai/micone.html], vous dites :

«Michèle Lalonde a fomenté cette petite tempête médiatique car elle n'était pas d'accord avec le message politique de mon petit poème» (...) «Son texte est un classique et elle n'accepte pas qu'on le réutilise. On fait semblant de me reprocher d'avoir plagié la forme mais ce qui fait vraiment problème, c'est le contenu. Dans Speak What, je dis simplement que nous, les allophones, nous subissons ce que vous, les francophones, vous avez subi de la part des anglophones du Canada. C'est ça qu'elle n'a pas aimé.» Cité par Gaston Boivin, sur Vigile (27 mars 2008).

Que depuis vingt ans Monsieur Micone n'entende que ce qu'il veut bien
entendre, qu'il reconnaisse lui-même des accusations de « plagiat » quant à
la forme et qu'ensuite il se vante d'intimidation, qu'il se farcisse
d'insultes, de mépris arrogant, le juge et le discrédite.
Que nous, Québécois, soyons les oppresseurs des allophones comme les
anglophones du Canada le sont pour nous, dépasse l'entendement!
Les analyses de Monsieur Barberis-Gervais, et celle de Monsieur Gaston
Boivin sont éclairantes et plus que jamais pertinentes; j'invite le
lecteur à les relire et à les méditer. D'ailleurs ne sortent de Monsieur
Micone, qu'anathèmes et autres formes d'intimidation, jamais une seule
explication.
Si pour vous le « plagiat » est immoral, le palimpseste est carrément
odieux, dégradant. Allez lire ce que Richard Martineau écrit sur vous dans
le Journal de Montréal. Voyez que « nous » ne somme pas seuls! Que plutôt,
voilà vingt ans que vous êtes sourd et aveugle!
Vous vous prétendez indépendantiste! À lire vos déclarations colligées par
Gaston Boivin, force est de s'interroger sur la sorte « d'indépendance » à
laquelle vous vous ralliez!
Avec des alliés tel que vous, nous n'avons même pas besoin d'ennemis!
Gaëtan Dostie
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
***

Un débat passéiste
Parlons de l'état de santé du français, maintenant. Hier matin, en buvant mon café, j'ai lu une [entrevue avec l'écrivain québécois d'origine italienne Marco Micone->11578].
Selon le romancier, l'actuel discours sur la langue française est alarmiste, passéiste et ethnocentrique.
«Le discours très étriqué sur la langue nous empêche de prendre conscience d'une réalité bien plus riche et bien plus actuelle, qui est celle du caractère cosmopolite de Montréal», dit monsieur Micone.
Deux heures après avoir lu cette entrevue, je suis allé voir une amie hospitalisée à l'Hôpital général de Montréal.
L'infirmière, qui ne connaît pas un traître mot de français, lui parle en anglais. Le médecin, qui ne connaît pas un traître mot de français, lui parle en anglais. Et le menu qu'on lui a donné pour qu'elle puisse commander ses repas est entièrement en anglais. Mais pourquoi se plaindre, hein?
Comme le dit monsieur Micone, ça fait partie de la réalité ô combien riche et ô combien actuelle du caractère cosmopolite de Montréal...
Speak white
Dans la chambre de mon amie, il y avait une francophone de 83 ans qui tentait d'expliquer à l'unilingue anglophone qui prenait soin d'elle qu'elle avait besoin de la bassine.
J'aimerais ça que monsieur Micone aille voir cette dame et qu'il lui explique en quoi «l'actuel discours sur la langue française est alarmiste, passéiste et ethnocentrique...». Je suis prêt à l'accompagner, s'il le désire.
Je voudrais entendre cet intellectuel respectable expliquer à cette dame de 83 ans pourquoi il trouve le débat sur la langue «lassant».
Il me semble que ça serait intéressant, comme rencontre, non?
Richard Martineau, Voyage au bout de l'enfer, JdeM 4 février 2008


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Gaëtan Dostie Répondre

    28 mars 2008

    J'apprécie, Monsieur, votre rigueur, votre subtilité, votre sens de la nuance ou de la nuisance, c'est selon. La littérature même à tout, pourvu qu'on en sorte!
    Même francophones, nos capitalistes fonctionnent à l'identique des anglophones. La langue existe-t-elle pour un capitaliste nord-américain?
    Nous sommes quelque part autour de 2% des nord-américains, je sais...
    Les créateurs francophones apprennent vite cette réalité à moins qu'ils ne se transforment en ce que Miron appelait des « bilingues de naissance ».
    Porte/Door ouvre la caverne d'Ali Baba et les voûtes des subventionneurs.
    Tout capitaliste en fait son crédo, pourquoi pas n'importe qui!
    Si ce n'était qu'opinions toutes variantes permises, déblatérer tenant du sport,
    l'infini n'a pas de limite. Votre constat n'est pas une solution plutôt une impasse.
    Il est tant de variantes de l'idée d'indépendance qui s'affrontent, s'élaborent, bien sûr!
    Je ne connais guère la vôtre et ce que je connais des idées toute métropolitaines de M. Micone, ne m'incite guère à les partager.
    La poésie n'est pas innocente; le palimpseste surtout pas. S`instituer poète, en pervertissant un poème flambeau, lui opposer un discours purement politique et réducteur, moi je trouve ça indécent, qu'un réputé grand critique y détecte même un « poète »!
    Monsieur Micone peut bien débattre des idées qu'il veut, soit. Prétendre que sa joute idéologique fait de son texte un des « plus beaux poèmes » du Québec, c'est une injure littéraire. Le texte de Micone n'est qu'une censure de l'autre, sa caricature, ce n'est en rien un poème original, même pas un poème tout court! Les anthologies qui le reproduisent font avant tout oeuvre idéologique; leur présentation de ce texte en fait foi!
    Nous sommes à l'ère des humoristes, donc tout est risible. Ce n'est pas à l'un des poèmes les plus réducteurs que je connaisse, ce « Chant national » de Sir Bazile Routhier, dont le premier huitain seul nous a été asséné comme hymne national du Canada, à la veille du référendum de 1980, qu'on s'attaque n'est-ce pas! Les subventionneurs vous le feraient comprendre!
    Gaëtan Dostie

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2008

    Il est intéressant d'observer le glissement de sens dans la phrase de Gaëtan Dostie quand il affirme :
    « Que nous, Québécois, soyons les oppresseurs des allophones comme les anglophones du Canada le sont pour nous »
    et Micone qui disait justement :
    « nous, les allophones, nous subissons ce que vous, les francophones, vous avez subi de la part des anglophones du Canada. »
    Est-il possible de déformer le sens d'un propos avec plus de grossièreté?
    L'oppression, bien réelle, vient autant des capitalistes francophones, qui ont les mêmes intérêts et préoccupations, obéissent aux mêmes oracles que les capitalistes anglophones! Les francophones n'ont pas le monopole de la vertu!
    Le simple gros bon sens, un peu moins de susceptibilité et beaucoup plus d'autocritique suffisent pour le comprendre!
    Mais pour les ultra-sceptiques, il y a une réalité statistique qui espérons le les amènera au moins à réfléchir :
    « Est-ce qu'on est en train de former, à même la population allophone, un sous-prolétariat de langue française qui va remplacer les coupeurs de bois et les porteurs d'eau qu'étaient les francophones vis-à-vis l'ancienne population britannique? » a demandé le mathématicien Charles Castonguay aux commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor.
    Et pourquoi s'identifier à des oppresseurs? Parce qu'ils sont francophones? Ça n'a pas de sens. Ça dépasse l'entendement.
    Gaëtan Dostie écrit : «Les analyses de Monsieur Barberis-Gervais, et celle de Monsieur Gaston Boivin sont éclairantes et plus que jamais pertinentes ; »
    Soyons sérieux. Il n'y a pas un seul élément d'analyse dans ces opinions qui partent de la prémisse que Micone ment sur le sens qu'il donne à son poème, ment sur ses convictions politiques souverainistes et doit être combattu comme une taupe infiltrée dans nos rangs. Proprement ridicule et déshonorant.
    Si vous cherchez des analyses, considérez plutôt celles d'un mathématicien comme Charles Castonguay qui démontre, avec des chiffres, que les allophones qui s'insèrent dans le milieu francophone sont systématiquement plus pauvre alors qu'ils sont plus scolarisés que la moyenne.
    Est-il possible de traiter d'un sujet aussi sérieux que l'indépendance politique des Québécois avec sa tête autant qu'avec ses tripes? Il n'y a pas lieu d'opposer l'un à l'autre : les deux sont utiles, les deux sont humains.