Falardeau dans les champs (de bataille)

Dans toute lutte politique, le contrôle de l’histoire est un élément clé.

Petitesse



Le cinéaste et polémiste Pierre Falardeau promet de perturber la commémoration de la bataille des Plaines d’Abraham, prévue pour cet été par la Commission des champs de bataille nationaux. «On va leur en faire une célébration. On va en organiser une. Tu vas voir qu’il y en a qui vont se faire brasser le cul. Les touristes à Québec, j’en ai rien à crisser. Arrêtez de rire de nous autres, c’est terminé», a déclaré M. Falardeau à la Presse canadienne.
La petite controverse sur l’affrontement entre Montcalm et Wolfe, vieux de 250 ans, se poursuit donc. Vendredi, la ministre fédérale responsable de la région de Québec, Josée Verner, a déclaré que la commémoration aurait bel et bien lieu. Et le lieutenant québécois du chef libéral Michael Ignatieff, Denis Coderre, a évoqué la possibilité qu’il assiste lui-même aux activités. «Ce n’est pas une fête de la défaite, c’est un devoir de mémoire. S’il y a des événements dans notre vie qui ne font pas notre affaire, on ne doit pas les effacer, on doit apprendre d’eux», a dit M. Coderre.
Venant de Pierre Falardeau, l’argument selon lequel on ne devrait pas commémorer un événement historique parce qu’il s’agit d’une défaite est étonnant. M. Falardeau n’a-t-il pas réalisé les films Octobre et 15 février 1839? Que faisait-il alors, sinon raconter des moments difficiles de l’histoire du Québec?
On dira que ce qui est inacceptable, c’est que la commémoration prévue par le gouvernement fédéral aura des allures de fêtes. Cela n’est pas évident du tout. À part un bal, le reste des activités semblent empreints de sobriété et d’objectivité. Une objectivité certainement aussi grande que ce qu’on trouve dans les scénarios de M. Falardeau.
On sent que ce qui dérange beaucoup des opposants à cette commémoration, ce n’est pas vraiment qu’on rappelle la bataille des Plaines. C’est plutôt le fait que ce rappel historique n’est pas sous leur contrôle, comme c’est le cas pour les commémoration des Rébellions de 1837-38 par exemple, ou pour les soirées rappelant les référendums de 1980 et de 1995. (Lors de ces dernières soirées, où les indépendantistes ne célèbrent pourtant pas des victoires, n’y a-t-il pas un côté festif, des chansons, etc.?)
Dans toute lutte politique, le contrôle de l’histoire est un élément clé. Depuis une quarantaine d’années, les souverainistes québécois dominent largement à ce chapitre. De toute évidence, c’est un avantage qu’ils n’ont pas l’intention de céder à leurs adversaires.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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