Présence irrésistible

Ici, plénitude et amplitude se rejoignent

1759-2009 : la résistance


La guerre est détestable. Guerre de mort ou jeu de guerre. Toute guerre est lamentable.
Rappelons-nous Tian’anmen. L’homme debout, debout, debout… le char d’assaut interloqué, figé, bloqué. Présence irrésistible de l’homme debout! Puissance de la légitimité et de la noblesse.
Ce qui est arrivé en l’an passé pour le 400e, ce qui s’est préparé pour cet été du 250e , nous appellent à une telle présence, à une présence sans faille. À une présence pleine. Notre présence nationale est quelque peu vermoulue. Trouée comme gruyère. Nous devons la rendre irrésistible.
Irrésistible deviendra-t-elle quand elle réunira résolument. Quand nous aurons trouvé, comme dit la chanson, les mots qui nous ressemblent, les mots qui nous rassemblent. Il faut nous en remettre au pouvoir des mots. Les mots révélateurs de l’avenir d’une commune aspiration. Les mots porteurs d’expériences de longue venue. Les mots inspirateurs des œuvres à initier, à développer, à parachever dans le toujours très actuel quotidien, jonction de l’avenir et du passé. Seule la puissance de semblables mots peut nous amener à convenir d’une attitude commune, de gestes à partager, d’une commune stratégie exigée par l’achèvement, l’accomplissement de notre être commun, de notre être national. Notre présence alimentée au langage approprié doit devenir irrésistible d’attirance pour tout concitoyen. L’accession au pays désiré en dépend. Or des commentaires médiatiques des récentes controverses canado-québécoises font un étalage malicieusement réjoui de l’étroit nationalisme des souverainistes-indépendantistes québécois pris d’un nouvel accès de pétarades verbales. Cela n’affecte pas les convaincus. Mais cela contribue à tenir les autres éloignés. D’où l’inéluctable autocritique : le langage nationaliste se tient-il toujours à la hauteur des aspirations qui l’habitent? Évoque-t-il, ici et là, des recours qui court-circuitent l’authentique pouvoir de la parole? Il nous faut aller voir si le discours est toujours vêtu de la noblesse de la nation.
Irrésistible aussi doit être notre présence face aux puissances adverses. Un peuple unifié, debout, en marche rassemblée et serrée, se fait respecter. D’abord parce qu’il obéit à des mots originels, des mots sources d’être en commun, des mots de partage. Puis parce que ce langage peut être entendu, reçu ou respecté par les gens d’à côté et d’au loin. Il faut être barbare ou insensé pour ne pas s’arrêter, se replier devant une telle fermeté, une semblable très humaine cohésion dans la poursuite absolument légitime de notre être national français. Notre nation souffrira de tout nationalisme qui l’expose malheureusement à des attaques ruineuses par leurs effets dans l’opinion dont il ne faut pas sous-estimer la puissance. Il y a là des chars d’assaut à surveiller, à bloquer.
Donc présence irrésistible parce que pleine. Pleine de légitimité. Pleine de moyens et d’objectifs honorables et souhaitables pour une société d’humains. Ici, plénitude et amplitude se rejoignent. Présence ample, en effet, par la place faite aujourd’hui et demain à quiconque veut édifier avec nous la nation québécoise. Présence ample aussi par notre propre participation nationale au devenir commun de l’humanité.
Présence irrésistible. Ainsi aucune possibilité réelle de vilipender de l’intérieur cette présence nationale. Aucun prétexte, aucune allégation valable pour assombrir, pour attaquer, pour assiéger de l’extérieur cette stature de légitimité et de noblesse.
Alors, comme chante l’autre chanson, tout soldat se sera fait troubadour!
Fernand Couturier

17 février 2009


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2 commentaires

  • Fernand Couturier Répondre

    18 février 2009

    À Nicole Hébert
    Merci pour votre commentaire.
    Les tout derniers propos d'André Juneau démontrent comment les signes annonciateurs de violence peuvent être montés en épingle et servir de prétexte pour taire les vrais motifs du programme partiellement annulé. Une échappatoire fort commode pour sortir d'embarras. Ainsi les intentions politiques inavouables au public sont laissées en arrière-plan et le premier boutefeu peut se transformer en protecteur des petits et des innocents.
    Centrés et en contrôle, comme vous dites si bien, il importe de poursuivre nos réclamations légitimes. Plaines et Histoire sont une occasion rêvée de poser pacifiquement des gestes de souveraineté, de contribuer concrètement à l'arrivée du pays.
    Fernand Couturier

  • Nicole Hébert Répondre

    17 février 2009

    Oui, je suis d’accord. La fierté et l’assurance en imposent toujours. Elles imposent le respect et l'envie d'imitation; l'envie de joindre les rangs. Elles sont comme vous dites une "présence irrésistible"! J'ajouterais "désarmante"! Et j’ai eu quelque peu le sentiment d’observer cette sorte de dignité chez les manifestants du RRQ –et/ou de ses sympathisants - présents à l’extérieur de la conférence de presse de M. Juneau, tel que présenté aux nouvelles de ce midi. Merci à eux! J’étais fière de leur calme et de leur contrôle devant un excité fédéraliste récidiviste et menaçant, violence que ni Mme Verner ni les journalistes – étrangement - ne dénoncent! Mais pour en revenir à vos propos, le jour où nous, Québécois souverainistes réunis, aurons découvert et assumé cette force collective tranquille - qui fait penser à la maîtrise intérieure prônée par les arts martiaux japonais et qui ne nécessite aucune violence - nous pourrons faire le Pays car nous aurons convaincu les % manquant. Il n'y aura plus de place pour la peur. Je trouve que les évènements actuels autour de cette entreprise commune de récupérer notre butin – Plaines et Histoire – se prêtent bien à cette révélation de notre force collective. Soyons centrés, en contrôle. Soyons Présents et prenons cette parole pleine et ample partout. Merci pour ce texte! je souhaite qu'il soit visité et commenté amplement!