S'il n'a pas voulu s'en prendre directement aux militants indépendantistes, le premier ministre a fait remarquer que le Parti québécois entretenait «des liens» avec les mouvements à l'origine des «dérapages».
Simon Boivin - (Québec) Le PQ doit répondre des «liens qu'il entretient» avec ceux qui ont prôné la violence dans la saga de la bataille des plaines d'Abraham, affirme Jean Charest.
Le premier ministre est revenu sur l'annulation de la reconstitution controversée, hier.
Il a dénoncé les «dérapages» auxquels le débat a donné lieu. Une allusion aux propos d'un porte-parole du Réseau résistance du Québécois, un regroupement souverainiste, selon lesquels certains militants faisaient «de véritables appels au meurtre».
«Ça, pour la société québécoise, c'est une fausse note qu'il faut relever, a commenté M. Charest. On veut vivre dans une société où on peut avoir des discussions et des débats sans tomber dans le panneau des dérapages et des allusions à la violence.»
Le PQ a-t-il sa part de responsabilité dans ce «dérapage»? « Posez la question à Mme Marois, a suggéré M. Charest. Les liens qu'ils entretiennent avec ces mouvements-là... C'est à eux de répondre.»
Il n'a pas élaboré sur les «liens» en question.
L'allusion a toutefois fait rager le député péquiste Stéphane Bédard. Le parti souverainiste s'est dissocié de tout appel à la violence, plaide-t-il. Selon lui, le premier ministre ne cherche qu'à faire diversion pour éviter de parler de sa gestion de l'État.
Le fait que les deux organisations partagent un rêve indépendantiste ne les lie pas pour autant, poursuit-il. «Tous les fédéralistes qui ont fraudé dans le scandale des commandites, est-ce qu'on les met tous dans le même paquet nous autres?» demande M. Bédard.
Le site Internet www.leQuébécois.org comporte des sections d'information sur le Réseau de résistance et le Journal Le Québécois, dans lequel des députés péquistes achètent parfois de la publicité. Une section renvoie aux sites de diverses organisations indépendantistes, dont le Bloc québécois et le Parti québécois.
Si les liens dont parle M. Charest ont trait à la publicité mise dans le Journal, «c'est ridicule», affirme M. Bédard. «À chaque année, je souhaite joyeux Noël dans Le Quotidien, qui fait partie du groupe Gesca de Paul Desmarais, dit-il. Est-ce que ça veut dire que je fais partie de la grande famille fédéraliste? Plein de députés le font comme ils le font dans plein de médias locaux. Voyons donc.»
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