Du chemin à faire

Québec 2007 - Parti Québécois

Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a choisi de faire du «redressement» de l'économie du Québec un des thèmes de sa campagne électorale. «Quand on regarde le tableau de bord de l'économie du Québec, on peut dire que les résultats ne sont pas au rendez-vous et que M. Charest en porte une grande responsabilité», a-t-il lancé récemment devant ses militants.
M. Boisclair a cité des chiffres qu'il dit «incontestables»: croissance économique «anémique», investissement privé «en chute libre», «situation lamentable» dans les régions. On ne s'en étonnera pas: le chef de l'Opposition trace un portrait excessivement sombre de la situation économique du Québec.
Il est vrai que la croissance économique a ralenti, mais c'est aussi le cas dans d'autres provinces. Dans l'ensemble, l'économie du Québec reste moins dynamique que celle du reste du pays, comme elle l'est depuis au moins 25 ans, quel que soit le parti au pouvoir.
Par contre, la situation du marché du travail a rarement été meilleure: un taux de chômage sous les 8%, une clientèle de l'aide sociale de moins en moins nombreuse. Quant aux régions, si certaines sont en difficulté, plusieurs autres s'en tirent mieux. En fait, 9 des 16 régions administratives de la province ont connu depuis 2003 une hausse de leur taux d'emploi, y compris le Bas-Saint-Laurent, l'Abitibi-Témiscamingue et la Côte-Nord.
Le «tableau de bord» n'est donc pas aussi déréglé que voudrait le faire croire M. Boisclair. Ce qui ne veut pas dire que le gouvernement Charest a de quoi pavoiser. En premier lieu, rien n'indique qu'il soit de quelque manière responsable de ce qui va bien. La diminution du chômage, par exemple, avait commencé bien avant que les libéraux n'arrivent au pouvoir en 2003.
Ensuite, les péquistes soulèvent un réel problème lorsqu'ils déplorent la chute relative de l'investissement privé au Québec. C'était pourtant un des principaux chevaux de bataille de Jean Charest lors de la campagne électorale de 2003. «Le Québec reçoit en deçà de 18% des investissements privés au Canada alors que le Québec compte 24% de la population canadienne», aimait-il souligner. Or, depuis qu'il est premier ministre, la part du Québec a glissé encore plus bas, à 16,5%! Oui, des investissements importants ont été annoncés ces dernières semaines et les économistes s'attendent à une croissance plus rapide des investissements cette année et en 2008. Toutefois cette croissance restera plus faible qu'en Ontario.
André Boisclair n'a donc pas tort de dire que «les résultats ne sont pas au rendez-vous». Pas parce que la situation économique du Québec est catastrophique mais parce que les libéraux, comme tous les partis en campagne électorale, ont voulu faire croire qu'ils pourraient aisément résoudre les faiblesses économiques du Québec. Or, même si les changements qu'ils ont apportés aux outils d'intervention de l'État québécois étaient nécessaires, on voit que les choses sont moins simples qu'ils ne le prétendaient lorsqu'ils étaient dans l'opposition. Et qu'il reste beaucoup de chemin à faire pour que le Québec «se situe dans le peloton de tête des provinces et États nord-américains les plus prospères», objectif fixé par la plate-forme libérale de 2003.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

  • 307 071

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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