Malorie Beauchemin - Une quinzaine de circonscriptions feront la différence à l'issue du scrutin, selon André Boisclair, qui espérait encore, hier, pouvoir former un gouvernement majoritaire.
«J'ai regardé très attentivement les sondages qui sont faits chez nous. Vous savez, ça va être des luttes très serrées, a dit hier le chef du Parti québécois dans son dernier point de presse de la campagne. Il y a 15, 20 comtés où nous-mêmes nous avons de la difficulté à voir de quelle façon ça va balancer. Tout est possible.»
Dans un dernier sprint, il visité quelques-unes de ces circonscriptions de la Montérégie où rien n'est acquis. Après être allé prêter main-forte en matinée à Marc Laviolette, dans Soulanges, M. Boisclair a fait un saut dans Shefford pour appuyer Paul Sarrazin.
En après-midi, le chef péquiste a visité Chambly et Marguerite-d'Youville, deux circonscriptions de la Rive-Sud qui avaient voté pour le PQ en 1998 mais qui sont passées au Parti libéral en 2003, dans un mouvement de contestation des fusions municipales.
De récents sondages y ont prédit des luttes à trois impossibles à départager, qui pourraient même avantager les candidats adéquistes.
Pour cette dernière journée de campagne, le chef a pu profiter de l'appui des Pierre Curzi, Bernard Drainville, Camil Bouchard, Daniel Turp, Louise Harel et Diane Lemieux. L'ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin était même dans Chambly pour appuyer celui qui pourrait devenir son successeur dans cette circonscription, Bertrand St-Arnaud, qui était autrefois son chef de cabinet.
M. Boisclair a ensuite fait un saut dans Crémazie, où l'ancien premier ministre Jacques Parizeau était aux côtés de sa femme, la candidate Lizette Lapointe.
Toute la journée, le chef péquiste a appelé les Québécois à aller voter, les invitant à «se débarrasser» du gouvernement libéral. «Prendre cinq minutes pour se débarrasser pendant cinq ans de Jean Charest, il me semble que c'est une bonne aubaine», a-t-il répété inlassablement. Selon lui, le chef libéral a manqué à «la tradition de notre régime politique, qui est de respecter ses engagements».
«On a vu un homme gagner en 2003. Est-ce qu'il a été un bon chef d'État, M. Charest? La réponse, les Québécois vont lui donner demain. Je pense que c'est non », a souligné le chef péquiste.
Mario Dumont n'est pas non plus «digne d'être un chef d'État», soutient M. Boisclair, qui reproche au chef adéquiste ses déclarations des derniers jours à son égard. M. Dumont a notamment comparé le chef péquiste à un «bébé gâté» qui fait «la danse du bacon s'il n'a pas ce qu'il veut». M. Boisclair a pourtant continué hier d'affirmer que le chef adéquiste pourrait se rallier à la cause souverainiste advenant un nouveau référendum, et ce, même si M. Dumont a catégoriquement rejeté cette possibilité la veille.
À plusieurs reprises, le chef du PQ s'est dit serein et confiant. «J'ai fait du mieux que j'ai pu», a-t-il déclaré devant des militants.
Après 33 jours de campagne et 8000 km parcourus en avion et en autocar, c'est un André Boisclair très émotif qui a terminé sa tournée en fin d'après-midi à la permanence du Parti québécois, rue Papineau, à Montréal. Il a remercié ses militants et son équipe, qui ont travaillé d'arrache-pied dans les dernières semaines.
L'équipe du Parti québécois estime à 500 000 heures le temps consacré à la campagne par des dizaines de milliers de bénévoles, qui ont, notamment, fait plus de cinq millions d'appels téléphoniques, selon Louis-Philippe Bourgeois, directeur de la campagne péquiste. Aujourd'hui, ils seront quelques 15 000 à l'oeuvre, dont 3000 au téléphone pour inciter les électeurs à aller voter.
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