Commentaire - "Un vent de fraîcheur dans le paysage politique québécois"

Option nationale


Félicitations, monsieur Cloutier, à vous, monsieur Aussant, madame Lapointe et tous les membres d’Option nationale qui ont contribué, par leur présence, la qualité de leurs interventions, leur enthousiasme et leur intelligence à lancer, pour de bon, le parti dans l’arène politique québécoise. Le vaisseau est maintenant lancé, reste à recruter et entraîner l’équipage, car la mer sera assurément houleuse et les navires ennemis ne nous feront pas de quartier (comme ON n’en fera pas pour eux non plus !).
N’ayant pas été présent, puisque toujours membre et militant au PI, c’est avec joie que je constate qu’ON a déjà ramené à ses premiers amours mon mentor politique, Jean-Claude Saint-André, en plus de la présence des Lisette Lapointe et Pierre Curzi. Je garde toujours une certaine réserve envers le nouveau parti pour ce qui est de l’effectivité et de l’irréversibilité de la déclaration d’indépendance et la politique d’immigration, mais me réjouis du fait qu’on recommencera enfin à parler d’indépendance et de ce qu’elle nous permettra de faire. Si Jean-Martin Aussant peut convaincre d’autres têtes d’affiche reconnues pour être des inconditionnels de l’indépendance et être invité rapidement à des émissions d’affaires publiques de grande écoute, il n’y a pas de doute que l’idée d’indépendance retrouvera son lustre d’avant 1995 dans l’opinion publique.
Le commentaire de M. René-Marcel Sauvé est très pertinent et je suis d’accord avec lui que les questions de sécurité et de reconnaissance internationale ne soient pas abordées aussi ouvertement sur un site ouvert comme Vigile.net. Ce sont les seuls aspects du programme d’Option nationale avec lesquels je partage l’opinion de Pauline Marois de ne pas faire de "stratégie ouverte".
Les gens ont droit de savoir ce en quoi ils doivent s’attendre en élisant une majorité de député(e)s "onistes". Si, pour quelque raison que ce soit, réaliste, hypothétique, stratégique, tactique, rationnelle ou non, le Canada anglais, les États-Unis, la minorité anglophone du Québec, les milieux d’affaires ou la communauté internationale ne réagissaient pas comme prévu, c’est le devoir de rigueur, de prudence et de respect des Québécois(e)s qui commandent que la direction du parti soit prête en tout temps à faire face à la musique.
Pour mon cas personnel, si les GI-Joes ou les Tommies s’avisaient de violer les lois internationales pour nous écraser par la force, donnez-moi une MG42 avec une bonne provision de cartouches et je ferai tout en mon pouvoir pour leur rendre la vie difficile !
Cependant, je conviens facilement que nous ne trouverons pas nécessairement 500 000 illuminés comme moi à préférer mourir en braves patriotes que subir un nouveau traumatisme collectif comme 1759, 1837-38 ou même 1970. Juridiquement et diplomatiquement, il y a des réalités géopolitiques, des principes ou traités internationaux et autres jurisprudences qui devraient, à tout le moins, obliger "l’ennemi" à y réfléchir à deux fois avant de céder à l’impulsivité ou l’émotivité du moment.
Je ne souhaite pas longue vie à Option nationale, non pas par antipathie, mais par souci d’efficacité et par patriotisme. La boutade voulant "qu’on mesure l’efficacité de l’action d’un parti par la brièveté de son existence" trouve tout son sens quand on analyse le sort du Bloc québécois et du Parti québécois.
P.S. N’ayez crainte : si l’élection est déclenchée et que le PI n’est pas en position de concurrencer ON comme moyen de donner son 4% au PQ-Marois et à la vermine libérale, vous pourrez compter sur moi comme militant, baîlleur de fonds et même candidat officiel du parti si nécessaire !
***
... se joindre aux jeunes allumés
Effectivement, monsieur Parent, la couverture médiatique a été respectueuse et encourageante, mais ça avait également été le cas pour l’assemblée de fondation du PI (http://www.vigile.net/Le-nouveau-Pa...). On sait ce qui est arrivé par la suite.
Malheureusement, malgré la tendance spectacle des émissions d’affaires publiques comme Larocque-Lapierre, voici le contenu du courriel que j’ai envoyé à nos deux "gonzos" le 17 février dernier afin d’inviter au moins Jean-Martin Aussant à leur émission :
Sous le titre : "Oui, il y a d’autres choix que de la marde !"
"Bonjour messieurs Larocque et Lapierre,
Je vous écoute religieusement chaque dimanche midi à votre émission à TVA. En espérant que Quebecor ne censure pas les opinions politiques comme le font Gesca et la SRC, je vous considère comme deux journalistes politiques consciencieux et rigoureux.
Vous n’êtes pas sans savoir que les médias, depuis le vol du 30 octobre 1995, ont complètement évacué la question de l’indépendance du Québec de l’écran radar et semblent s’être donnés comme consigne non écrite de n’envisager la politique québécoise que dans le spectre strictement provincial. Ainsi, même si de nouveaux partis politiques se sont constitués depuis 17 ans, les maisons de sondage ne listent que les "trois grands partis" - parfois quatre - comme options de réponse possibles. En occultant systématiquement des partis comme le Parti indépendantiste (PI) ou Option nationale (ON), les électeurs ont ainsi l’impression qu’ils sont condamné(e)s à choisir toujours entre les mêmes partis (PLQ-PQ-ADQ - maintenant CAQ pour rencontrer la mode du jour) en qui ils ont totalement perdu confiance. Pour citer Pierre Falardeau, "D’la marde rouge, d’la marde bleue ou d’la marde verte, c’est pareil, c’est d’la marde, bordel !"
Je ne sais pas si d’autres auditeurs vous l’ont confié, mais j’ai le sentiment qu’une "chape de plomb" s’est abattue sur le Québec depuis le départ de Jacques Parizeau. Depuis que Jean Charest a pris le pouvoir et placé ses pions dans ce qu’il n’a pas déjà démantelé de l’État québécois pour le mettre au profit de ses ’tits-n’amis baîlleurs de fonds du PLQ, c’est encore pire. Depuis que le Parti québécois, en tassant carrément son option - confondue avec le moyen parmi tant d’autres qu’est le référendum - pour sombrer dans le carriérisme et la petite politique à courte vue, est carrément devenu un "vieux parti" comme les autres. Depuis la crise des "accomodements (dé)raisonnables" qui a servi pour un temps l’ex-ADQ et dont le PQ s’est refusé d’exploiter pour retomber sur ses rails, on constate une baisse continuelle du taux de participation aux élections provinciales - et fédérales - au point que les abstentionnistes formeraient un gouvernement majoritaire s’ils étaient fédéré(e)s en parti politique !
Et, pourtant, n’avons-nous jamais signé cette constitution de 1982 que les fédéralistes et la complaisance - sinon la consigne - des médias semblent avoir rentrée dans l’inconscient des Québécois(e)s comme si leur premier ministre l’avait signée et qu’elle était légitime ?
Si TVA veut démontrer - et se démarquer de son rival héréditaire d’obédience fédérale - qu’elle cherche à aider la population à faire des choix éclairés plutôt que de verser strictement dans la politique-spectacle, pourquoi n’invitez-vous pas chacun leur tour MM. Michel Lepage (PI), Jean-Martin Aussant (ON) et Amir Khadir (ou Mme Françoise David) de QS répondre à vos questions et expliquer aux auditeurs comment, en élisant une majorité de député(e)s clairement affiché(e)s comme indépendantistes, ils (elle) pourraient régler nos graves problèmes collectifs récurrents en disposant de 100% du contrôle de tous les impôts et taxes, des lois adoptées et des traités signés les autres pays au nom du peuple québécois ? Évidemment pas en même temps - au moins les premières fois - car nous risquons d’avoir droit à une cacophonie nationale tout autant repoussante que les habituelles cacophonies provinciales que le format de votre émission amène le plus souvent.
Ne croyez-vous pas que vos cotes d’écoute augmenteraient considérablement en sortant, au moins pour une fois, de la routine grise et exaspérante de la politique provinciale québécoise actuelle ?
Merci de votre attention et de votre considération ! Mon courriel à la maison est le xxxxxxx.xx@xxxxxxxxx.ca et mon téléphone le (514) 000-0000."
À ce jour, je n’ai reçu aucune réponse. À leur défense cependant, le congrès de fondation d’ON a eu lieu samedi dernier et l’actualité politique de la semaine dernière a davantage été la grève des étudiants des cégeps et universités et leur blocage du pont Champlain.


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5 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    1 mars 2012

    Merci beaucoup, monsieur Frappier, pour avoir placé mes deux commentaires (à Pierre Cloutier - http://www.vigile.net/Un-vent-de-fraicheur-dans-le - et Ivan Parent - http://www.vigile.net/se-joindre-aux-jeunes-allumes -) de manière aussi adroite et conviviale!
    À madame Grogières, merci beaucoup pour vos bons mots à mon endroit. Malheureusement, le coupe-feu de mon employeur (Big Brother) m'empêche d'accéder au lien fourni avec votre commentaire. Mais je me ferai un plaisir de le faire de chez moi!
    À monsieur Savoie, comme vous l'avez si bien écrit, je n'ai pas à faire une longue évolution vers ON, idéologiquement je suis dans son antichambre depuis huit ans! Ce n'est que par respect pour les efforts du Parti indépendantiste pour avoir osé briser la glace provincialiste depuis quatre ans et par crainte de voir ON sabordée au premier réveil perçu du Parti québécois vers l'indépendance que je me suis abstenu d'acheter ma carte de membre d'ON. En effet, même si Pauline Marois virait spectaculairement capot pour adhérer à l'élection décisive pour l'indépendance, elle a tellement traîné le PQ dans la boue carriériste et provincialiste qu'elle n'aura ni la crédibilité, ni le potentiel de nous amener à la victoire. Si fusion il devait avoir avec le PQ, ce ne pourrait pas être sous le leadership de Pauline Marois ni de personne qui ne soit totalement engagé(e) à remettre pour de bon l'indépendance comme résultat de son élection.
    À monsieur St-Jean, évidemment je n'attends rien de la part de Jean Lapierre, mais Paul Larocque m'apparaît plus objectif comme analyste politique. En leur lançant un défi par rapport à Radio-Cadenas et la gang de pourris à Desmarais, j'aurai au moins réussi à leur faire voir que nous ne sommes pas juste "la part des anges".
    À monsieur Lacombe, non, Pierre Falardeau n'a peut-être jamais dit textuellement ce que j'ai écrit et n'a probablement jamais été aussi cinglant envers le PQ. J'ai simplement employé son style pour démontrer qu'un PQ provincialiste n'est qu'un parti comme les autres, condamné à faire des promesses vides en se privant des moyens que lui apporteraient l'indépendance.
    Pour ce qui est de la "démolition du PQ", tant que le Parti québécois verse dans le même genre de politique que les libéraux ou les caquistes, il mérite d'être critiqué de la même manière que nous le faisons pour les partis fédéralistes. Et même davantage puisqu'il induit délibérément les électeurs en erreur - particulièrement les militants qu'il a trahis, comme l'a titré Pierre Cloutier dans son dernier livre - en usurpant le titre de "seul parti capable de faire la souveraineté".
    Personnellement, je vois le PQ, depuis le départ de Parizeau, comme la locomotive d'un train qui est partie dans la mauvaise direction et qu'on est limités à tenter de l'arrêter et de le repartir du bon bord à force de bras. Ou comme le "Bismarck" qui, soudainement, se met à tourner en rond et à mettre le cap sur la Royal Navy cherchant à l'achever au lieu de filer à pleine vitesse vers la cale de radoub de Brest. Depuis 1996, c'est comme si un conducteur fou (comme dans "Le train de Ste-Adèle" de Félix Leclerc) ou un capitaine-de-Troie s'était enfermé dans la cabine du pilote ou la timonerie et qu'il n'y a aucun moyen de l'en expulser. Quand le porteur de votre cause est tombé aux mains de l'ennemi, ne vaut-il pas mieux le saborder plutôt que de le laisser faire le jeu de l'adversaire?
    Surtout que c'est à partir de l'acier de sa coque que nous nous devons de construire le cuirassé qui fera la job à sa place!

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2012

    "D’la marde rouge, d’la marde bleue ou d’la marde verte, c’est pareil, c’est d’la marde, bordel !"
    Je suis soupçonneux de cette citation. Je garde plutôt le souvenir du ramons câlice et d'un Falardeau et qui n'a jamais dit un mot contre le PQ. Quoiqu'il en soit, en demeurant péquiste qui ne boude pas son plaisir de voir que ce parti prônant l'indépendance du Québec soit en tête dans les sondages, je peux dire en même temps que cet engouement pour option nationale est une bonne chose.
    Ça le mérite d'ammener une nouvelle forme de discours pour l'indépendance sur la place publique. Ça aussi le mérite de canaliser les énergies d'un segment du mouvement dans quelque chose de constructif, autrement que seulement dans la démolition du PQ.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2012

    M. Bertrand je crois que vous êtes un peu naif de croire que Jean Lapierre, un libéral fédéraliste, va répondre positivement à votre appel. Je salue toutefois votre rapprochement avec le parti Option nationale. Nous avons énormement besoin de militants comme vous. Bonne réflexion pour la suite des choses!

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2012

    Je me réjouis de constater que dans votre cas aussi il y a une timide évolution en direction d’ON. Devons-nous comprendre, qu’éventuellement, vous renoncerez à vous présenter sous la bannière du P.I. ? Soyez assuré que les portes d’ON sont largement ouvertes pour des militants de votre calibre. N’ayez crainte, la démarche d’accession à la souveraineté se fera d’une manière ferme et résolue mais DÉMOCRATIQUE. Nous ne verrons donc pas les GI Joes se promener dans nos rues. Faite passer le mot à M. René-Marcel Sauvé. Nous prévoyions une forte réaction émotive de nos voisins canadiens mais ce sera gérable et nous sommes préparés à y faire face.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 février 2012

    Bravo, Monsieur Bertrand! Vous ne serez pas seul à effectuer ce mouvement! Il faut réunir les énergies des indépendantistes!
    En passant, Lapierre a commenté le congrès d'ON lors de sa chronique du lundi matin qui suivait l'événement:
    http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=125439