Fusion QS – ON… quelle crédibilité ?

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« Cette fusion est une farce monumentale. Zéro légitimité, zéro crédibilité »

Voilà, c’est fait. Option nationale (ON) a été avalé par Québec solidaire (QS). Non sans avoir été aidé par des dizaines de militants de Québec solidaire qui sont devenus membres d’Option nationale à la dernière minute pour s’assurer d’avoir voix au chapitre des deux bords.


Selon différentes sources, ce sont entre 70 et 90 membres de QS qui auraient ainsi investi le parti qu’ils voulaient s’adjoindre. On dit qu’il y avait tout au plus 300 personnes au « congrès spécial » d’ON. Faites le calcul, ça fait pas mal de monde quand même. Assez pour s’assurer que les opposants à la fusion soient tenus en laisse.


Surtout que la direction d’Option nationale – favorable à la fusion – s’est bien gardée de mettre en œuvre des mécanismes qui auraient permis au plus grand nombre de membres de voter sur cet enjeu vital. La seule façon de pouvoir se prononcer sur le projet de fusion? Être sur place, à Québec. Pas surprenant que l’écrasante majorité des membres restants d’ON ne se soit pas prononcés.


Au final, moins de 10% des membres de la formation fondée par Jean-Martin Aussant auront avalisé l’avalement du parti par Québec solidaire. Tout a été mis en œuvre pour que la volonté de la direction du parti soit respectée.


Toutefois, quand les GND, Manon Massé et Sol Zanetti se présenteront, tout sourire, pour annoncer le grand mariage en brandissant des pourcentages soviétiques, assurons-nous de leur rappeler que chacune de ces formations politiques a refusé de soumettre l’entente de fusion au vote du total des membres.


La réalité, la voici : Québec solidaire se targue de compter sur près de 15 000 membres. Ils étaient 550 en congrès à se prononcer (à hui-clos pour éviter que les voix discordantes ne soient entendues) sur l’entente de fusion. Option nationale, c’est environ 2000 membres. Et quelques dizaines de QSisites de dernière minute. Environ 300 personnes en congrès moins la cinquantaine qui a quitté devant cette farce de processus de consultation des membres.


Moins de 750 personnes sur environ 17 000 membres combinés pour ces deux formations politiques auront avalisé la fusion. Aucun processus de consultation de l’ensemble des membres.


Cette fusion est une farce monumentale. Zéro légitimité, zéro crédibilité. Doit-on rappeler que sur la scène provinciale, en Alberta, quand la (méchante) droite, divisée en deux formations politiques, a voulu fusionner, chaque parti (Wildrose et les progressistes-conservateurs) se sont engagés à mettre en oeuvre des mécanismes pour tous les membres puissent voter…


Le parti de Jean-Martin Aussant aura disparu un peu dans la honte, beaucoup dans l’indifférence. À quoi bon ressasser les arguments de parts et d’autres quand le processus de consultation des membres est, à la base, si peu crédible? Le président de la commission politique d’Option nationale et nombre de membres qui convoquent une conférence de presse en plein congrès de fusion pour dénoncer l’arnaque? Jocelyn Beaudoin, flanqué d’autres dissidents qui demandent, en plein congrès, la démission du chef Zanetti!


La caution « indépendantiste » que cherchait Québec solidaire – et l’élan que celle-ci devrait apporter – sera, en conséquence, très limitée. Parions qu’une nouvelle mouture d’Option nationale verra le jour. QS y gagnera au change quelques militants ON très actifs sur les réseaux sociaux qui ajouteront leurs anciens collègues Onistes récalcitrants à la liste des adversaires politiques.


Espérons que Sol Zanetti profitera du « comté prenable »!