Les dissidents d’ON cherchent refuge au Parti indépendantiste

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Quel avenir pour les dissidents d'Option nationale ?

Denis Monière négocie avec l’état-major du Parti indépendantiste (PI) afin que « les dissidents d’Option nationale (ON) [y] soient accueillis à bras ouverts » dans la foulée du « suicide assisté » de leur formation politique.



« Je reviens au bercail, en quelque sorte, après un long détour », affirme M. Monière plus de 30 ans après avoir fondé le Parti indépendantiste (1,0) en raison du « virage fédéraliste du Parti québécois » (1985).



M. Monière s’est tourné, la semaine dernière — soit quelques jours à peine après que les membres d’Option nationale eurent donné leur bénédiction à une fusion ON-QS — vers Michel Lepage. Celui-ci dirige le Parti indépendantiste (2,0), créé celui-là en 2008.



Le PI avait suscité la controverse le printemps dernier en posant des affiches calquées sur des publicités du Front national dans Gouin : une femme portant une tuque bleue ornée d’un fleurdelisé occupait la moitié gauche de la pancarte ; une femme portant un niqab la moitié droite.



« Le multiculturalisme canadien, non merci ! » pouvait-on lire.



Cette campagne a créé « une image négative » du PI au sein de la population, déplore M. Monière.



« Dans un parti, il y a toujours des gens stupides qui ne se soumettent pas à la logique du parti. C’est sûr que si on se joint au PI, on va tracer une ligne rouge », indique le professeur de science politique à la retraite, tout en soulignant que le PI n’est « pas organisé » à l’heure actuelle.



Le chef du PI, Michel Lepage, refuse quant à lui de désavouer les membres de l’équipe de campagne dans Gouin.



« C’était leur campagne. Ils ont voulu la mener comme ça », dit-il au Devoir, avant d’ajouter : « On leur avait donné le [mot de passe de la page] Facebook du parti. On l’a repris. »



« Non négociable »



Par ailleurs, M. Monière dit ne pas constater de « différences radicales ou très significatives » entre les programmes d’ON et du PI. « Ils sont prêts à s’ajuster pour intégrer la totalité du programme d’Option nationale », fait valoir l’ex-président de la commission politique d’ON.



« Il n’y a rien de décidé », affirme pour sa part M. Lepage, pointant « trois points non négociables » dans le programme de « son » parti politique.



Tout d’abord, une victoire du PI scellerait le sort de la fédération canadienne puisqu’une Assemblée nationale formée majoritairement de députés du PI décréterait à la première occasion l’indépendance du Québec.



« On ne veut pas de référendum », précise-t-il. Deuxièmement, le PI propose d’abolir toute institution anglophone. Troisièmement, il suggère de faire passer de plus de 50 000 à 20 000 le nombre d’immigrants admis au Québec chaque année. « On veut faire du Québec un pays français mur à mur », explique M. Lepage. « On ne recule pas sur notre programme. »



Jean-Martin Aussant avait refusé de grossir les rangs du PI après avoir claqué la porte du PQ en 2011. Il s’était dit en désaccord avec ses propositions, notamment en matière d’immigration. Il avait préféré mettre sur pied Option nationale.



À moins de 10 mois du scrutin, M. Monière a rapidement balayé l’idée de créer « Option nationale 2 ». Le PI n’est pas la solution de rechange « parfaite » à ON, convient-il.



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