En réponse à René Homier-Roy au sujet du nationalisme civique

Causons nationalisme civique...

2006 textes seuls


Nous assistons présentement à la réalisation de l'objectif poursuivi par le
Canada anglais de procéder à l'occasion de l'arrivée de milliers
d'immigrants de langues et de cultures diverses à la création au Canada
d'une nouvelle nation (le « nation building »), d'un pays de communautés, de
minorités, tout en procédant à la réduction de la nation québécoise
(canadienne française du Québec) au statut d'une ethnie ou communauté comme
les autres, alors qu'elle est la nation fondatrice du Canada. Québec, n'a-
t-elle pas été fondée en 1608?

De leur côté, les élites nationalistes du
Québec, surtout du Parti québécois et du Bloc québécois, pour ne pas être en
reste vis-à-vis du Canada, parlent maintenant haut et fort de nationalisme
civique et inclusif. Ils veulent d'une certaine façon reproduire au Québec
un petit Canada, un petit peu plus bilingue, ou une extension de celui-ci en
larguant eux aussi, pour ainsi dire, les Québécois de souche (Canadiens
français du
Québec) pour alors mieux prendre appui sur les nouveaux arrivants.
À ces constats, au sujet desquels il y a convergence chez beaucoup de nos
concitoyens, s'ajoute celui de l'urgence de protéger notre identité qui
s'amenuise de jour en jour du fait que la population du Québec devient de
plus en plus hétérogène à la faveur de l'immigration, de la mondialisation
et de l'indépendance du Québec qui se fait trop attendre.
La
perte
de l'homogénéité est actuellement une menace au nécessaire équilibre de la
nation et de sa culture
qui se retrouvent en position de rupture parce que sa gouvernance n'a pas
les pouvoirs de remédier à la situation ou tout simplement s'en désintéresse
de peur d'avoir à combattre les politiques décidées par l'autorité fédérale
ou par la nouvelle nation dominante. C'est une sorte de démission.
Étant bien prévenus par nos détracteurs des dangers que peut comporter un
retour appréhendé du nationalisme ethnique, il faut leur répondre qu'il est
devenu évident que c'est nécessaire et que cet état de fait nous est imposé.
Toutefois, ils se trompent parce que le nationalisme à adopter dans la
situation n'en est pas un de repli vers le particularisme qui ne fait que
renfermer l'individu dans l'enclos communautaire (communautarisme) qui
exclut la diversité. Cette démarche s'inspire plutôt de celle, inclusive et
civique, qui a prévalu tout au long de l'histoire du peuple québécois
(canadien français du Québec) en terre d'Amérique. Elle a consisté à se
métisser d'abord avec les Aborigènes, à intégrer des Écossais, des
Irlandais,des Allemands, des Danois, des Norvégiens, des frères Acadiens, des
Anglais, sans tous les nommer. Ils s'appellent : Harvey, Blackburn, Munger,
Johnson, Pettersen, Olsen, Murdock, McDonough, McDonald, etc. Cette
intégration ou inclusion s'est faite harmonieusement, sans soulever
d'inquiétude jusqu'à dernièrement avec l'arrivée massive d'immigrants qui
dépasse la capacité ou le seuil de tolérance de la société québécoise à les
recevoir convenablement et selon les promesses qu'on leur a faites lors du
recrutement dans leur pays d'origine, mettant ainsi en danger son
homogénéité parce qu'elle refuse l'enfermement sur elle-même. Cette
démarche, assurément, repose dans une perspective personnelle et collective,
sur un humanisme, de choix éthiques qui illustrent une nette préférence
pour la diversité et le partage au sein de l'universel, ce qui permet de
tempérer les excès qui peuvent découler de la globalisation actuelle. Le
fondement de l'unité demeure toujours la diversité et ce, dans le respect
des équilibres.
Nous ne voyons rien de nouveau sous le soleil depuis les meilleurs jours de
la Nouvelle-France.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé