Bien acquis ici par des proches de despotes africains: l’opposition veut une enquête

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Le Canada est mal équipé pour faire face à cette problématique





OTTAWA – L’opposition à Ottawa a réclamé une enquête sur l’achat par l’entourage de dictateurs africains de dizaines de millions de dollars en biens immobiliers au Québec dans les dernières années. Le gouvernement, de son côté, s’est fait avare de commentaires.


Au terme d’une enquête d’un an, Le Journal de Montréal a révélé que des dizaines de propriétés de la province ont été acquises par des proches de dictateurs et de dirigeants corrompus d'Afrique francophone. Et cela, sans qu’ils empruntent un sou à la banque, la plupart du temps.


«Il faut aller au fond des choses, a affirmé, lundi, le député conservateur Gérard Deltell. C’est clair que c’est peut-être la pointe de l’iceberg.»


«Si on voit que c’est limité comme phénomène et qu’on parle de quelques cas, c’est une chose. Si par malheur on constate que c’est épidémique, on devra réfléchir à des actions», a-t-il souligné.


Pour le néodémocrate Alexandre Boulerice, plusieurs des transactions immobilières relevées par Le Journal de Montréal ont «toutes les apparences de blanchiment d'argent».


En conséquence, le gouvernement Trudeau doit, selon lui, faire preuve de «fermeté» envers des «dictateurs ou leurs familles», qui investissent leur «argent sale» au pays.


«Ça semble être une nouvelle façon de blanchir de l'argent et je trouve que c'est très inquiétant, a pour sa part commenté la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet.


«Il faudrait voir quels sont les mécanismes qui sont possibles de mettre en place pour empêcher ça», a-t-elle indiqué.


La ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier, a assuré prendre la situation «très au sérieux», encourageant du même souffle la population à «dénoncer» la fraude auprès de l’Agence du revenu du Canada.


Il a toutefois été difficile, lundi, d’obtenir plus de détails sur les actions qui sont prises par le gouvernement canadien pour contrer le phénomène mis en lumière par l’enquête du Journal de Montréal.


Les ministères concernés n’ont pas répondu à nos questions, préférant diriger les journalistes au Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE).


L’organisme, sous l’égide du ministère des Finances, est responsable de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement des activités terroristes.


Il n’a toutefois aucun pouvoir d’enquête. Son rôle se limite à communiquer «des renseignements à ses partenaires des services policiers».


Certains pays, comme la France, procèdent à plusieurs enquêtes spécialisées en la matière afin de traquer ce qu’ils appellent les «biens mal acquis» par des despotes africains et leur entourage grâce à de l’argent sale.


Le Canada, lui, ne semble pas aussi bien équipé pour s’attaquer au problème.




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