Deux candidats de trop... et ça chauffe!

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Mackay est une version édulcorée de Justin Trudeau


Le débat à la direction du Parti conservateur a encore une fois écorché vive la langue française.


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Surtout en raison de la présence des unilingues Derek Sloan et Leslyn Lewis, deux candidats de trop.  


La formule du débat n’a rien fait pour aider, elle qui prévoyait des face-à-face entre M. Sloan et Mme Lewis.


Ces séquences ont donné lieu à des moments de malaise où l’écoute était incompréhensible. 


On peut penser que ces deux-là auraient volontiers évité de se présenter, si ce n’était que le débat est un passage obligé pour les aspirants chefs, et cela, même si on leur avait probablement fourni les questions à l’avance. 


Vue du Québec, leur présence représente un échec pour un parti qui se veut national. 


M. Sloan est déjà député, et Mme Lewis a possiblement un bel avenir au sein du parti. Mais leur place n’est pas à la tête d’une formation qui aspire au pouvoir.


Dignes d’être premier ministre ?


La bonne nouvelle, c’est que les deux meneurs, Peter MacKay et Erin O’Toole ont tiré leur épingle du jeu.


Ce débat en français avait pour principal objectif pour de nombreux conservateurs québécois de déterminer si l’un ou l’autre a l’étoffe d’un premier ministre d’un pays officiellement bilingue. 


Force est de constater que MM. O’Toole et MacKay ont encore du chemin à faire. Leur français était laborieux, mais ils ont été capables de débattre sans s’accrocher abusivement à leurs notes.


Il y a de l’espoir.


Sur le plan de la communication, seraient-ils capables de débattre contre Justin Trudeau ou Yves-François Blanchet ? 


Pas tout de suite, mais peut-être avant le prochain scrutin.


Des flammèches !


Peter MacKay et Erin O’Toole avaient visiblement hâte d’en découdre. Le ton a souvent monté entre les deux, laissant dans l’ombre les deux autres absents, incapables de faire leur place.


Ça tombe bien, leur français s’améliore grandement lorsqu’ils laissent tomber leurs notes...et leurs gants ! 


Les deux candidats mènent une campagne plutôt sale, qu’ils ont transportée sur l’estrade à Toronto. 


Les insultes ont fusé, se traitant de menteur, de girouette, de mauvais acteur, et j’en passe.


MacKay et O’Toole avaient beaucoup à gagner dans ce débat, chacun ayant besoin du Québec pour l’emporter. 


Leur fougue, dès le début, laissait transparaître l’importance de l’enjeu. 


Enjeux sociaux


Peter MacKay a pleinement tiré avantage du contexte du débat pour aborder de front les enjeux sociaux comme le droit à l’avortement.


« Personnellement, je suis pro-choix. Et vous, vous êtes pro-vie ou pro-choix ? » a-t-il lancé à Erin O’Toole, à plusieurs reprises. 


Ce dernier n’a pas su s’extirper des câbles. Ses appels du pied à la droite religieuse ont été exposés. 


« Sur les enjeux sociaux, Peter MacKay est solide et plaira à plusieurs membres conservateurs tannés de ces enjeux », a commenté sur Twitter Yan Plante, un observateur influent du mouvement conservateur. 


Sur la défensive, Erin O’Toole a plutôt mal réagi, se montrant parfois à bout de nerfs. 


Le flou de M. O’Toole sur les questions sociales lui a peut-être nui durant ce débat, mais sa stratégie pourrait s’avérer gagnante le jour du vote. Elle risque aussi de moins lui nuire ce soir, lors du vrai débat à quatre, en anglais.




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