OTTAWA |  Justin Trudeau rejette les appels à la démission du ministre de la Défense, Harjit Sajjan, accusé par l’opposition d’avoir «trompé» les Canadiens en s’appropriant des faits d’armes en Afghanistan.

«Le ministre a fait une erreur, et il l'a avouée. Il a mon entière confiance», a déclaré en Chambre le premier ministre lors de la période de questions, lundi.

Des propos tenus par le ministre Sajjan en Inde, le 18 avril dernier, sont au cœur de la controverse qui prend de l’ampleur.

Durant une visite officielle, M. Sajjan, un ex-militaire, avait affirmé être «l’architecte de l’opération Méduse, qui a permis le retrait du champ de bataille de 1500 combattants talibans».

Cette opération, largement documentée, est considérée comme la plus importante du Canada en plus de 50 ans.

Dans les derniers jours, M. Sajjan, qui a joué un rôle modeste dans l'opération, s’est excusé et rétracté sur les réseaux sociaux.

Mais l’opposition l’attendait de pied ferme au Parlement, lundi, au retour du congé pascal de deux semaines.

La chef conservatrice par intérim, Rona Ambrose, a accusé l’ancien lieutenant-colonel de s’être «déshonoré», lui et ses compagnons d’armes.

«Je m'excuse pour mon erreur en décrivant mon rôle [durant la mission]. Je ne voulais en aucun cas diminuer le rôle des soldats et de mes supérieurs durant l’opération», a répété Harjit Sajjan, qui a été mitraillé par l’opposition lors de la période de questions.

Le chef du Nouveau parti démocratique, Thomas Mulcair, n’est pas prêt à passer l’éponge et demande lui aussi la tête du numéro un de la défense.

«Le ministre a menti au sujet de son parcours. Il ne peut pas simplement s’en excuser. Il doit démissionner», a-t-il pesté.

Lui aussi un ancien militaire, le conservateur Pierre Paul-Hus soutient que le ministre Sajjan est «devenu la risée dans les Forces armées canadiennes».

«Il a perdu toute crédibilité envers les militaires canadiens et envers ses collègues des autres pays», a-t-il soutenu.

«De s’approprier des faits d’armes, c’est inacceptable. C’est la base de l’éthique des Forces canadiennes, a-t-il ajouté. C’est une disgrâce totale.»

Le Bloc québécois, de son côté, a accepté les excuses «un peu pathétiques» du ministre Sajjan, sans demander sa démission.