Arrivisme maladif

Elle n’a pas la confiance des Québécois et elle ne l’aura jamais. Mue par son arrivisme maladif, Pauline Marois joue cependant la survie du PQ présentement.

PQ - post-Marois

Pauline Marois s’accroche, mais elle est cuite à l’os.
Son cas n’a pas été réglé par le sondage ­désastreux pour elle publié samedi dernier (le PQ n’obtenait que 18 % des intentions de vote) il l’avait été le 6 juin dernier par la ­démission concertée des députés Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Pierre Curzi.
Et contrairement à ce que se plaît à répandre sa tutrice, Lise Payette, Mme Marois n’a pas été liquidée parce qu’elle est une femme mais parce que la femme en question est Pauline Marois. Ses députés et les militants du PQ n’ont pas confiance en elle ni sur l’accession à la souveraineté ni sur la social-démocratie. Tout sonne faux dans son discours sur les deux piliers du programme du PQ et elle n’a pas vraiment tenté de moderniser celui-ci.
La motivation première de Pauline Marois est d’être la première femme première ministre du Québec, à n’importe quel prix. Pour y faire quoi ? Peu importe. Mme Marois elle-même ne le sait pas trop d’ailleurs. Cela, les Québécois le sentent bien et c’est la raison pour laquelle, malgré tous les déboires du gouvernement Charest et l’impopularité du premier ministre, il ne s’est pas produit de transfert de votes vers l’opposition ­officielle dans les sondages.
Son discours politique est un banal ­collage de clichés.
L’option
Mme Marois, comme ses prédécesseurs sauf Jacques Parizeau et Bernard Landry, tente de jouer sur les deux tableaux pour ce qui est de l’accession à la souveraineté. Lorsqu’elle s’adresse à l’ensemble de la population, la tenue d’un référendum et la souveraineté sont sur la glace. Devant les militants péquistes, elle se lance dans des élans lyriques sur ­l’indépendance, à la Pierre Bourgault. Ni la ­population ni ses militants ne la croient.
CV ronflant
Le ronflant CV officiel de Mme Marois la présente comme une grande réformatrice. Elle s’attribue par exemple la politique des garderies à 5 $. Celles-ci se révèlent toutefois un gouffre financier, même à 7 $, sans pour autant répondre adéquatement à la demande.
Ses successeurs au ministère de l’Éducation n’ont pas encore réussi, d’autre part, à réparer les dégâts d’une réforme qu’elle avait confiée aveuglément, à titre de sous- ministre, à un négociateur en chef de l’ex-Centrale des enseignants du Québec (CEQ).
Ministre de la Santé de 1998 à 2001, elle a piloté la mise à la retraite massive de 1500 médecins et de 4000 infirmières, à des fins comptables. De cela aussi, le Québec ne s’est pas encore remis.
Ministre des Finances pendant quelques mois, elle avait dit que des dizaines de ­millions de dollars de nos impôts étaient de l’argent de poche pour elle.
En 2004, trop pressée de devenir chef, elle a poignardé Bernard Landry en réclamant la démission de son premier ministre.
M. Landry a dû quitter peu après mais Mme Marois a été coiffée par André Boisclair dans la course à la direction de 2005.
Sur le plan personnel, le côté ostentatoire de son château de 8 M $ de l’île Bizard, avec ses 12 000 pieds carrés et ses 7 salles de bain, a fini de la tourner en ridicule, elle qui ­prétend être la voix du peuple.
Elle n’a pas la confiance des Québécois et elle ne l’aura jamais. Mue par son arrivisme maladif, Pauline Marois joue cependant la survie du PQ présentement.


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