Pauline Marois doit partir

Il faut espérer que Pauline Marois comprenne la gravité de la situation avant qu'il soit trop tard.

PQ - post-Marois


Claude Lalande - Québec - Après la défaite électorale de son parti en 1981, Claude Ryan en quittait la direction en disant à peu près ceci: «L'important est de réaliser qu'on n'a pas ce qu'il faut pour accomplir un travail et, encore mieux, de s'en rendre compte le plus rapidement possible et d'agir en conséquence.» Claude Ryan a quitté la direction du PLQ tout en continuant d'y militer. Plus tard, il devenait un excellent ministre de l'Éducation.
Visiblement, Pauline Marois n'est pas rendue à ce point-là. Elle persiste à demeurer à la direction de son parti en chute libre. Elle pourrait bien, dans peu de temps, qui sait, présider à son effondrement total. Elle semble ne pas avoir encore compris qu'en politique, comme dans à peu près tous les domaines de notre vie moderne, soumis aux diktats du marketing et malheureusement de la superficialité, c'est la vision sociale de Marshall McLuhan qui prime encore. Le message, c'est le médium (ou le messager), dit McLuhan. Le refus du contenant entraîne souvent celui du contenu! C'est brutal comme affirmation, mais dans notre monde inondé d'images, c'est, hélas, la vérité. Même si pourtant, le message peut être des plus pertinents, justes et réfléchis.
Rendre service au parti
Je ne doute pas de la compétence de Pauline Marois en plusieurs domaines ni non plus de sa sincérité. Mais quand, après avoir essayé sérieusement, laissant au temps le temps d'agir, la crédibilité et le leadership font encore défaut à un chef politique, il y a bien peu qu'on puisse faire pour améliorer la situation à court terme. Combien de fois avons-nous constaté que de bons et valeureux messages se sont perdus en raison d'un porte-parole trop peu convaincant?
Pauline Marois doit partir et, comme Claude Ryan, poursuivre différemment et courageusement son action. Ce serait la meilleure façon de rendre service à son parti et à la cause qu'elle défend. Il faut éviter au PQ la fin qu'a connue l'Union nationale, dont la perte de popularité et le transfert de clientèle vers d'autres partis (dont le PQ), à ce moment-là, nous donnent un bon indice de ce qui pourrait arriver au Parti québécois. Ce serait dommage.
Une démission nécessaire
On se souviendra de la fin douloureuse de l'Union nationale, dont la déchéance fut causée principalement par le cafouillage au plus haut niveau de sa direction. Jérôme Proulx parlait de «panier de crabes» pour qualifier le comportement des plus hauts membres de son parti qui, par entêtement, n'en finissaient plus de s'entre-déchirer alors que la fin de la formation politique approchait. L'entêtement du chef allié à la conjoncture de l'époque fut fatal. Le spectacle que nous offre le PQ actuellement est du même calibre.
Il faut espérer que Pauline Marois comprenne la gravité de la situation avant qu'il soit trop tard. Le temps n'est plus à la recherche de responsables ou de coupables. Il faut sauver l'option et son principal véhicule. Sa démission est un préalable au ressaisissement et à la réfection de l'unité du Parti québécois, que je crois toujours possibles. À moins que le travail d'autodestruction ne soit trop avancé!
***
Claude Lalande - Québec


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->