Après Bernard Landry, Claude Brunet attaque André Boisclair

Chronique de Bernard Desgagné


Après avoir sérieusement harcelé Bernard Landry pendant la campagne électorale de 2003, voici que le journaliste Claude Brunet, un homme de main de Radio-Canada, a décidé de s'en prendre à André Boisclair, l'accusant sans détour d'user de «flatteries» pour séduire les électeurs de la région de Québec.
Dans un reportage diffusé entre autres à la radio de Radio-Canada vers 17 h le mercredi 28 février, M. Brunet parlait des difficultés du PQ dans la région de Québec. Avant de faire entendre un extrait des propos de M. Boisclair, M. Brunet a dit qu'André Boisclair cherchait «à séduire [les gens de Québec] par des flatteries». Or, le mot «flatterie» est nettement péjoratif. Les dictionnaires en donnent les définitions suivantes: «propos louangeur [...] dans un but intéressé»; «compliment faux ou exagéré fait pour obtenir quelque chose en retour»; «louange fausse ou exagérée que l'on adresse à quelqu'un par complaisance, calcul». Il s'agit donc d'un procès d'intention que M. Brunet fait à André Boisclair.
M. Brunet a en outre terminé son reportage en laissant tomber avec dépit: «Aujourd'hui, le chef du PQ n'a rien proposé pour la région de Québec. Ses remarques et ses promesses n'ont porté que sur les garderies.» Cet autre commentaire de M. Brunet ressemble étrangement au programme de l'ADQ, qui accuse le PQ et le PLQ de ne pas s'occuper des familles n'envoyant pas leurs enfants à la garderie. C'est aussi très près de l'idéologie du Parti conservateur de Stephen Harper. M. Brunet peut être personnellement d'avis que les garderies ne sont pas pour les gens de Québec, mais quand il le dit dans un reportage, il fait de la politique, et non du journalisme.
Claude Brunet est un journaliste censé rapporter les faits. Dans ce cas, il a plutôt fait de l'éditorial. On se souviendra de ses prises de bec avec Bernard Landry, qu'il talonnait avec une arrogance consommée à propos d'une prétendue déclaration de Jacques Parizeau lors de la campagne de 2003. La scène avait été filmée et diffusée dans le documentaire À hauteur d'homme, de Jean-Claude Labrecque. Manifestement, M. Brunet a décidé de récidiver, et Radio-Canada n'a pas tiré les leçons de la campagne de 2003.
À titre de contribuable ayant droit à une information objective de la part d'un réseau de radio et de télévision financé avec les deniers publics, je demande à la direction de Radio-Canada de prendre immédiatement les mesures suivantes:
1) Retirer le journaliste Claude Brunet de la campagne électorale.

2) Publier des excuses à la radio, à la télé et dans l'Internet à l'endroit de M. Boisclair et du PQ.

3) Couvrir dorénavant la campagne électorale de façon véritablement objective.
Je demande par la même occasion au Conseil de presse du Québec d'étudier le cas de M. Brunet et de prendre les mesures qu'il jugera nécessaires.
Bernard Desgagné

Gatineau, Québec


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 novembre 2014

    Claude Brunet est un journaliste objectif qui pose des questions pertinentes pour obtenir de l'information intéressante. Il pose des questions tout embarrassantes pour tous les partis et a d'ailleurs voté pour le P.Q. presque toute sa vie. Les ignorants pensant défendre l'objectivité des médias lui ont couté sa carrière au parlement. Il n'y a aujourd'hui plus aucun journaliste au parlement capable d'obtenir autant d'informations intéressantes, pertinentes et objectives que Claude Brunet.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2007

    Je suis tout à fait d'accord avec cet internaute. Il est temps que les campagnes électorales se fasse avec l'appui IMPARTIAL des journalistes. Claude Brunet, n'étant visiblement pas un partisan du Parti québécois ne devrait pas déformer les propos d'André Boisclair et surtout pas s'il est à radio-canada! Retirons-le de cette campagne électorale avant qu'il ne sabote, une fois de plus, la campagne d'un homme politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mars 2007

    Je tiens à remercier cet internaute anonyme pour sa suggestion d'écrire à l'ombudsman de Radio-Canada et je tiens aussi à le rassurer: les premiers destinataires du texte ci-dessus ont été justement Radio-Canada, son ombudsman et le Conseil de presse du Québec. Ma plainte est en cours de traitement.
    Radio-Canada fait l'objet de plusieurs autres plaintes de ma part, dont certaines demeurent encore sans réponse après plusieurs mois:
    - série de reportages et d'émissions biaisées sur le bilinguisme officiel (avec sondage bidon à la clé, aux frais des contribuables);
    - série de reportages superficiels et complaisants sur l'enseignement de l'anglais en première année;
    - mise au pilori du site bondebarras.tv par Mme Miville-Dechêne sous prétexte de violence conjugale imaginaire;
    - charge mensongère contre Robin Philpot et instrumentalisation des victimes du massacre rwandais de la part de Mme Miville-Dechêne, dans le cadre d'une opération de dénigrement et de désinformation orchestrée conjointement par La Presse et Radio-Canada pour miner la crédibilité de l'un des auteurs des Secrets d'Option Canada, en prévision de la publication du rapport du juge Grenier;
    - insinuations incohérentes à propos d'André Boisclair de la part de M. Brunet à la suite de l'appui donné à M. Philpot par un Québécois d'origine congolaise.
    Je me suis constitué un épais dossier contre Radio-Canada et je compte bien ne pas lâcher. Après tout, Radio-Canada appartient aux contribuables et prétend être objective.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mars 2007

    M. Desgagné,
    je suis d'accord avec vos propos mais je vous suggère d'envoyer vos doléances AUSSI à l'Ombudsman de la SRC. Cela aura, peut-être, plus d'effet.
    Courriel :
    ombudsman@radio-canada.ca
    Adresse postale :
    Société Radio-Canada
    Ombudsman des Services français
    Bureau 2315
    C.P. 6000, succ. centre-ville
    Montréal (Québec) H3C 3A8
    Téléphone : (514) 597-4757
    Télécopieur : (514) 597-5253