À quand les excuses du Canada anglais au Canada français?

Tribune libre 2008


Le temps est aux excuses, et il faut admettre qu’il est préférable de s’excuser que de s’entre-tuer, même si ces opérations ne se font pas nécessairement dans la nuance et le souci de la précision historique.
Mais quant à faire, si Ottawa juge bon de présenter des excuses aux Premières Nations, pourquoi le Canada anglais ne présenterait-il pas les siennes au Canada français? Je ne donne ici que quelques raisons qui pourraient justifier une telle démarche, mais je pourrais en donner beaucoup d’autres.
Je pense évidemment tout naturellement au Serment du Test, à la répression barbare des Patriotes par Colborne, à l’imposition de l’Acte d’Union, à la répression des Métis et à l’exécution de Louis Riel, à l’interdiction de l’enseignement du français dans les écoles de l’Ouest, au règlement 17, au rapatriement unilatéral de la Constitution et au tripotage de la Loi 101 par la Cour Suprême du Canada, et je pourrais allonger la liste indéfiniment...
Mais je sais que je parle dans le vide. Le Canada anglais n’a pas d’excuses à présenter. Il n’est pas soumis aux règles ordinaires des relations entre les peuples ou à celles qui règlent en général la condition humaine. C’est ce qu’il décide qui constitue le fondement du droit. Expliquez-moi autrement, par exemple, ce qui justifie le rapatriement unilatéral de la Constitution contre la volonté unanime de l’Assemblée Nationale.
Paul-Émile Roy


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3 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    18 juin 2008

    On semble ne pas se souvenir du traitement réservé à nos frères Canadiens-français Métis que l'on veut oublier trop facilement, ces gens auxquels le premier ministre du Canada n'a pas adressé ses excuses et encore moins songer à leur demander pardon pour ce qu'on leur a fait subir aussi?Se pourrait-il que cet oubli soit lié au rejet de notre «propre ethnie» Canadienne-française, celle-ci étant remplacée par Québécois de souche, qui ne veut rien dire, sinon que l'on est né au Québec,comme,par ailleurs, tous les Québécois de quelque souche ethnique que ce soit,même s'ils ne parlent pas notre langue. Voilà peut-être le vrai motif pour lequel nous ne nous préoccupons pas des Métis Canadiens-français, peuple frère que nous ignorons dans notre grande démarche «inclusive», celle-ci étant alimentée par un sentiment de colonisé, qui ignore les premiers habitants venus d'Europe en y apportant la culture de nos ancêtres venus de France, cette culture qui s'est montrée capable d'assimiler des gens de toutes «ethnies» dans sa langue et la culture qui lui est inhérente, celle que veut jeter Gérad Bouchard au feu de la Saint-Jean et voir disparaître dans un tout «interculturel», en niant,avec la complicité de nos hommes politiques, l'ethnie «Canadienne-française» (avec un «C» majuscule) qui habite les citoyennes et les citoyens du Québec depuis que les «Canadiens» ont été dépossédés de ce «titre» par la constitutionde «1867», qui a vu alors apparaître le nom de «Canadian». Aujourd'hui,alors que l'on n'a pas su se donner un pays qui aurait glorifié le nom de «Québécois», dans une langue commune, dans un État indépendant de langue française, on veut encore déposséder ce peuple du seul nom qui prouve son existence. Que ce titre soit nié par Gérard Bouchard cela pourrait passer. Qu'il soit nié par deux «anciens Premiers Ministres/indépendantistes» du Québec, cela dépasse la réalité.Alors que dans une forêt nous pouvons «identifier toutes ses essences» par leurs noms, le Québec que nous voulons voir devenir indépendant «refuserait» ce droit aux Canadiens-français,toutes ethnies confondues, assimilées sous ce vocable par la langue et la culture qui lui est inhérente,comme les Reed,les Johnson, les Mancuso,les Ferretti, les Chapman,les Reeves, les Murray, les Seagraves, les Biondi,les Enrico, les Colangelo, les Murphy et d'autres? Vraiment il y a des gens qui, malgré la grandeur que l'on attache à leurs noms et à leurs titres,ne comprennent pas, qu'en niant l'existence du peuple (seul peuple) qui veut se donner un pays indépendant de langue française en terre des Amériques, ils enlèvent toute la sève à la forêt «Québécoise de souche» qu'ils veulent provouvoir,en lui interdisant d'identifier les essences qui la composent.Si j'avais un produit à vendre,je ne pourrais certainement pas leur confier sa mise en marché, de crainte qu'ils modifient le nom du produit à offrir à ma clientèle!Et puis,à bien y penser, je ne songerais pas, même un seul instant, à confier cette tâche à des gens qui n'ont pas su réclamer devant le monde entier le vol du pays qu'on venait de subir ce soir d'octobre 1995,lorsque «l'argent» et «des votes ethniques» sont venus privés des «millions de Québécois» d'un pays qu'ils venaient de se donner par le vote majoritaire de ses concitoyennes et de ses concitoyens, vol reconnu par les nombreuses malversations du «clan du non».(Exemples:450,000 votes illégaux, 30,000 citoyennetés accordées par anticipation avec la promesse pour ces nouveaux citoyens de voter pour la Canada et les «scandales des commandites)Aujourd'hui, ces gens qui n'ont pas su me donner, ni réclamer devant le monde entier le pays qui me fut volé sous leurs yeux,me proposent de nier mon existence de Canadien-français québécois sous les prétextes les plus trompeurs et les plus farfelus que l'on peut trouver, prétextes que l'on peut lire sous les noms de M. Parizeau et de M.Landry dans des articles publiés par le site «Vigile» et dans deux journaux québécois de langue française. Jacques Bergeron, Canadien-français (avec un «trait d'union assimilateur» par la «langue et la culture» qui lui est inhérente), aussi Québécois par la géoraphie.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juin 2008

    N'oublions pas les excuses de la couronne aux acadiens qui se font attendre. C'est le roi lui-même qui a ordonné la déportation en 1755.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 juin 2008

    Si le Canada anglais ne fait pas d'excuses au peuple québécois c'est tout simplement qu'il maintient son intention à continuer de l'assimiler. S'il s'excusait, il devrait par la force des choses cesser de nous occuper et loin de là est son intention. Alors si nous voulons notre indépendance, nous devons la prendre et non attendre les excuses du Canada.