À mon amie Louise Harel

Journée internationale de la femme


Alors que la campagne électorale est presque arrivée à mi-chemin, nous avons demandé à trois observateurs privilégiés de la scène politique de nous expliquer comment se présente la situation pour chacun des trois principaux partis politiques. À lire chaque jeudi dans La Presse.
Chère Louise,
En cette journée internationale des femmes, je veux te rendre hommage pour ton courage, ta détermination, ta volonté sans faille, et a travers toi à toutes les femmes qui font de la politique au Québec.
Il ya plus de 30 ans, tu étais présidente du PQ de Montréal-Centre et moi de celui de la région de Québec. Monsieur Lévesque s'amusait et parfois s'agaçait des alliances qu'il considérait contre-nature, dans certains Conseils nationaux, entre Québec la conservatrice et Montréal-Centre la turbulente.
Nous avons cheminé côte à côte pendant toutes ces années et souvent nous avons discuté des raisons pour lesquelles les femmes hésitaient à faire le saut en politique.
Au moment du référendum de 1995, toutes les femmes membres d'une des Commissions sur l'avenir du Québec se sont réunies pour une grande émission de télévision animée par Jannette Bertrand. Alors que je m'étonnais du peu d'appétit de ces femmes, souvent intéressantes sinon remarquables, pour la politique active, tu m'as répondu qu'en général, outre que les partis ne font pas d'efforts suffisants pour en recruter, celles-ci se sentaient plus à l'aise dans des contextes moins conflictuels que ceux, extrêmes, suscités par la vie politique. Elles préféraient par conséquent exercer des responsabilités dans d'autres types d'organisations, à caractère social en particulier.
Qu'en est-il 12 ans plus tard?
La représentation féminine à l'Assemblée nationale dépassait à peine 30% au moment du déclenchement des élections, le minimum requis pour être en mesure d'exercer une réelle influence. Elle ne sera guère plus nombreuse le 26 mars puisque le PLQ ne présente que 35% de candidates, le PQ 33% et l'ADQ un maigre 20%. Il n'y a que Québec Solidaire qui atteint l'objectif de la parité.
Ségolène Royal proclame depuis le début de sa campagne en France que "le temps des femmes est venu". On peut en douter, au moins ici, au vu des chiffres actuels. On devra donc compter sur vos capacités de rassembleuses, à toi et à quelques autres, pour donner aux femmes à l'Assemblée nationale un poids bien supérieur à celui de l'arithmétique parlementaire. De telle sorte que vous réussirez à faire la différence dans un certain nombre de dossiers comme ce fut le cas, par exemple, précédemment, pour les garderies et l'équité salariale.


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