Virage femme dans la fonction publique

Journée internationale de la femme


Ottawa - La fonction publique fédérale a pris le virage femmes : la majorité des employés de l'État sont maintenant des employé-e-s, constate Statistique Canada dans un document rendu public hier.
Le phénomène de la féminisation de la fonction publique se manifeste de manière constante depuis 1995, et le grand tournant date de 1999, la première année où le gouvernement comptait plus de femmes que d'hommes sur sa liste de paie.
Résultat de cette tendance, 54 % des 380 700 fonctionnaires fédéraux, l'an dernier, étaient de sexe féminin, contre seulement 46 % des 382 000 fonctionnaires recensés en 1995.
Le gouvernement "a embauché beaucoup plus de femmes que d'hommes au cours des dernières années", lit-on dans l'étude officielle.
Statistique Canada n'avance aucune explication à l'appui de ces données, mais constate que cette inversion de la proportion hommes/femmes ne traduit pas le portrait de la main-d'oeuvre dans son ensemble.
Au total, en effet, les hommes demeurent toujours plus nombreux que les femmes sur le marché du travail et l'écart entre les deux ne se rétrécit que très lentement au fil des ans : 45,9 % des femmes en 1995, 47,3 % en 2006. La féminisation ne représente qu'un seul volet du nouveau portrait de la fonction publique : le passage à des emplois axés sur le savoir s'est manifesté de manière encore plus vigoureuse au cours de la même période.
Ainsi, 58 % des employés du gouvernement (102 700) s'inscrivent actuellement dans les catégories scientifiques et professionnelles, les experts en informatique, le personnel d'administration et de direction ainsi que le service extérieur, contre seulement 41 % ( 77 300 ) il y a 11 ans.
Moins de fonctionnaires
L'enquête statistique démontre bien qu'il y a légèrement moins de fonctionnaires fédéraux qu'en 1995 et que leur poids dans la population a baissé de 13 à 11,7 pour 1000 habitants.
Mais les analystes font remarquer que s'il y a une chute remarquable de leur nombre entre 1995 et 1999, les effectifs croissent de 2,2 % par année depuis ce temps, ce qui a pratiquement ramené la fonction publique à sa taille initiale.
Malgré ces nouvelles embauches, Statistique Canada lance un cri d'alarme pour l'avenir.
"Le vieillissement de la main-d'oeuvre et le départ imminent à la retraite de la génération du baby-boom sont devenus de plus en plus préoccupants", souligne l'étude.
"Ces travailleurs peuvent jouer un rôle capital en ce qui concerne le transfert de la mémoire institutionnelle, et ils possèdent une expérience et un savoir qui risquent d'être essentiels dans une économie du savoir", poursuivent ses auteurs.
Le personnel de la fonction publique est en effet beaucoup plus âgé que la main-d'oeuvre en général : 52 % dépassent les 45 ans, contre seulement 39 % pour l'ensemble des travailleurs.
rgiroux@lesoleil.com


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé