À l'enseigne des reculs politiques
10 mars 2012
Didier, je ne saurais convenir de l’entièreté de votre démonstration. Il est inexact d’affirmer que le déclin de l’option souverainiste du Québec a coïncidé avec le 11 septembre 2001. Parlons plutôt des effets post-référendum de 1995, du passage de Lucien Bouchard et du terme du dernier séjour au pouvoir péquiste, combiné à la débandade des divers chefs.
Si vous voulez parler de guerre de classes, soit. Ayez au moins le mérite d’étayer vos affirmations sur des faits. Or si vous traitez de Legault et du gouvernement fédéral uniquement, c’est refuser de livrer une appréciation complète des enjeux. Le long règne libéral, les ennuis péquistes et la reprise en main politique de la gauche québécoise ont occasionné une dynamique nouvelle.
Jacques B. Gélinas a écrit Le virage à droite des élites politiques québécoises. Nous avons depuis lors re-vécu une autre crise économique d’une ampleur rarement vue, qui remonte à des crises vécues dans les années 1929, la décennie de 1930 et le boom pétrolier des années 1970. Nous spéculons notre croissance économique et capitalisons sur des profits rapides et à court terme… rien de bien porteur sur l’état de finances saines.
Heureusement, la société civile se réorganise pour réclamer des services publics et un réinvestissement dans nos institutions sociales. Après le «New Deal» et la Révolution tranquille, nous devons travailler à ce qui transformera nos rapports politiques modernes à l’aube des années 2010. Il nous faut repenser l’action citoyenne et se donner le courage de choisir des programmes sociaux qui répondent à nos réalités démographiques. Oui à la gratuité scolaire, oui au revenu de citoyenneté et oui à une reprise publique de nos ressources collectives.