Aux lendemains des attentats politiques à l'encontre des symboles militaires

Marquer le sceau du refus

Chroniques

Entre lundi et mercredi, deux attentats ont mis à mal le tissu national. Quoi qu’il soit survenu, les attentats perpétrés à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa témoignent du peu de solidité du sol national. Jamais plus nous ne mettrons la faute sur un seul parti politique. Il s’agit en réalité d’un ordre politique périmé. Nous pourrons renchérir qu’il s’agit d’une cause qui touche la protection du pays contre les attentats terroristes. En réalité, le pays s’est révélé dans la fragilité.

Nul consensus n’existe, n’existera jamais en face de la menace terroriste. Il nous faut donc opposer une fin de non-recevoir. Il nous faut également nous prémunir contre toute tentative d’instrumenter le débat. Que ce soit pour augmenter la sécurité ou militariser les fronts guerriers entrepris par le Canada, il faut avant tout nous questionner sur les changements entrepris en cours de route. Tant et aussi longtemps que nous cautionnerons le statut quo, ceux qui cherchent dissension auront beau jeu de contredire l’échiquier géopolitique canadien.

Toute guerre est de l’ordre de l’émotionnel quand nous observons le premier degré de la lutte politique pour l’indépendance nationale tel qu’observé par Maurice Séguin. Il fallait qu’un mal se révèle dans toute sa splendeur au moment que des symboles militaires ont été attaqués au nom d’une conception intégriste de l’islam politique. Que deux attentats voient le jour à deux jours d’intervalle, voilà de quoi nous questionner sur l’état de la paix nationale sur notre territoire.

Le gouvernement conservateur a pris prétexte de l’attentat de lundi pour politiser son propre agenda politique sur le volet militaire et sécuritaire. Gilles Duceppe, ex-chef du Bloc Québécois a écrit ceci dans les pages du Journal de Montréal mercredi le 22 octobre :

«La préservation de nos libertés exige l’adoption de mesures de sécurité exceptionnelles.

Je proposais hier de traduire devant les tribunaux ceux et celles qui se font les propagandistes des fanatiques de l’islamisme. Je tiens à préciser qu’il ne faut pas confondre l’islam et l’islamisme. Il est erroné et profondément injuste de qualifier tous les Arabes et les musulmans de fanatiques.

Il faut adopter une loi qui s’attaquera à tous ceux qui propagent les idées des adversaires de la démocratie.»

Tout d’abord, revenons sur ces déclarations de Gilles Duceppe. Jean Barbe, l’ex-chroniqueur du Journal de Montréal, a pris sur lui de questionner l’à-propos d’une telle formulation controversée. Sous toute réserve, Gilles Duceppe est actuellement hors de l’arène politique tant à Québec qu’à Ottawa. Si nous prenons valeur éthique et pragmatique de la rhétorique performative de Gilles Duceppe, la subdivision des paragraphes détache la formulation de ces prépositions qui peuvent se révéler sous autant de prémisses tout aussi indépendantes les unes que les autres. Il nous faut tous prendre garde d’entrer un jour dans le réseau des mal-cités.

À divers degrés, les attentats des derniers jours nous permettent d’observer une dynamique à l’œuvre. Prenons le cas du «cénotaphe» qui trouve de multiples ramifications qui tentent tant bien que mal de s’insinuer au sein de l’inconscient populaire. Tout acte politique commandité sera à même de se frayer un chemin dans la novlangue médiatique. Tant qu’une violence institutionnalisée aura cours, les médias sociaux peuvent tant bien que mal exercer un contrepoids efficient. Il nous faut tenir compte lucidement de la relativité des rapports de force en présence.

Depuis que le 11 septembre 2001 fut, toutes nos conceptions tant médiatiques que politiques ont été bousculées au point d’acquérir la conscience de la présence d’un nouveau paradigme. Prenons le cas de ce paradigme qu’on dresse haut et fort à tout propos : le sens originel du paradigme tel qu’explicité par Thomas S. Kuhn trouve sa source dans la formulation des paramètres qui définissent la structure d’une révolution scientifique à l’œuvre. Par extension, l’analyse des réseaux nous permet de décrire avec moult détails la structure d’une révolution en germe ou encore tenue en échec. La stratégie identitaire du PQ connaîtra bientôt le sens de son dénouement.

Globalement, la révolution sera politique et sociale. Il nous faut prendre gré des dernières évolutions pour observer une effervescence qui franchit le stade de l’embellie, ce qui se confirme aux lendemains du Printemps érable. Nous aurons beau prendre prétexte de la sécurité nationale pour agir politiquement, un peuple ne peut être retenu ni dompté dans ses élans patriotiques. Les dernières vagues en faveur de l’austérité laissent dessiner une lame de fond qui témoignera d’une parole citoyenne qui se libérera peu à peu. Prenons en acte.


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