J’aurai beau porter le prénom d’un prophète, ça ne fait pas de moi le détenteur d’une vérité universelle. Reste qu’après le Sommet qui vient de se conclure, j’égrènerai quelques préoccupations ici et là. Avant tout, il fallait que le bourbier soit clos. Le Sommet rouvre des questions toujours laissées en suspens.
Devant l’éternel, la question d’une éducation accessible et financée publiquement se posera toujours avec acuité. L’indexation n’a pas le mérite de régler la crise, elle clôt seulement un chapitre de notre histoire collective. Tôt ou tard, la question de la gratuité scolaire reviendra à l’ordre du jour.
À mon sens, une indexation – au contraire d’une désindexation – a le mérite de relancer une polémique. Si nous visons la gratuité scolaire, une indexation garde l’avenir entrouvert sur la possibilité de voir un retournement de situation qui aboutirait sur une revendication unifiée en faveur de la gratuité scolaire.
Hormis ces considérations d’ordre politique et pragmatique, je déplore la façon dont l’indexation fut imposée. Il me semble que la formule retenue – 3% d’indexation annuelle et examen d’un scénario de frais modulés par programme d’ici 2014-15 – réalise un grand écart avec les revendications étudiantes traditionnelles. Je ne viendrai pas dire ici que ce n’est pas ce que la population veut, mais une politique touche les premiers concernés par ces mesures, c’est-à-dire les étudiants.
Stéphane Hessel n’est plus. L’ASSÉ s’est élevée face à l’adversité et a tenu tête face aux forces policières. Les images des manifestations des derniers jours ont de quoi nous choquer et nous renforcer dans le sentiment de la légitimité de nos positions. L’usage disproportionné de la force nous rappelle que les forces du statut quo agissent toujours à l’encontre de nos intérêts collectifs.
Nos si chers éteignoirs collectifs n’auront de cesse de rapetisser l’ASSÉ dans son rôle historique lors du Printemps érable. Il est bien dommage que les corporatismes étudiants rigidifient la nécessité de reconnaître la préséance des rôles joués. Nonobstant les bureaux de comté des députés et ministres du PQ peinturés dans le coin, un peu de retenue n’aurait pas fait de tort. J’invite en outre Jean-François Lisée à tourner sa langue sept fois avant de parler.
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9 commentaires
Élie Presseault Répondre
3 mars 2013«Déposer un plan de sa manif relève d’un règlement municipal. »
Je viens de voir les détails de la nouvelle de mai 2012. Je croyais qu’il s’agissait uniquement d’une législation en matière de port de masque. Finalement, nous parlons du tracé des manifestations.
Admettons que le contexte choisi pour voter cette loi municipale n’était pas le meilleur et le plus légitime.
Avant même cette législation dont nous pouvons débattre sur un plan légitime, le Printemps érable et toutes les marches antérieures n’étaient pas assujetties à une obligation de fournir le tracé.
Outre ce fait, assujettir une opposition à une loi à la nécessité de présenter des candidatures à une élection éventuelle, voici une bien drôle de définition des aspects de la pratique d’une vie démocratique véritable.
L’ASSÉ ne gouverne pas aux sondages, c’est connu. C’est une organisation de type horizontal, combative et proactive dans l’application d’une action directe à un enjeu bien précis.
Il fallait ouvrir les yeux de la population derrière ce vernis de démocratie. Vous parlez de la police. Je vous entretiendrai quant à l’opportunité d’examiner ces trois vidéos :
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=60-_R9VS2-8 (L’ASSÉ a montré ce vidéo pour donner une ambiance de l’escalade policière à l’encontre de la manifestation en cours)
https://www.youtube.com/watch?v=y8lB9ThlZLg (version assez «hardcore» qui montre la job sale qui a eu cours au cours de l’intervention policière. Démocratie, vous dites?)
http://vimeo.com/60647389 (long vidéo de 21 minutes qui examine scrupuleusement le modus operandi des policiers réalisé par Moïse Marcoux-Chabot, ça vaut la peine de le regarder)
Pour ma part, je ne nous considérerai pas dans une démocratie tant et aussi longtemps qu’on laissera nos corps policiers s’acquitter d’une job en ces termes et dans une dérive militariste à tous crins.
Archives de Vigile Répondre
3 mars 2013Déposer un plan de sa manif relève d'un règlement municipal.
En démocratie, tout citoyen doit observer les lois et règlements. Pis quand on est pas d'accord, on s'organise pour présenter des candidats aux prochaines élections qui vont faire valoir notre point de vue.
Pour des questions élémentaires de sécurité, de protection (des personnes et des propriétés), il est tout à fait justifié d'exiger un plan d'une manif.
Quant à la tendance de l'ASSÉ d'être dans la marginalité(ne pas condamner le défi aux injonctions, ne pas condamner la violence notamment, ne pas déposer un plan de manif) a fait en sorte que la majorité de la population déteste carrément l'ASSÉ et n'accepte pas sa marginalité.
À preuve, peu d'institutions universitaires ont suivi le mot d'ordre de l'ASSÉ lundi et mardi. La majorité des étudiants en ont ASSEZ!
Martine Desjardins "affirme n'avoir jamais cru à la démocratie directe, qui n'est rien d'autre que le gouvernement par la rue. Elle croit au leadership et au pouvoir des groupes de pression"-Journal de Montréal 2 mars 2013-
Archives de Vigile Répondre
2 mars 2013Nous sommes en démocratie. Donner le parcours d'une manif c'est un règlement municipal. Si l'ASSÉ n'est pas d'accord, elle n'a qu'à présenter des candidats à la prochaine élection.
En attendant, moi comme vous...comme l'ASSÉ, nous devons respecter les lois et règlements.
Quant à la police, il n'y avait pas que des balles de neige qui étaient lancées.
L'ASSÉ doit être conséquente avec ses choix. Elle défie l'autorité, en ne déposant pas son plan de manif. Elle récolte ce qu'elle a semé.Pis l'ensemble des étudiants n'ont pas suivi son mot d'ordre...en commençant par Valleyfield( qui fut à l'origine du printemps érable et qui veut débarquer de l'ASSÉ) pis le Vieux Montréal.Pis Joliette qui avait embarqué à fond dans l'aventure, l'an dernier. Vous avez vu beaucoup de manifestants provenant des institutions de Québec, Trois Rivières, Rimouski, Gatineau, Abitibi, St-Jérôme, Joliette. Victoriavile, Drummondville, Saguenay?
Faites un sondage dans la population sur l'ASSÉ, vous allez vous rendre compte que L'IMMENSE majorité de la population est en désaccord. Ses "co-porte parole" ne sont que des marionnettes. Ils sont quelque 45 ans en retard: ils répètent la même patente que les anarcho communistes des années 68-72.
Élie Presseault Répondre
1 mars 2013Vous écrivez :"L’ASSÉ s’est élevée face à l’adversité et a tenu tête face aux forces policières"
"L’élévation" de L’ASSÉ ? Les "Indiens" n’ont pas suivi.L’ASSÉ a perdu la face. Même Valleyfield, même le Vieux Montréal n’ont pas suivi.Même Joliette n’a pas suivi.
Gilles Jean,
Vous avez votre interprétation de la situation. J’ai vécu la situation de l’intérieur et en observateur de longue date. Politiquement, l’ASSÉ a fait un choix. Ça ne l’a pas empêchée d’aller contre les vents contraires de l’opinion publique. Il faut leur donner ça, de résister contre vents et marées. Ils sont contestataires du système.
Indiens, pas indiens, ça prenait une association dans l’histoire qui prendrait le courage à deux mains de dénoncer ce qui relevait de la mascarade du Sommet. Ils auraient pu jouer leurs cartes autrement, je le reconnais. Disons que les deux autres fédérations n’ont pas mieux paru dans le jeu en cours.
Je vous rappellerai qu’en septembre déjà, les associations collégiales sont rentrées dans le rang, forçant un retour à l’école sans plus d’encombres. Alors, ce que vous me dites, ce n’est pas une surprise pour moi. C’est une répétition du scénario. Nous avons fait le plus gros et l’un des plus longs mouvements de grève étudiante de l’histoire du Québec.
«Vous savez qu’un manifestant a été arrêté en possession de 2 cocktails Molotov ? Cinq manifestants pour agression armée envers des policiers, un autre pour avoir commis des méfaits sur des véhicules et un autre pour avoir eu en sa possession du matériel incendiaire.Premièrement l’ASSÉ fait exprès pour être dans l’illégalité en ne donnant pas le tracé de la manif.»
Tout d’abord, je vous dirai que je soutiens la philosophie de ne pas donner de tracé pour la manif. Je n’élaborerai pas ma position sur le sujet ici. Que l’on soit en accord ou non avec cette philosophie, les forces policières se sont préparées en conséquence et ont frappé fort. Obliger le tracé de la manif, c’est soutenir la loi 78 ou du moins, ce qu’elle sous-tendait.
Je ne minimiserai pas ici les motifs d’accusation et les arrestations dont il est question. Nous parlons de combien de manifestants? Il y en avait près de 5000 à ce qu’il semble, jusqu’à 10 000. Nous étions en présence d’une manifestation pacifique pour la plus grande part, et certains manifestants ont utilisé des balles de neige. La police riposte avec quoi? Il y avait clairement disproportion. Il ne faut jamais oublier non plus qu’il y a des personnes, des agents doubles parfois, qui tentent de déstabiliser le mouvement collectif.
Nous pourrions être tentés d’associer l’ASSÉ et ce qui se passe lors des manifs. Bien sûr, il y a des incidents qui surviennent. Il ne faut pas oublier non plus que l’ASSÉ est une fédération et qu’elle n’est pas responsable des actes de chaque individu dans une manif. Je ne vois pas en quoi elle devrait systématiquement se plier à une disposition «politically correct» généralement suivie par la plupart des mouvements qui dénoncent la violence sur le champ.
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2013Jacques Lanctôt a pondu un papier fort à propos. Lanctôt n'a rien d'un néolibéral et est en faveur de la gratuité. Sa position est nuancée et il n'est pas tendre envers un des porte parole de l'ASSÉ.
http://fr.canoe.ca/infos/chroniques/jacqueslanctot/archives/2013/03/20130301-105148.html
"Je n'en peux déjà plus du discours langue de bois du leader de l'ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien.(....) Mais, de grâce, arrêtez de brandir la menace d'un soulèvement populaire comme le fait JBW de l'ASSÉ, qui affirme par la même occasion que les étudiants n'ont plus le choix désormais parce que madame Marois les a trahis. Comment peut-elle les avoir trahis s'ils ne l'ont jamais crue? Mettons fin à ces appels au peuple pour qu'il renverse ce gouvernement. Il ne s'agit pas d'un soulèvement populaire. Mardi dernier, le peuple n'est pas descendu dans la rue, même si JBW a vu une maman avec une poussette dans la manif. Le peuple est une notion nébuleuse qui n'appartient pas à l'ASSÉ. Et puis il est trop facile de pratiquer l'amalgame, le contraire d'une opinion nuancée, en associant bêtement le PQ au Parti libéral ou au fascisme.".
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2013En avril 2012, Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la CLASSE, affirmait qu’il « n’a pas le pouvoir d’en appeler au calme ». Pendant que les leaders des autres associations appelaient au calme, GND n'avait pas "le pouvoir d'en appeler au calme". Vraiment pas fort!
Il vient un moment où on ne peut plus se cacher derrière son titre de « co-porte-parole » et où il faut plutôt assumer l’ascendant et la crédibilité que sa position génère, chez les militants comme dans le public.
A-t-on vu les leaders de l'ASSÉ déplorer les actes de vandalisme, cette semaine? Déplorer certains actes délinquants durant la manif? Non, "c'est de la faute de la police".
La violence associée aux manifestations dessert la cause étudiante dans l’opinion publique et provoque un ressac.
Archives de Vigile Répondre
1 mars 2013Vous écrivez:"L’ASSÉ s’est élevée face à l’adversité et a tenu tête face aux forces policières. Les images des manifestations des derniers jours ont de quoi nous choquer et nous renforcer dans le sentiment de la légitimité de nos positions. L’usage disproportionné de la force nous rappelle que les forces du statut quo agissent toujours à l’encontre de nos intérêts collectifs.".-Fin de l'embellie-
Vous savez qu'un manifestant a été arrêté en possession de 2 cocktails Molotov? Cinq manifestants pour agression armée envers des policiers, un autre pour avoir commis des méfaits sur des véhicules et un autre pour avoir eu en sa possession du matériel incendiaire.
Premièrement l'ASSÉ fait exprès pour être dans l'illégalité en ne donnant pas le tracé de la manif. C'est ce qu'on appelle de la pure provocation. Ce faisant, elle fait tout pour s'attirer le mépris et la désapprobation dans la population.
Le seul bon coup de la CLASSÉ-ASSÉ: la démission de GND au début de la campagne électorale. S'il était resté en poste, les libéraux auraient repris le pouvoir.
À tort ou à raison, les gens associent l'ASSÉ avec violence.
Son mode d'organisation rappelle celui des groupes anarcho communistes dans les années 68-72. L'ASSÉ n'a pas inventé la roue, elle reproduit un vieux système inapproprié au monde du 21e siècle:la démocratie directe. Comment discuter avec des porte parole qui ne sont que des faiseux de commissions?
Même le cégep de Valleyfield songe à débarquer de l'ASSÉ.
Archives de Vigile Répondre
28 février 2013Vous écrivez:"L’ASSÉ s’est élevée face à l’adversité et a tenu tête face aux forces policières"
"L'élévation" de L'ASSÉ? Les "Indiens" n'ont pas suivi.L'ASSÉ a perdu la face. Même Valleyfield, même le Vieux Montréal n'ont pas suivi.Même Joliette n'a pas suivi.
L'ASSÉ, quant à moi, est une mauvaise copie du modèle anarcho communiste des années 68-72. Ses porte parole, de "la démocratie directe", font figure de simple "faiseux" de commissions.
Archives de Vigile Répondre
27 février 2013Le Parti québécois et le faussaire du printemps érable et le fossoyeur du projet d'indépendance. Le PLQ et la CAQ ont au moins le mérite de ne pas être une bande d'hypocrites.