Le couperet est tombé. Le 20 octobre était la date butoir fixée par les doyens des facultés de médecine pour qu’une entente soit approuvée entre le gouvernement et les médecins afin que les cours aux étudiants en médecine puissent reprendre et, de ce fait, assurer leur diplomation au cours de cette année, une situation qui privera le réseau de la santé de quelque 500 nouveaux médecins résidents dès le 1er juillet 2026, date prévue de l’entrée en fonction des finissants en médecine. À l’origine de ce conflit, l’article 8 du projet de loi 106 fixant 15% de la rémunération des médecins à partir de critères de performance, une clause qui fait obstacle aux négociations en cours et qui a généré l’arrêt des prestations de cours aux étudiants en médecine.
« Nous réaffirmons notre engagement à limiter autant que possible les effets de ce retard. Toutefois, sans l’engagement des médecins enseignants et enseignantes, il devient impossible de remplir pleinement notre mission », soutiennent unanimement les doyens et doyennes des facultés de médecine des universités de Montréal, Laval, McGill et Sherbrooke.
En réaction à cette position des doyens, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est dit « très préoccupé par les retards de diplomation qui touchent directement les étudiants et, ultimement, les patients qui auront besoin d’eux...Nous souhaitons en arriver rapidement à une solution pour éviter des impacts sur les soins », a déclaré le ministre de la Santé dans les médias.
Or un proverbe dit que « la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres » à savoir que, dans une société, l'exercice de la liberté individuelle doit être limité pour ne pas porter atteinte aux droits et libertés des autres. C'est un principe fondamental pour assurer l'harmonie et le bon fonctionnement d'une communauté, car sans cette limite, une liberté illimitée pourrait engendrer des conflits ou des abus de pouvoir. Ce proverbe souscrit de facto à l'idée de responsabilité dans l'exercice de la liberté.
Dans cette foulée, le droit des médecins à cesser leurs prestations de cours aux futurs médecins ne vient-il pas « porter atteinte aux droits et libertés » des finissants en médecine, et de surcroît, à la population en général eu égard à ses droits aux soins de santé? Une question qui m’apparaît pertinente et qui sème des doutes légitimes sur les répercussions professionnelles à court terme des futurs médecins résidents.
Des victimes d’un système de libération laxiste
La violence conjugale est devenue un fléau entraînant souvent avec elle les meurtres crapuleux d’innocentes victimes. Gabie Renaud fait partie de celles-ci. L’accusé dans cette affaire, Johnathan Blanchet, a accumulé une trentaine d’accusations pour des crimes violents, le plus souvent commis dans un contexte conjugal. Et de surcroît, il a contrevenu aux conditions imposées par le tribunal à 16 reprises, comme celle, notamment, de ne pas contacter la plaignante. Or comment, avec un passé aussi lourd, l’accusé a-t-il pu se faufiler aussi aisément entre les mailles du système de libération? Et pourtant, « un être comme Johnathan Blanchet n’avait pas le droit à la liberté. C’est incompréhensible : combien de femmes ont porté plainte, pour revoir leur bourreau revenir, encore, et encore ? », lance avec colère Rachel Renaud, la sœur de la victime.
En 2024, 25 féminicides ont été enregistrés au Québec, dont 13 issus de situations conjugales. À l'heure actuelle, en 2025, le Québec dénombre 10 féminicides, dont 6 en contexte de violence conjugale. Johnathan Blanchet était un récidiviste notoire et, pourtant, il bénéficiait d’une liberté pleine et entière. Nancy Boucher a partagé sa vie avec Johnathan Blanchet pendant quatre ans. Depuis 2021, elle dénonce la violence qu’il lui a fait subir. Selon elle, il demeure trop difficile de porter plainte pour les victimes de violence conjugale. « C’est le jour de la marmotte. Moi, j’avais plusieurs preuves contre Johnathan, et rien n’a changé. Vous imaginez les pauvres femmes qui n’en ont pas suffisamment ? Elles abandonnent. Elles n’ont plus confiance au système. Pourquoi se battre si ça ne donne rien, au bout de la ligne ? », lance-t-elle. De son côté, la sœur de Gabie Renaud, Rachel, réclame que les libérations conditionnelles soient mieux surveillées, qu’un registre public des auteurs de violence conjugale soit mis sur pied et que les bracelets antirapprochements fassent l’objet de suivis plus étroits.
À mon avis, il apparaît évident que le système de libérations conditionnelles soufre d’un laxisme éhonté. Les femmes prisonnières d’un conjoint violent sont laissées à elles-mêmes. Conséquemment, le législateur doit de toute urgence resserrer les conditions de libération. Il est tout simplement inconcevable qu’en 2025, une violence aussi condamnable puisse se perpétuer à un rythme effarant... Un constat sociétal dégradant empreint d’une barbarie innommable envers les femmes.
Henri Marineau, Québec













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