À la recherche d'un parti à l'écoute

Tribune libre

Le Printemps érable a fourni l’opportunité au gouvernement Marois de se démarquer sur la scène électorale. Ce ne fut pas sans périls face à l’opinion publique. Un an plus tard, le Québec confirme qu’il n’est toujours pas libre et maître de son destin. Les dernières manifestations étudiantes et contre la brutalité policière ont permis à un ordre inique et injuste de se faire jour. Alors que la mairie de Montréal croule sous les accusations et la suspicion de plus en plus croissante des effluves de la corruption institutionnalisée, l’ordre prend prétexte du règlement controversé P6 pour domestiquer la contestation qui couve toujours au sein de la population.
Au cours des dernières semaines, le grenouillage électoraliste se poursuivait de plus belle. Gabriel Nadeau-Dubois mentionnait dans une entrevue qu’il prenait fait et cause pour Québec solidaire. Le dernier congrès d’Option Nationale a déçu et refroidi certains à tel point que nous avons vu cette semaine David Girard, ex-candidat de la dernière élection dans la circonscription de Dubuc, retourner sa veste en faveur de Québec solidaire. Comme si ce n’était pas assez, Daniel Breton se décide à faire le grand écart et fraye avec les manifestants lors de la Vigile contre la brutalité policière.
Quand nous connaissons le traitement que Pauline Marois a réservé à ses ministres pro-environnementaux qui s’éloignaient trop de sa ligne – à l’instar de Martine Ouellet –, voilà que Daniel Breton initie un contact avec les électeurs. Il est difficile d’établir avec certitude la position du Parti Québécois en matière d’usage de la force. Espérons que la première ministre saisira cette occasion au vol pour établir un contact sincère et pragmatique avec les préoccupations des manifestants. Cela nous changerait des nombreux appels à remettre un itinéraire coûte que coûte.
Comme vous savez, j’ai pris fait et cause pour Option Nationale lors des dernières élections. Aujourd’hui même, mon opinion fluctue au gré des agissements politiques de part et d’autre. Cela me prend plus qu’une vague de sympathie pour m’engager de façon résolue. «L’indépendance, mais pas nécessairement l’indépendance» nous disait Amir Khadir il y a quelques mois. Allons-nous dépasser cette boutade qui date des vieux jours de Daniel Johnson et de René Lévesque? Avec Jean-Martin Aussant qui traite les «oligophrènes», c’est à se demander ce qui finira par former la prochaine oligarchie des partis politiques? Je commence à avoir des acouphènes, il faut croire…


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    2 avril 2013

    Option Nationale est tellement cantonné sur les milieux étudiant que la dernière boutade de Jean-Marin Aussant sur les oligophrènes a vraiment fait mal. On peut presque dire que le parti est mort né et cela même s'ils vous disent le contraire.