Vendre la culture québécoise comme les navets

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Il faudrait surtout que Netflix paie de l'impôt et soit régi par les mêmes lois de télécommunication


Je n’ai jamais aimé les navets. Le légume racine tout comme son homonyme cinématographique. “J’haguis” ça, comme on dit. Puisque ma mère aimait ça et considérait que c’était bon pour moi, elle le mêlait souvent aux pommes de terre en purée. Quin toé! Pas le choix de manger du navet (tu es toute pardonnée maman). Résultante: je déteste toujours autant les navets quelques décennies plus tard. J’me méfie même un peu des gens qui aiment ça. C’est louche.   


 Certains, dont Québec Solidaire, voudraient qu’on traite la culture québécoise comme les navets. On va t’en mêler avec ton Netflix en purée, de la culture québécoise, pour être bien certain que tu en consommes, peu importe tes désirs personnels. Exactement comme on l’a fait pour la chanson québécoise en imposant des quotas à la radio il y a des décennies. Résultante: les gens se tournent de plus en plus vers les alternatives Spotify et autres. Et la musique souffre parce que les revenus n’y sont plus. L’imposition de quota n’a donc pas permis de sauver la musique. Parlez-en à un musicien en 2019.    


En même temps, la culture québécoise mérite bien mieux que d’être traitée comme un légume racine amer. Elle est belle, vivante, forte. Elle produit de l’exceptionnel, du moyen et du kétaine, comme toutes les autres cultures.       


  


Les gens choisissent, chaque jour, volontairement, les produits culturels québécois. Deux millions par-ci regardent District 31. Même chose pour La Voix, un produit culturel québécois même si c’est un concept adapté. Le Bye-Bye fait... quoi?... cent fois plus de cotes d’écoutes que le Dick Clark’s New Year’s Eve?      


  


Netflix ne représente aucun envahissement. Au pire, Netflix représente un choix volontaire pour certaines personnes qui complémentent, pour un prix mensuel, l’offre actuelle des généralistes avec du contenu autre, majoritairement anglophone.       


  


Soulignons encore: choix. Volontaire. Payé. Il me semble que ça se respecte, ça, des choix volontaires.       


  


Le contenu télévisuel québécois n’est pas moins accessible parce que Netflix existe. Si je veux du contenu culturel québécois, immédiatement, je peux:      


  


Y avoir accès gratuitement via les airs, avec une antenne à 20$;      


Me payer un abonnement à un service télé;      


Utiliser mon accès Internet pour visiter tou.tv ou Illico sur demande;      


Acheter ou louer sur iTunes;      


Acheter ou louer des disques physiques;      


Etc.      


  


Le contenu culturel québécois, il faut se lever de bonne heure en maudit pour ne pas y avoir accès. En fait, c’est quasiment impossible. Netflix est, je le répète, un choix volontaire pour ceux qui choisissent de se le payer. Oh et les parasites qui surfent sur nos abonnements... ahem!      


  


Donc, puisqu’il n’y a aucun problème d’accès au contenu culturel québécois, on pourrait déduire que ceux qui n’y accèdent pas le font par choix. Si je m’abonne à Netflix en sachant qu’il y a peu de contenu québécois, c’est donc que je m’en fiche. Soit parce que j’y accède autrement, audit contenu, soit parce qu’il ne m’intéresse pas. On revient à la notion, si simple pourtant, de choix personnel.      


  


Autre point: si j’étais une chaîne télé québécoise francophone, la dernière chose au monde que je voudrais, c’est que Netflix commence à produire du contenu francophone, avec ses milliards, sa liberté laissée aux créateurs et son audace.       


  


Cessons de vouloir vendre la culture québécoise comme on impose le navet s’il-vous-plaît.       



Ça ne fonctionne presque jamais.