Une guerre c’est une guerre

On sait quand ça commence, mais on ne sait pas combien ça coûte !

Tribune libre 2008

Que pourrions-nous faire (chez nous) avec 18 milliards ? N’étant pas économiste de formation, je ne suis pas en mesure de répondre à cette question complexe. Par contre, Harpeur qui est un économiste d’une rare compétence a décidé de continuer à mettre le magot dans une guerre non déclarée de l’autre côté de la planète.
Que voulez-vous, on se plaignait dans certains milieux que nos soldats prenaient de la brioche (probablement chez Tim Hortons, le chef-cuisinier préféré de Harpeur) et qu’il était temps qu’on leur fasse faire un peu d’exercices ! Bon, bon, avant que l’on me reproche de manquer de sérieux, je vais aborder la situation sous un autre angle…
Je viens d’écouter un résumé du rapport officiel produit par le directeur parlementaire du budget à Ottawa, monsieur Kevin Page. Ce haut fonctionnaire que l’on ne peut soupçonner de faire de la politique (sinon, soyez sans crainte, Harpeur fera abolir son poste dans les meilleurs délais), nous a indiqué un certain nombre de choses qui ont fait défriser les oreilles du bon con_tribuable que je suis, quant aux coûts alloués à la guerre non déclarée en Afghanistan.
Dix-huit milliard$ MINIMUM auront été consacré à la mission, essentiellement militaire, de redressement de l’Afghanistan, d’ici 2011.
Dix-huit milliards que l’on accorderait sur une période de dix ans pour les familles qui en arrachent en vivant sous le seuil de la pauvreté, est-ce trop demander ?
Je dis dix-huit milliard$ minimum, car même le fonctionnaire qui révélait ces chiffres n’est pas certain que ceux-ci décrivent la proportion réelle des argents consacrés à la poursuite de cette guerre inutile. En effet, il a affirmé que la transparence budgétaire n’était pas au rendez-vous lorsqu’il a consulté les différents ministères concernés par ces dépenses. On peut à juste titre s’en désoler. Si un fonctionnaire dont la tâche consiste à évaluer les coûts ne peut avoir accès à toutes les données, croyez-vous que le bon peuple puisse un jour connaître toute la vérité sur ce sujet ?
De plus, ces montants sont reliés au fait qu’il n’y aura pas d’augmentation quant au nombre de soldats dépêchés en Afghanistan. Or, si on tient compte du trop grand nombre de vies de soldats perdues à ce jour ; des problèmes amenés par les pressions psychologiques vécues par les familles des militaires dont un membre est au front ; des coûts reliés aux soins à donner pour faire suite aux blessures physiques et post-traumatiques et aux autres coûts associés à l’achat de nouveaux matériels, on peut dire que nous sommes encore loin de connaître les vrais chiffres qui seront cachés dans les copies largement censurées, grâce à la Loi d’accès à la désinformation.
Cette guerre vaut-elle encore la peine que l’on y consacre tant de sous ?
Combien de talibans se cachent encore dans les grottes et les montagnes ? Les militaires occidentaux ont-ils fait régresser ou augmenter leur appui auprès de la population ? Les forces occupantes ont-elles sécurisé la population pour la peine ? La corruption a-t-elle reculé ? Les chefs de guerre se sont-ils convertis aux vertus du pacifisme ? Y’a-t’il moins de champs de pavots qui déversent leur saloperie sur le monde occidental ?
Bref, le coût que le Canada et les autres alliés consacrent pour « libérer le peuple afghan » commence-t-il vraiment à porter fruit ? Dans ce genre de guérilla à laquelle on assiste, si le passé est garant de l’avenir, vous pourrez tirer vos propres conclusions…
En période de difficultés économiques (oui, oui, je sais, je m’engage sur le chemin de la démagogie pure), devrais-je me taire et accepter que l’on défraye 200 million$ de dollar$ par mois pour continuer à sauver la face de nos dirigeants ?
Tout cela, alors même que le visage d’une sévère récession pointe à l’horizon !
Que pourrions-nous faire pour rapatrier le plus rapidement possible (en tenant compte de nos engagements) les soldats, et réduire le montant des argents qui sont consacrés à cette « guerre de reconstruction » ? On pourrait poser immédiatement cette question à tous les chefs de parti.
Quant aux conservateurs, nous apprenions ce matin qu’ils ont décidé de limiter le nombre de questions provenant des journalistes qui suivent Harpeur à 6 en anglais et 3 en français. Remarquez que ce n’est pas la première fois que les conservateurs tentent de museler les journalistes. De plus, soyez assurés qu’ils s’arrangeront pour déterminer qui, parmi les journalistes poseront les questions et peut-être même, quelles questions ne pourront être posées au nom de la sécurité nationale.
Bref, monsieur Kevin Page, conclut son rapport verbal de la manière suivante : Le manque d’analyse, les renseignements incomplets et les anomalies au niveau des données financières provenant du gouvernement du Canada empêchent les parlementaires de surveiller efficacement cette mission. (source : André Duchesne - La Presse)
Rien de nouveau sous le soleil quoi !
Serge Longval,

Longueuil
P.-S. : En passant, avez-vous lu [André Pratte ce matin ? Je cite un extrait de son éditorial ->15471];: « la présence de Québécois autour de la table du conseil des ministres n’est pas une garantie que les décisions du fédéral seront toujours avantageuses pour le Québec. Toutefois, une chose est sûre : moins il y a de ministres solides du Québec, moins les intérêts de la province seront pris en compte ». Je ne veux pas être baveux, mais êtes-vous bien certain que la présence du sénateur-camionneur-publiciste ; de la poupée qui fait non, non, non ; du distributeur de subventions aux ti n’amis ; du couillon berné (elle n’est pas de moi celle-là) ; du gardien du pont Champlain et de tous les autres dignes représentants du bon peuple québécois au sein d’un gouvernement conservateur, fait en sorte que le Québec prend des forces ?


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